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Changement climatique, la France au défi des + 4 °C : retrouvez notre journée spéciale

« Le Monde » publie jusqu’au 16 juillet une enquête en onze chapitres, consacrée aux innombrables défis que représente l’adaptation de la France au réchauffement climatique.

Le 15/06 Ă  15:15

Le hêtre, une victime parfaite ?

Troisième essence feuillue du territoire (après les chênes pédonculés et rouvres), le hêtre représente 10 % de la forêt française. « Amateur d’ombre et de fraîcheur, avide d’eau au printemps et au début de l’été, mais doté d’un système racinaire traçant et peu profond, sensible aux gelées tardives, le hêtre présente, hélas, le profil de la parfaite victime du dérèglement climatique », nous explique notre journaliste Julien Guintard qui est allé enquêter dans le Doubs.

« Le hêtre est présent sur terre depuis cinquante millions d’années, et sous sa forme actuelle depuis au moins 700 000 ans, il a l’habitude de se réfugier en limite de son aire de répartition quand le climat devient trop difficile pour lui. Avant de ressurgir sous l’effet de son caractère conquérant, ce qu’il fit après la dernière glaciation, il y a douze mille ans, en partant du sud de l’Europe. On s’attend ainsi à ce qu’il grimpe vers le nord et en altitude à mesure que le réchauffement s’accentue. Mais le rythme actuel du changement est sans commune mesure avec les précédentes oscillations du climat : la Terre pourrait accuser un réchauffement de 4 °C sur cent cinquante ans, un ordre de variation qui par le passé s’étalait sur dix mille ans ».

Voir aussi :

Le hêtre, victime parfaite du réchauffement climatique

Publié le 11 juin 2023 à 16h00

Le 12/06 Ă  16:44

C’est la fin de cette journée spéciale

Merci beaucoup pour votre intérêt et vos questions !

Nous vous donnons rendez-vous mercredi 14 juin pour la publication de notre deuxième chapitre, consacré aux montagnes.

Voir aussi :

Tout savoir sur le projet Adaptation lancé par « Le Monde »

Publié le 11 juin 2023 à 17h02 Temps de Lecture 3 min.

Le 12/06 Ă  16:40 Analyse

Réchauffement climatique : faire évoluer nos territoires et nos visions du monde

Avec le projet Adaptation, une enquête en onze chapitres publiés jusqu’au 16 juillet, Le Monde raconte l’ampleur des chantiers qui doivent s’ouvrir sans délai dans toute la France face aux bouleversements en cours. Une contribution dans le mouvement de refondation pacifique que l’urgence impose à nos sociétés.

Lire aussi :

Réchauffement climatique : faire évoluer nos territoires et nos visions du monde

Publié le 12 juin 2023 à 13h00 Temps de Lecture 6 min.

Le 12/06 Ă  16:33 Vos questions

Comment apprivoiser ce qu'on appelle l'éco-anxiété (sommeil perturbé, manque de perspectives, tristesse...) ?
Greg

Bonjour Greg,
Pour répondre à l’écoanxiété, certains passent à l’action et investissent dans les forêts, seuls ou entre amis.

Si la rentabilité de ces groupements forestiers reste symbolique, le sentiment d’utilité, lui, est bien réel, nous explique notre journaliste Catherine Rollot.

Lire aussi :

Contre l’écoanxiété, pour les générations suivantes... Ils investissent dans les forêts, seuls ou entre amis

Publié le 29 octobre 2022 à 05h15 Temps de Lecture 9 min.

Le 12/06 Ă  16:20 Pour approfondir

Le rôle des forêts pour réguler le climat reste largement sous-estimé

Comme nous l’explique notre journaliste Perrine Mouterde, les forêts sont d’abord considérées comme une source d’émission de CO2  : elles libèrent du carbone quand elles sont détruites, dégradées ou brûlées – et comme un puits de carbone – les arbres en séquestrent quand ils poussent.

Mieux les protéger pourrait ainsi contribuer à hauteur d’environ un tiers aux efforts d’atténuation requis d’ici à 2030 pour limiter le réchauffement à 1,5 °C.

