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Confrontés à la crise de l’hôpital, les étudiants infirmiers en souffrance

La santé mentale de ces étudiants s’est dégradée au cours des cinq dernières années, selon une enquête. Nombre d’élèves mettent en cause l’encadrement insuffisant lors des stages à l’hôpital.

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Publié le 14 juin 2022 à 07h00, modifié le 15 juin 2022 à 11h30

Temps de Lecture 2 min.

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Une infirmière soigne un patient atteint du Covid-19, dans le service de soins intensifs de l’hôpital Cochin, à Paris, en mars 2021.

Avant même d’avoir reçu leur diplôme, les étudiants en soins infirmiers ayant achevé leur formation pourront renforcer les équipes des hôpitaux, dès cet été. Voilà ce qu’a annoncé, le 8 juin, entre autres mesures, la ministre de la santé, Brigitte Bourguignon, afin de répondre à la crise qui secoue l’hôpital depuis plusieurs mois, notamment à cause d’un manque de personnel dans les services d’urgence. Une annonce à laquelle la Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (Fnesi) a immédiatement réagi : « Mme la ministre, les étudiants en sciences infirmières doivent être protégés et encadrés, et pas envoyés sur le terrain à tout prix. »

La raison de cette réaction ? Le mal-être grandissant des étudiants infirmiers, dont une enquête alarmante, publiée par la Fnesi au mois de mai, rend compte. Réalisée auprès de 15 000 étudiants, celle-ci met en évidence une dégradation générale de leur état de santé psychique et physique depuis la précédente étude, réalisée cinq ans plus tôt. Ainsi, 61 % d’entre eux déclarent que leur santé mentale s’est dégradée depuis le début de leur formation (contre 52 % en 2017). Un étudiant sur six aurait « déjà pensé au suicide durant ses études ». Résultat : 23 % des interrogés racontent avoir déjà consulté un professionnel de santé mentale (contre 14 % en 2017).

La détérioration de leur santé psychique est également perceptible dans la part d’étudiants consommant des anxiolytiques, antidépresseurs et hypnotiques (34 % d’entre eux, contre 27 % en 2017), mais aussi des somnifères (28 %, contre 8 % en 2017). Côté santé physique, plus d’un étudiant sur deux se sent « souvent » ou « tout le temps » fatigué depuis le début de sa formation, et plus de 63 % d’entre eux ont vu leur pratique d’activité physique diminuer.

« Encadrants défaillants »

« Nous sommes conscients que la crise sanitaire a un impact sur ces résultats, commente Mathilde Padilla, la présidente de la Fnesi. Mais pour les étudiants infirmiers, elle a aggravé des tendances sur lesquelles on alerte depuis longtemps. » Dans cette étude comme dans les précédentes, la problématique de l’encadrement lors des stages (qui représente la moitié du temps de formation), est prégnante. Aussi, plus d’un étudiant sur quatre estime y avoir été victime de discrimination, un sur trois de harcèlement et un sur six d’agression sexuelle. « Après avoir été harcelée en stage, j’ai fait une dépression. Quand j’en ai parlé rapidement à ma formatrice référente, elle m’a dit que si je n’avais pas les épaules, il fallait arrêter », témoigne un étudiant dans l’enquête.

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