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« Possessions » sur Canal+ : énigmatiques noces sanglantes en Terre promise

Servis par une distribution impeccable, les scénaristes Shachar Magen et Valérie Zenatti, le réalisateur Thomas Vincent insufflent une dimension fantastique à un thriller étourdissant.

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Publié le 02 novembre 2020 à 19h00

Temps de Lecture 2 min.

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Natalie (Nadia Tereszkiewicz), la mariée en noir, dans « Possessions », la minisérie créée par Shachar Magen et réalisée par Thomas Vincent pour Canal+.

CANAL+ - LUNDI 2 NOVEMBRE À 21 H 05 - SÉRIE

La terre de lait et de miel s’est faite étendue de béton et de poussière. Thomas Vincent, le réalisateur des six épisodes de Possessions, filme les lotissements qui s’arrêtent au bord du désert, les cités d’Israël écrasées de chaleur comme une planète lointaine, peuplée d’êtres étranges qui obéissent à des lois mystérieuses.

Justement, Shachar Magen et Valérie Zenatti, les scénaristes de Possessions sont allés chercher l’étrangeté au plus intime de leurs personnages. Mère de famille dévorante ou fiancée ensorcelée, père émasculé ou soupirant impuissant, les destins ici mis en œuvre filent le long de la ligne de crête entre la rationalité psychologique et le surnaturel.

Vertige de l’irrationnel

Le tout est de les faire tenir en équilibre pour préserver aussi bien l’exactitude de la construction des personnages que le vertige de l’irrationnel. C’est le rêve de presque tous les praticiens du fantastique. A la courte liste de ceux qui y sont parvenus – le romancier John Dickson Carr dans La Chambre ardente (1937), le réalisateur britannique Jack Clayton avec Les Innocents (1961), son adaptation, en 1963, du Tour d’écrou (1898), d’Henry James –, on peut désormais ajouter les créateurs de Possessions.

L’entrée dans cet univers troublant se fait le soir des noces de Natalie (Nadia Tereszkiewicz) et Eran, dans un grand restaurant à la périphérie de Tel-Aviv. Dans la salle, quand vient le moment de couper le gâteau, les lumières s’éteignent. Lorsqu’elles se rallument, le marié gît, égorgé, aux pieds de sa promise ensanglantée qui tient à la main un couteau.

La mutation d’un rite – de la noce au sacrifice – est aussi un crime, et la police arrête Natalie, qui reçoit l’assistance de Karim (Reda Kateb), agent consulaire français. Il pourrait n’être qu’un simple truchement par lequel on pénétrerait dans le labyrinthe qui entoure Natalie. Grâce à Reda Kateb, qui parcourt toutes les stations de la désintégration de son personnage, il prend sa place dans la danse macabre qui s’ordonne autour du crime.

Puissances surnaturelles

Reste à savoir qui la chorégraphie. Les soupçons du spectateur sont d’abord attirés sur Rosa, la mère de Natalie, ses névroses, ses croyances magiques importées de Djerba. D’autant que Dominique Valadié n’offre aucune assurance quant à la santé mentale de son personnage. On devine que celle-ci est poussée sur cette pente par son amie Louisa (Ariane Ascaride, toxique comme elle ne l’a jamais été), qu’elle veut y entraîner ses filles (Judith Chemla et Aloïse Sauvage). A la périphérie de cette cellule familiale féminine se tient la lamentable figure de Joël (Tchéky Karyo), patriarche condamné à vivre dans l’opprobre.

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