Mais les écosystèmes forestiers ont bien d’autres impacts sur le fonctionnement du système climatique dans son ensemble : températures, précipitations…

La suite ici :

Le rôle des forêts pour réguler le climat reste largement sous-estimé

Par Perrine Mouterde

Lecture : 3 min.

S’il fallait encore convaincre de la nécessité d’accélérer les efforts en matière de lutte contre la déforestation, un rapport publié lundi 24 octobre par le World Resources Institute (WRI), un groupe de réflexion américain spécialisé dans les questions environnementales, apporte des arguments supplémentaires. Cette étude, intitulée « Not just carbon », souligne que les forêts sont encore plus importantes que les décideurs ne le pensent habituellement pour la régulation du climat : au-delà du cycle du carbone, elles ont des effets sur les températures et les précipitations, dont les implications au niveau local, régional et global ne sont quasiment jamais prises en compte.
Le 12/06 Ă  15:30 Pour approfondir

De l’adaptation à la « maladaptation », apprendre à vivre avec le changement climatique

Dans un article publié en octobre 2022, Claire Legros revient sur l’émergence des concepts d’adaptation et de maladaptation.

A la croisée des sciences sociales, de la nature et de l’ingénierie, la recherche sur l’adaptation vise à comprendre et à modéliser les impacts du changement – sur l’agriculture, les migrations, etc. –, ainsi qu’à définir des stratégies pour réduire la vulnérabilité des populations et des systèmes naturels : végétaliser les villes contre les îlots de chaleur, par exemple, construire des digues pour protéger les zones littorales de la montée des eaux, développer l’isolation des bâtiments…

Elle prend donc le relais de « la recherche en climatologie, qui établit des scénarios de températures, mais ne dit rien des conséquences sur les écosystèmes ni des mesures à prendre », explique Vincent Viguié, chercheur au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement, qui travaille sur les stratégies d’adaptation des villes au changement climatique.

De l’adaptation à la « maladaptation », apprendre à vivre avec le changement climatique

Par Claire Legros

Lecture : 3 min.

Histoire d’une notion. Des récoltes compromises par la sécheresse, des réacteurs nucléaires à l’arrêt en raison du débit trop faible des cours d’eau censés les refroidir… Il aura fallu un été caniculaire pour que le constat soit enfin mieux partagé : s’il reste prioritaire d’atténuer le réchauffement en réduisant drastiquement les émissions de CO2, il faut aussi apprendre à vivre avec et à s’y adapter. L’idée n’est pas nouvelle : l’adaptation au changement climatique fait l’objet de nombreux travaux de recherche depuis vingt ans. Elle est aussi au cœur des revendications des pays les plus vulnérables, pour qui elle relève souvent de la survie.
Le 12/06 Ă  15:25 Pour approfondir

Faut-il planter des arbres pour compenser nos voyages en avion ?

Les compagnies aériennes sont de plus en plus nombreuses à proposer aux voyageurs de « compenser » leurs émissions de CO2 en plantant des arbres. Est-ce une bonne idée ?

Le 12/06 Ă  15:05 Vos questions
beaucoup de questions entre spécialistes...pourquoi choisir des questions si pointues ?
SimpleCitoyen

Bonjour SimpleCitoyen,
Nos lecteurs nous ont adressé des questions très précises : sur la situation dans leur région, les essences menacées et les plus prometteuses à l’avenir, la politique de l’ONF…

Mais n’hésitez pas à nous poser des questions plus générales, nous nous efforcerons d’y répondre.

Le 12/06 Ă  14:52 Vos questions
Bonjour, je suis surpris de voir un haut cadre de l'ONF s'exprimer sur ce tchat sans aucune mise en perspective ou contradiction de la part des journalistes. L'ONF est lourdement critiqué par l'ensemble de la communauté environnementaliste pour son management ultra-toxique et sa politique d'exploitation intensive de la forêt, souvent en monoculture. Lui est reproché cette approche de "new public management", où la comm' prend une place disproportionnée sur le fond dès qu'il s'agit de rendre des comptes au public... Je ne suis pas à l'aise de voir un cadre de l'ONF dérouler ses éléments de langage sans contradiction. Au-delà de ça, bravo pour ce superbe format "adaptation", dont on attend la suite avec impatience
Quentin

Bonjour Quentin,
Merci beaucoup pour vos encouragements !

