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Cannes 2024 : « Les Fantômes », un polar sensoriel sur la traque d’un criminel de guerre syrien

La Semaine de la critique, section parallèle consacrée aux nouveaux talents, s’ouvre avec le film d’espionnage de Jonathan Millet, porté par l’acteur franco-tunisien Adam Bessa.

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Publié le 15 mai 2024 à 10h45

Temps de Lecture 2 min.

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Hamid (Adam Bessa) dans « Les Fantômes », de Jonathan Millet.

SEMAINE DE LA CRITIQUE

Cannes dévoile chaque année son double visage, d’un côté, ses stars attendues au pied du tapis rouge, de l’autre, ses nouveaux talents s’offrant un premier bain d’interviews sur la Croisette. Venu du documentaire, le cinéaste Jonathan Millet appartient à la seconde catégorie : son premier long-métrage de fiction, Les Fantômes, ouvrait, mercredi 15 mai, la 63e édition de la Semaine de la critique, section parallèle consacrée aux nouveaux talents (premiers et deuxièmes films, courts ou longs-métrages), pilotée depuis 2021 par Ava Cahen.

Lire la présentation : Article réservé à nos abonnés Les sections parallèles du Festival de Cannes dévoilent leurs programmations

Ce film s’inspire d’une actualité tragique, relatée en 2018-2019 dans la presse : celle de civils syriens, qui, ayant subi la torture et fui leur pays, ont traqué pendant des mois, au sein d’une organisation secrète, d’anciens criminels de guerre du régime de Bachar Al-Assad, cachés en Europe. Jonathan Millet évite le piège du « film dossier », sans doute parce qu’il connaît particulièrement bien le parcours des exilés, pour avoir voyagé en Afrique, vécu en Syrie, à Alep – ces expériences ayant nourri plusieurs de ses documentaires, Et toujours nous marcherons (2017) ou Ceuta, douce prison (2012), réalisé avec Loïc H. Rechi.

Avec Les Fantômes, le réalisateur, né en 1985, réussit un polar sensoriel, économe en dialogues, se concentrant sur la filature menée par le personnage principal. Rescapé de la sinistre prison syrienne de Saidnaya, Hamid (Adam Bessa), diplômé en littérature, connaît un atterrissage difficile à Strasbourg, ville-frontière où il mène une enquête qui semble relever de l’impossible : retrouver son ancien bourreau, dont il ne connaît pas le visage, ses yeux ayant été bandés (ou sa tête recouverte d’un sac) pendant les interrogatoires. Sa quête n’en est que plus vertigineuse, et semée de doutes.

La mère d’Hamid, qui vit dans un camp à Beyrouth, le croit en Allemagne. Hamid donne le change, la rassure, mais sa vraie vie est rythmée par ses échanges en ligne avec le collectif clandestin de Syriens, avec lesquels il partage ses informations. Hamid pense avoir trouvé son tortionnaire en la personne d’un étudiant en chimie, prénommé Harfaz (Tawfeek Barhom), jeune homme studieux, qu’il croise régulièrement à la bibliothèque de l’université. Ses collègues n’y croient pas trop, mais lui laissent du temps pour essayer de valider la piste.

Un antihéros

Visage anguleux, regard sombre, Adam Bessa possède une intensité dont il n’abuse pas, mais qu’il distille tout au long des scènes de planque, silencieuses – l’acteur franco-tunisien a joué récemment dans la série Ourika, cocréée par le rappeur Booba, et a reçu le Prix de la meilleure interprétation à Cannes, à Un certain regard, pour sa prestation dans Harka (2022), de Lotfy Nathan.

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