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Patrimoine : le Théâtre impérial de Fontainebleau, tremplin de la renommée

Les 10 millions d’euros nécessaires aux travaux de restauration de la salle de spectacle ont été financés par les Emirats arabes unis.

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Publié le 23 août 2019 à 00h39, modifié le 23 août 2019 à 06h45

Temps de Lecture 4 min.

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Le théâtre Impérial de Fontainebleau, aménagé entre 1853 et 1856 à la demande de Napoléon III pour son épouse Eugénie.

Dans l’immense quadrilatère hérissé de toitures multiséculaires qui enserre la cour d’honneur du château de Fontainebleau (Seine-et-Marne), il est facile de le localiser : là où il n’y a pas de cheminée. Aménagé entre 1853 et 1856 à la demande de Napoléon III pour répondre au désir de son épouse Eugénie, le Théâtre impérial se love dans l’aile Louis XV, l’ancienne « aile neuve des princes ». Conçue par l’architecte Hector-Martin Lefuel (1810-1880) sur un modèle elliptique inspiré par le Théâtre de la reine à Trianon, la salle de spectacle, longtemps inaccessible, vient d’achever sa renaissance. Les 10 millions d’euros destinés aux travaux de restauration ont été alloués par le président des Emirats arabes unis (EAU), le cheikh Khalifa Ben Zayed Al-Nahyane, qui donne par là même son nom au lieu.

Le mobilier, les moquettes, les tentures murales et le fond de scène sont d’origine, de même que le grand lustre

Inaugurée le 13 mai 1857 en présence du grand-duc Constantin de Russie, frère du tsar, la salle ferme ses portes à peine dix ans plus tard, peu avant l’avènement de la troisième République. Bien que Napoléon III rêve d’y installer des saisons théâtrales (des logements sont prévus pour le personnel), le souverain ne réside à Fontainebleau qu’en période estivale. Quelques représentations s’y déroulent : des saynètes ponctuées d’intermèdes musicaux ou des extraits de Vaudeville, pour ce que l’on en sait. « Le but n’était pas de montrer ce qui se passe sur la scène, souligne le conservateur en chef au château de Fontainebleau, Vincent Cochet, mais dans la loge impériale. »

La quasi-absence d’usage de ce caprice méconnu du Second Empire est devenue une aubaine : « L’état de conservation de l’endroit est exceptionnel », se réjouit le président du château de Fontainebleau, Jean-François Hébert. Car le Théâtre impérial n’a jamais été modernisé. Pas de régie lumière, ni d’adaptation aux règlements de sécurité. Pour l’essentiel, le mobilier, les moquettes, les tentures murales damassées et le fond de scène sont d’origine, de même que le grand lustre, qui s’était effondré dans les années 1920. Le lieu est devenu un véritable conservatoire du style décoratif sous le Second Empire. De surcroît, on y a transféré les décors du Théâtre de Saint-Cloud, détruit. On en compte désormais 250 à Fontainebleau.

Extravagances décoratives

Le théâtre pouvait accueillir jusqu’à 400 invités, répartis sur quatre niveaux selon leur rang social. Si les fauteuils sont tous capitonnés de soie, ceux du couple impérial possèdent un confort supérieur. Tandis que le parterre accueille les officiers en uniforme, le cadre ornemental pour chacun des groupes restitue, de manière plus intime, cette stricte hiérarchie. Bien que la construction soit très légère, composée de colombages (des structures en bois emplies de plâtre), de décors en reliefs et de papier mâché, l’on perçoit clairement, notamment dans les tentures et la passementerie, la différence des soins apportés au traitement des matières.

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