Nous invitons régulièrement des experts dans nos tchats : s’il n’y a en effet pas de « contradicteur » en face, vous pouvez constater que nos lecteurs n’ont pas hésité à adresser leurs critiques à l’ONF.

Nos articles et tribunes mettent aussi en perspective la parole de l’ONF :

Lire aussi :

« On veut continuer à vivre avec la forêt » : dans le Nord, un village contre l’ONF

Publié le 07 décembre 2021 à 01h40 Temps de Lecture 10 min.

« Il est temps de prendre en compte l’absolue nécessité de conserver la naturalité des forêts »

Publié le 07 février 2021 à 06h00 Temps de Lecture 5 min.

Confronté à une crise financière, l’ONF se cherche un avenir

Publié le 19 avril 2019 à 11h16 Temps de Lecture 5 min.

Le 12/06 Ă  14:45

Ce tchat avec Albert Maillet est désormais terminé

Merci pour vos nombreuses questions et votre enthousiasme pour le projet Adaptation.

Le 12/06 Ă  14:42 Tchat

Serait il possible a l'ONF de mettre en place des fiches informatives, région par région, sur leur site, avec des conseils permettant de savoir quelle essence planter/ éviter dans son jardin, quels gestes adopter a telle ou telle temperature, en fonction du lieu ou l'on se trouve en France? Peut etre que cela existe déjà? OU trouver ces infos?
guide pratique
J'ai une question pour Mr Maillet. Dans ma commune les documents d'urbanismes mentionnent systématiquement l'emploi d'essence locale pour la végétalisation. De même pour les documents et action de reboisement portée par le département. Ce choix d'essences locales n'est-il pas désuet à l'heure du réchauffement climatique ? Si c'est le cas auriez vous des références vers des documents qui intègrent l'adaptation à +4 qui permettrait d'aider les gens à faire des choix d'essences d'arbres pertinents dans leurs jardins ?
ElzéardBouvierDebutant
Bonjour, en tant que pépiniériste, j'aimerais savoir où m'informer pour connaître les espèces s'adaptant à mon territoire mais également aux changements qu'il va subir dans les prochaines décennies, afin d'adapter ma production en conséquence. merci !
CĂ©cile

Bonjour,

Il peut y avoir des essences locales qui ont un « spectre » de résilience large face au climat. Celles-ci résisteront au changement climatique. A l’inverse, les essences locales au profil climatique plus étroit, effectivement, ne résisteront pas. Il serait alors opportun de changer d’essences.

Je vous suggère de vous rapprocher du réseau Aforce, qui pourra vous fournir des informations. Vous pouvez par ailleurs prendre contact avec le service ONF de votre région, qui vous répondra ou vous orientera.

Albert Maillet
Le 12/06 Ă  14:37
L’office national des forêts communique et met en avant la protection de la biodiversité et il est vrai que l’on constate sur le terrain une évolution des pratiques sylvicoles dans ce sens . Néanmoins, l’on constate une diminution de l’âge moyen d’abattage des feuillus a 90 ans alors qu’un chêne est mature à plus de 150 ans , une uniformisation des forêts de montagnes avec des plantations de résineux dans la moindre clairière et l’uniformisation du milieu ce qui amène entre autre la disparition des grands tétras , une politique de plantation de pins maritimes intensive dans l’ouest de la France etc etc Ces pratiques viennent d’un objectif de production intensif de bois . Comment allez vous équilibrez la production de grumes et la protection de la biodiversité ?
Jl

Bonjou JL,
Cette description ne correspond guère à la réalité.

Vous pourrez trouver sur notre site ONF.Fr des chiffres précis sur les divers sujets que vous évoquez et je suis à votre disposition pour vous fournir toutes les statistiques nécessaires montrant que la réalité est différente.

