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« A 23 ans, je savais que je voulais une IVG : j’ai eu zéro seconde d’hésitation »

« Premières fois » : récits de moments charnières autour du passage à l’âge adulte. Cette semaine, Clémentine (le prénom a été modifié), 25 ans, étudiante en architecture, raconte comment elle a vécu son avortement.

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Publié le 12 mars 2023 à 06h00, modifié le 14 mars 2023 à 15h06

Temps de Lecture 5 min.

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La première fois que j’ai compris que j’étais enceinte, j’avais déjà plusieurs semaines de retard de règles. On était au tout début de l’année 2021, j’avais 23 ans, le Covid était encore bien présent : le père d’un de mes amis très proche venait d’être admis en réanimation alors que ma grand-mère, très âgée, refusait de se faire vacciner. Ce sujet m’angoissait énormément, j’étais vraiment stressée, je pleurais tout le temps… Je me suis dit que mon retard de règles devait être lié à mes émotions. Je ne me suis pas inquiétée tout de suite.

Au bout d’un moment, j’ai commencé à trouver ça bizarre. Je reculais le moment de faire un test de grossesse en me disant que mes règles allaient finir par arriver… Mais elles n’arrivaient pas. J’ai vraiment traversé une petite période de déni. Et puis j’ai fait un premier test urinaire : positif. Un deuxième, au cas où le premier n’aurait pas été fiable : positif. Là, je me suis dit : « Ouh là, je ne peux pas rester comme ça. »

Mon premier réflexe a été d’appeler la médecin qui me suit depuis longtemps à l’espace santé de l’université de Bordeaux. C’est elle qui a posé mon stérilet en cuivre il y a quelques années. Malheureusement, elle n’était pas disponible, alors on m’a mise en relation avec une infirmière. Au début, je ne voulais pas trop en parler avec elle mais j’ai fini par lui expliquer la situation. Elle m’a conseillé d’aller faire un test sanguin pour être sûre à 100 % : positif, encore. Deux jours après, j’avais un rendez-vous en urgence avec ma médecin.

« Sûre de mon choix »

Je savais déjà que je voulais une interruption volontaire de grossesse (IVG), ça a été une évidence tout de suite, j’ai eu zéro seconde d’hésitation. A ce moment-là, j’étais encore en stage et pas diplômée. Pareil pour mon copain, avec qui je suis en couple depuis le lycée. On était tous les deux embarqués dans des études longues, convaincus que ce n’était pas du tout le moment. Comme tout le monde, on avait déjà évoqué l’idée d’avoir des enfants : on savait qu’on en voulait, mais plus tard.

La pratique de l’avortement étant réglementée, il faut deux consultations au préalable pour respecter un temps de réflexion. Moi, j’étais tellement sûre de mon choix qu’on a tout de suite discuté avec ma médecin de la façon dont on allait procéder : j’avais accès à la solution médicamenteuse, le délai [jusqu’à sept semaines de grossesse] n’étant pas dépassé. Elle m’a orientée vers une gynécologue qui, contrairement à elle, était habilitée à me prescrire les médicaments. Entre-temps, j’ai eu un deuxième rendez-vous avec elle pour qu’elle me retire mon stérilet.

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