![Vue de l’intérieur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 15 mai.](https://img.lemde.fr/2019/05/15/0/0/3500/2333/664/0/75/0/6d42799_o1Ttii45GJv7vBDJ6tNC1oAi.jpg)
Une polémique est née autour du financement de la restauration de Notre-Dame de Paris. Tandis que l’usage des éventuels surplus de dons a fait l’objet de vifs débats, vendredi 10 mai à l’Assemblée nationale, lors de l’examen du projet de loi encadrant la restauration de la cathédrale, adopté en première lecture, la Fondation du patrimoine, l’un des quatre organismes collecteurs habilités, a décidé d’interrompre sa contribution à cette souscription publique. A partir du mardi 14 mai, elle en a ouvert une nouvelle au bénéfice des cas les plus urgents parmi 2 800 sites menacés en France.
L’opération « Plus jamais ça ! » – référence à l’injonction des mouvements pacifistes au lendemain de la Grande Guerre – veut profiter de l’élan du « message derrière le drame de Notre-Dame » pour qu’il y ait une « prise de conscience que le patrimoine est globalement mal entretenu et fragile », a indiqué, le 11 mai, à l’Agence France-presse (AFP), le président de la Fondation du patrimoine, Guillaume Poitrinal.
Au lendemain de l’incendie qui, le 15 avril, a endommagé le plus visité des monuments européens, il évoquait déjà « tous les petits Notre-Dame qui existent dans les 36 000 communes de France ». L’ancien PDG d’Unibail-Rodamco affirme que « les grandes fortunes sont ouvertes à l’idée de réallocation de leurs dons. (…) C’est quelque chose qu’on pratique sur beaucoup de projets. Il n’y a pas de détournement, c’est en concertation avec les grands donateurs. »
« On est écœuré »
Au diocèse de Paris, cette annonce de la Fondation du patrimoine a stupéfié. « On est écœuré. C’est inacceptable d’envoyer le message que nous avons suffisamment d’argent alors qu’on ne sait pas combien cela coûtera ! Les possibles donateurs ne comprennent pas et sont paumés », tempête un responsable du diocèse. Les services de l’archevêché n’avaient pas été avertis de cette décision. Ils craignent qu’elle dissuade aussi les volontaires de donner à la Fondation Notre-Dame, présidée par l’archevêque de Paris, Michel Aupetit – l’un des quatre organismes chargés par l’Etat de la collecte.
Mgr Aupetit a rapidement réagi. « Les expertises sont loin d’être terminées. Les besoins doivent être encore chiffrés, et notamment ceux liés à l’accueil des fidèles, pèlerins… La @FondationND et le @dioceseparis continuent de recueillir vos dons, quel qu’en soit le montant. Avec ma gratitude », a-t-il tweeté samedi.
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