Le 12/06 Ă  14:32 Tchat
Bonjour, je me pose des questions sur la notion d'adaptation de la forêt quand cela consiste à remplacer des espèces locales par des essences censées être plus résistantes (ce qui n'est pas garantit, il me semble, si le réchauffement vient à s'accélérer). Ne s'agirait-il pas plutôt, avant tout, de maintenir à court et moyen terme un certain niveau de rentabilité au niveau de l'exploitation ? Francis Hallé et d'autres estiment qu'il faut laisser la forêt s'adapter sans intervenir, comme elle le fait depuis des millions d'années, avec des amplitudes thermiques considérables.
GĂ©rard

Bonjour,

Il ne s’agit pas d’une question de rentabilité. En effet, cette évolution adaptative va coûter beaucoup d’argent (et l’Etat a d’ailleurs décidé d’un plan massif de financement pour rendre la chose possible).

Une espèce locale est bien adaptée à son climat local. Toutefois, si le climat local évolue trop rapidement et trop fortement, une distorsion se crée et l’espèce peut alors tomber en « inconfort climatique » majeur.

On estime, avec les projections du GIEC actuelles à l’horizon de 2100, que la moitié de la forêt française sera toujours adaptée à son futur climat local, mais que pour l’autre moitié un inconfort plus ou moins marqué existera.

La comparaison à l’histoire géologique passée de la Terre ne me paraît pas devoir être retenue : si on tenait le même raisonnement pour la biodiversité, on en déduirait que la sixième extinction d’espèces dans laquelle nous sommes entrés n’est pas un problème puisque la Terre en a déjà surmonté cinq autres avant même l’arrivée de l’homme sur la planète.

Or on ne tient pas (à juste titre) ce discours pour la biodiversité au motif que, d’une part, c’est l’homme le responsable de l’effondrement actuel (donc, c’est à lui de corriger le tir) et, d’autre part, que l’homme va subir les conséquences graves de cette évolution.

Pour le climat, c’est le même raisonnement : oui, il y a déjà eu des chocs climatiques importants dans le passé, mais ils étaient progressifs, et l’homme n’en était pas la cause.

Aujourd’hui, c’est très très rapide – trop –, l’homme est totalement responsable et il va être le premier à subir les effets de cette évolution ; donc, il est nécessaire d’agir avec et aux côtés de la nature elle-même pour contrebalancer les choses. En n’agissant pas, nous prendrions plus de risques qu’en agissant, même en contexte incertain.

Lire aussi :

Francis Hallé, l’homme qui rêvait les arbres

Publié le 04 mars 2023 à 03h00 Temps de Lecture 14 min.
Albert Maillet
Le 12/06 Ă  14:06 Tchat
On sait maintenant que les arbres les plus vieux (80 ans) captent beaucoup plus de CO2 que les jeunes. Pourquoi l’horizon des exploitations reste y-ils a 40-50 ans ?
Curieux

Bonjour,

En forêt publique, gérée par l’ONF, l’horizon de récolte est généralement très supérieur à quarante, cinquante ans et peut atteindre cent quatre-vingts ans chez le chêne.

Albert Maillet
Le 12/06 Ă  14:05 Tchat
La pratique de l'ONF de restreindre les plants aux vergers à graines certifié ont malheureusement contribué à une diminution de la biodiversité (et donc de la résilience des forêts) au profit d'une supposée amélioration du patrimoine génétique orientée vers la production. L'ONF va-t-elle changer d'approche pour ménager la biodiversité ?
Hugues

Bonjour Hugues,
Les vergers à graines ne représentent qu’une petite partie des sources de graines utilisées par l’ONF.

La majorité proviennent de peuplements identifiés en forêts (notamment chez les feuillus). Et le développement des futurs vergers à graines se fera sur des bases plus diversifiées.

Albert Maillet
Le 12/06 Ă  14:02 Tchat
Ne faudrait-il pas mettre fin aux monocultures en futaie régulière, comme on peut en voir dans les Landes, au profit de réels écosystèmes forestiers diverses et donc plus résilients?
ForestMan
Bonjour, je vois beaucoup de forêts en monoculture. Pourquoi ne pas développer des forêts plus variées, plus résistantes, mais certainement aussi moins rentables ? Quelle est la position de l'ONF sur ce sujet ? Allez-vous vers une rentabilité moindre pour garantir une meilleure résilience ?
Robinhood

Bonjour ForestMan et Robinhood,
L’ONF gère très peu de peuplements en « monoculture ».

