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La stérilisation volontaire avant 30 ans : « Les jeunes femmes qui viennent faire une ligature sont loin de le faire sur un coup de tête »

Pour des jeunes adultes sans enfants et ne souhaitant pas en avoir, pouvoir accéder à une ligature des trompes ou à une vasectomie à visée contraceptive est encore un parcours du combattant.

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Publié le 10 janvier 2024 à 10h00, modifié le 10 janvier 2024 à 12h34

Temps de Lecture 2 min.

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C’est une décision qui est parfois regardée avec circonspection dans l’entourage et jusque dans les cabinets des médecins : celle de jeunes gens qui souhaitent, avant même leurs 30 ans et face à un non-désir d’enfant souvent depuis longtemps chevillé au corps, réaliser une stérilisation volontaire. A 26 ans, Noé Vaccari attend de pied ferme sa vasectomie, une opération qui bloque les canaux permettant la circulation des spermatozoïdes.

Après plusieurs déconvenues auprès de praticiens réticents à accepter l’opération, jugeant l’intéressé trop jeune pour faire ce choix (dans la plupart des cas irréversible), l’homme vivant à Villeurbanne (Rhône) a fini par intégrer la liste d’attente d’un urologue. Un spécialiste qui aurait tout de même préféré qu’il réalise une conservation de sperme, au cas où, ce qui ne disait rien à Noé, certain depuis des années de ne jamais vouloir d’enfant. « Il faut être tout le temps prêt à dégainer ses arguments », explique-t-il.

Ces dernières années, le sujet des stérilisations précoces a justement émergé autour de cette difficulté, dont témoignent de nombreux jeunes, à trouver un praticien enclin à les laisser passer sur le billard avant leurs 30 ans. La stérilisation à visée contraceptive est légale pour tout majeur depuis 2001, mais les médecins ont le droit d’objecter une clause de conscience – à condition de les diriger vers un autre praticien, ce qui n’est pas toujours respecté.

Pour contourner le problème, Séphora Manuel, qui a réalisé une ligature des trompes à 24 ans, il y a quatre ans, est passée par des groupes Facebook, où circulent les noms des médecins favorables à cet acte chirurgical. « Moi, j’ai eu la chance de pouvoir me déplacer dans une autre ville. Mais cela dit encore beaucoup de la volonté de contrôle sur le corps des femmes », s’indigne-t-elle.

« Demande grandissante »

Benoît Morin, gynécologue obstétricien à Strasbourg qui pratique ces actes de stérilisation, sait que son nom apparaît sur certaines de ces listes. Toutefois, les femmes qui viennent à lui sont désormais, la plupart du temps, orientées par des généralistes, des gynécologues médicaux ou des sages-femmes, constate le médecin. Un signe, selon lui, que cette possibilité d’entériner très tôt un non-désir de procréation, et donc de vouloir dans le même temps se débarrasser du poids de la contraception, « suscite de moins en moins de blocages ».

Chirurgien urologue dans une clinique privée à Lyon, Jonas Wilisch constate une « demande grandissante » pour des vasectomies, et ce dans toutes les tranches d’âge. « On a une augmentation d’environ 30 % des sollicitations chaque année : le signe d’un désir en progression, mais peut-être surtout d’une prise de conscience plus grande que cette solution existe, avec davantage de communication publique », observe-t-il.

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