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Marion Motin, chorégraphe : « Ado, je suis en quête d’un endroit avec de l’énergie brute et de la joie. Cet endroit s’appelle le hip-hop »

« J’avais 20 ans » : « Le Monde » interroge une personnalité sur ses années d’études et son passage à l’âge adulte. Ce mois-ci, Marion Motin, danseuse hip-hop devenue chorégraphe à succès pour Stromaé ou Christine and the Queens, revient sur sa mue d’interprète à chorégraphe. Elle fera à la rentrée ses premiers pas à l’Opéra.

Propos recueillis par 

Publié le 08 juin 2023 à 19h00, modifié le 09 juin 2023 à 10h01

Temps de Lecture 7 min.

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Marion Motin à Paris, le 1ᵉʳ octobre 2015.

Elle a beau courir entre de multiples projets artistiques, Marion Motin nous accueille de manière posée et tranquille, et prend le temps de se raconter avec sincérité. Son petit garçon et sa mère gravitent autour d’elle dans l’appartement parisien où ils sont de passage avant de repartir en Normandie, où ils vivent. En juillet, la chorégraphe de 42 ans commencera à travailler avec les danseurs de l’Opéra de Paris, pour qui elle a conçu la pièce The Last Call qui y sera présentée à la rentrée prochaine. C’est une première pour cette danseuse autodidacte venue du hip-hop et une occasion à laquelle elle n’aurait « jamais osé rêver » plus jeune. A 20 ans, Marion Motin se déchaîne lors de battles hip-hop et suit bientôt Madonna en tournée. Elle revient sur ces années d’éclosion, mais aussi de quête d’un mouvement toujours plus personnel, plus libre.

Où avez-vous grandi ?

Ma famille est d’origine normande, d’un village qui s’appelle Coutainville (Manche), où je suis retournée vivre à la naissance de mon fils, en 2017. Mais j’ai grandi à Paris, on y est arrivés au milieu des années 1980 avec mes parents et ma sœur, j’étais en maternelle. On a d’abord vécu dans le quartier des Halles qui était encore un peu underground à l’époque, puis dans le 13ᵉ arrondissement qui ressemblait alors à une sorte de banlieue lointaine. Mon père travaillait comme cadre bancaire, il s’était formé sur le tas et aimait ce qu’il faisait. Ma mère a eu plusieurs emplois, elle a géré des boutiques de fringues. Elle gravitait autour de cercles artistiques et avait toujours mille projets avec des copains. C’était les années 1990, ça parlait mode et photo. Quand elle s’est séparée de mon père, elle a travaillé comme une acharnée, ça a été un peu difficile financièrement. La voir se donner autant m’a déterminée à faire un travail qui me passionne.

Paris, c’est donc toute mon enfance même si c’est désormais une ville que j’associe au travail. Je n’ai plus tout à fait le même rythme depuis mon retour à Coutainville. Je charbonne, mais j’ai aussi envie de vivre, de prendre un café, de discuter, de bouquiner… Si tu bosses tout le temps, tu ne prends plus le temps de t’inspirer.

La danse faisait déjà partie de votre enfance ?

Un récit circule dans ma famille, selon lequel mon grand-père avait cette habitude de mettre de la musique après le dîner et de danser. Je n’ai pas connu ça, mais j’ai vu mes parents organiser d’énormes fêtes, c’était monnaie courante. Et il y avait beaucoup de musique au quotidien. Ma mère jouait quelques notes au piano pour nous attirer à table. Mon père jouait de la guitare en amateur. Ils écoutaient Sade, Sapho, Genesis, Chet Baker autant que de la musique classique. Moi, j’imitais Michael Jackson, James Brown, j’avais le sens du rythme. J’ai pris des cours très jeune, d’abord de simples sessions d’éveil corporel en maternelle. Je me souviens encore du spectacle de fin d’année, de la scène et des costumes, j’étais déguisée en lapin et ma sœur en faon.

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