Ces derniers sont, en effet, plutôt liés à certains types de plantations. Or, 80 % des renouvellements de forêts par l’ONF se font en régénération naturelle et non en plantation.

Effectivement nous allons encore renforcer la démarche déjà présente de diversification des espèces tant en régénération naturelle qu’en plantation avec aussi une diversification des modes de gestion pour obtenir des forêts mosaïques plus résilientes.

Albert Maillet
Le 12/06 Ă  13:56
Que peut-on faire, en tant que simple citoyen, pour aider à préserver les forêts ?
F.L.

Bonjour F.L.,
Eviter les comportements de toute nature qui peuvent conduire à sa dégradation. Par exemple l’été arrive, soyez très vigilant et prudent vis-à-vis du risque d’incendie.

Quatre-vingt-quinze pour cent des feux en France sont d’origine humaines, pour la plupart liés à des imprudences (même s’il existe aussi des incendies d’origine malveillante).

Albert Maillet
Le 12/06 Ă  13:55 Tchat

Bonjour, Malgré ses plans d'adaptabilité, la forêt française semble toujours soumise à un besoin de rentabilité, en tout cas reste perçue comme une ressource 'bois' aux yeux de l'Etat à exploiter de manière optimale. Mais le rôle de la forêt comme puits de carbone, réserve de biodiversité, et les enjeux liés aux changement climatique (diminution des capacités d'absorption de CO2 des arbres liée à la sécheresse, etc) ne rentre-t-il pas en directe opposition avec la vision d'une forêt 'à exploiter'? Percevez-vous un changement de paradigme dans le mandat de l'ONF, pour aller vers plus de protection des écosystèmes et moins d'exploitation?
BR
Bonjour, les forêts de l'Aisne, où je réside, sont encore très fortement exploitées, avec de nombreuses coupes à blanc. Y a t il une évolution dans le mandat de l'ONF, vers moins d'exploitation et plus de protection? Ou êtes-vous toujours soumis à un fort objectif de rentabilité, en contradiction avec les enjeux climatiques des forêts (ou non)?
Hugo

Bonjour BR et Hugo,
La finalité première de la récolte de bois n’est pas la rentabilité ; elle est de fournir à la société un moyen de décarboner l’économie avec un matériau renouvelable, biodégradable, prolongeant hors forêt le stockage du carbone dans les produits, bref d’être le levier majeur d’une performance environnementale globale de l’économie.

Donc plus vous mettrez du bois dans l’économie à la place d’autres matériaux à empreinte carbone moins intéressante, plus vous produirez de la performance environnementale globale.

Mais pour que ce mécanisme soit vertueux, il doit être durable à 2 points de vue :

  • du point de vue biologique : l’ONF y veille en ne prĂ©levant jamais plus que l’accroissement global des forĂŞts et en protĂ©geant la biodiversitĂ©, qui est le moteur premier de la bonne santĂ© des forĂŞts.
  • et du point de vue financier : un système structurellement dĂ©ficitaire ne perdurerait pas longtemps ; et c’est lĂ  que le critère non pas de rentabilitĂ© (on ne vise pas Ă  maximiser les bĂ©nĂ©fices) mais d’équilibre Ă©conomique durable (les recettes doivent couvrir les coĂ»ts de gestion, de protection et de rĂ©investissements dans la forĂŞt de gestion) est primordial.
Albert Maillet
Le 12/06 Ă  13:46 Tchat
Bonjour, Je vous remercie pour votre présence Mr Maillet et je remercie aussi les équipes du Monde pour leur excellent travail ! Je souhaite vous poser une question sur les coupes de régénération en forêt. La forêt à laquelle je pense est dite « futaie irrégulière ». Je sais que le principe est de couper des arbres malades et sains d’envergure afin de laisser la place et l’accès à la lumière aux plus jeunes pousses pour que ces jeunes arbres s’élèvent. Cela permet, à terme, le renouvellement de la forêt. En raison du réchauffement et des périodes de sécheresse, avez-vous diminué la part d’arbres sains dans les coupes effectuées ? cette technique est-elle toujours adaptée ? Le risque n’est il pas que plus de jeunes pousses dépérissent en raison des conditions plus difficiles ?
MG

Bonjour MG,
Quand une forêt est considérée comme vulnérable, les grands principes de gestion restent les mêmes qu’on soit en futaie régulière ou irrégulière : d’abord enlever en priorité les bois dépérissants du fait de la sécheresse, car ils sont un foyer potentiel d’attaques parasitaires, d’une part, d’augmentation du risque d’incendie, d’autre part.

Mais, pour autant, ne pas trop retarder la récolte des bois non dépérissants qui devaient être initialement récoltés et ce pour 2 raisons : c’est au moment du renouvellement que le potentiel d’adaptation peut s’exprimer le mieux (soit par adaptation génétique, soit par substitution d’essences), d’autre part parce que les peuplements trop âgés sont plus sensibles, donc on accroît le risque de dépérissements futurs à trop retarder les récoltes. En revanche face à des conditions difficiles, il faut opérer cette récolte en passages progressifs.

Albert Maillet
Le 12/06 Ă  13:44 Tchat
Je suis surpris de ces projets d’adaptation de la forêt Française, le changement climatique se fait d’une décennie à l’autre alors que le développement d’une forêt se fait en siècles. ces entreprises d’adaptation me semblent plutôt vouées à essayer de se rassurer que des programmes sérieux. non ?
Clément

Bonjour Clément,
La capacité d’adaptation est surtout liée à la rapidité avec laquelle vous renouvelez votre forêt.

C’est effectivement plus lent en régénération naturelle à l’identique (même si vous pouvez accélérer le processus en raccourcissant le cycle de renouvellement), car il faut attendre que l’évolution/sélection génétique naturelle ait produit ses effets.

C’est plus rapide si vous substituez directement une espèce par une autre nettement plus résistante.

Albert Maillet

Le contexte

Live animé par Chloé Hoorman

Image de couverture : VASSILI FEODOROFF POUR « LE MONDE »

Le réchauffement de la France, un constat inquiétant. La France fait face au défi du siècle, pour adapter le pays à un réchauffement climatique qui pourrait atteindre en métropole 4 °C en 2100, dans un scénario que le gouvernement juge désormais « réaliste ». Quelles que soient les décisions prises dans les prochaines années, il faudra vivre avec cette réalité.

Le projet Adaptation. Le Monde consacre une enquête en onze chapitres aux chantiers qui attendent le pays, en commençant par les écosystèmes les plus touchés : la forêt, la montagne et les régions les plus menacées par le risque de submersion que sont les outre-mer, où la question de l’existence même de certains territoires se pose.

Nos reporters sont aussi passés par l’Occitanie, dont ils racontent l’évolution de l’agriculture, par les ports de Bretagne, région que l’on pourrait penser, à tort, relativement épargnée. Ils ont documenté une invasion, celle du moustique avec lequel il nous faudra apprendre à vivre, ils se sont mis à hauteur d’enfant, dans ces écoles qu’il va falloir repenser, et à la place des citadins, dans ces villes qu’il va falloir réaménager.

Au programme

Au cours de cette première journée spéciale, nous échangerons avec vous sur les grands enseignements de cette enquête, avec un premier chapitre consacré aux forêts françaises. Vous pourrez poser vos questions à nos journalistes ainsi qu’à un scientifique de l’Office national des forêts (ONF). Deux tchats sont programmés dans la journée :

  • 10 heures 30 : Nabil Wakim, journaliste chargĂ© de l’énergie et du climat, animateur du podcast et de la newsletter « Chaleur humaine », rĂ©pondra Ă  vos questions sur le projet Adaptation du Monde, et les enseignements de cette grande enquĂŞte de terrain qui a mobilisĂ© soixante-dix journalistes dans toute la rĂ©daction.
  • 13 heures : Albert Maillet, directeur des risques naturels Ă  l’ONF rĂ©pondra Ă  vos questions concernant l’impact de la hausse des tempĂ©ratures sur la santĂ© des forĂŞts françaises et leur exploitation.

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