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« 1924, le Paris des Jeux olympiques », sur Public Sénat : des similitudes saisissantes à cent ans d’intervalle

Il y a un siècle, déjà, les Parisiens râlaient, se déplaçaient en patinette à moteur, inventaient l’ancêtre d’Airbnb…

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Publié le 22 juin 2024 à 17h30

Temps de Lecture 2 min.

Image extraite du documentaire « 1924, le Paris des Jeux olympiques », de Marie-Laurence Rincé.

PUBLIC SÉNAT – SAMEDI 22 JUIN À 21 HEURES – DOCUMENTAIRE

En 1924, Paris accueillait les Jeux olympiques. Comment l’ignorer. Ce que l’on sait moins, c’est dans quelles conditions. Curieuse, la réalisatrice Marie-Laurence Rincé s’est plongée dans les archives centenaires de Pathé Gaumont – une mine d’or audiovisuelle. Elle en a extrait des dizaines de pépites inédites, qui révèlent les similitudes multiples entre l’organisation des JO en 1924 et aujourd’hui.

Ainsi, à l’été 1924 déjà, la canicule sévit. Le documentaire s’ouvre sur les images d’un coureur de cross-country qui titube et s’effondre, terrassé par la chaleur. Comme la moitié des concurrents de cette épreuve, il va abandonner et signer la fin de cette discipline aux JO.

Des sportifs se plaignent. En tennis, les joueurs dénoncent le comportement de spectateurs qui pénètrent sur le court pour prendre des photos. Et certaines délégations critiquent la rusticité des chambres du premier village olympique de l’histoire. Quarante-quatre nations en effet sont représentées, à l’exclusion notable de l’Allemagne et de l’URSS – cette dernière a refusé, considérant les JO comme « le symbole de la dégénérescence bourgeoise de l’Occident ».

Prix des places élevés

Côté organisation, à l’été 1924, les problèmes de transport dominent. Les épreuves se tiennent en effet essentiellement au stade de Colombes (un second choix), dans les Hauts-de-Seine, à 8 kilomètres de la capitale. Pour acheminer les 3 millions de Parisiens intra-muros, les instances parlent, déjà, de prolonger une des dix lignes de métro en service ; elles opteront finalement pour un renforcement ferroviaire et la création de la gare du Stade.

Mais ces aménagements ont un coût. Le prix du billet passe de 1,70 franc à 5 francs. Les Parisiens râlent, critiquent les tarifs élevés des places, et favorisent le système D : une patinette à moteur fait alors fureur.

Similitude encore pour l’hébergement. Les hôteliers augmentent leurs tarifs et des propriétaires renvoient leurs locataires pour louer plus cher. Pour contrecarrer ces tentatives de spéculation, un organisme est créé, chargé de mettre en relation les particuliers qui ont une chambre à louer et les visiteurs en quête d’hébergement…

A ces parallèles réconfortants, se greffent des anecdotes sur les grandes figures sportives du moment, tels Roger Ducray, escrimeur, Paavo Nurmi, coureur finlandais, Georges Carpentier, boxeur, Suzanne Lenglen, qui va révolutionner les codes vestimentaires du tennis féminin, et Johnny Weissmuller, qui a bien failli ne jamais être le nageur le plus rapide du monde. La contextualisation historique apparaît en revanche moins convaincante, depuis la séquence connue sur les « gueules cassées ». Plus loin, les Années folles, avec Mistinguett, Maurice Chevalier ou la longue séquence sur le rôle des femmes dans l’industrie pendant la première guerre mondiale.

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Plus percutante sur ce sujet, une archive audio de Pierre de Coubertin, le « M. JO » de 1924, peu enthousiaste à l’idée de voir les femmes pratiquer du sport, excepté dans les disciplines « artistiques ». Selon lui, elles n’ont pas à « se donner en spectacle » et devraient se contenter de remettre les trophées aux athlètes masculins… En 1924, sur 3 088 athlètes, 135 sont des femmes ; en 2024, pour la première fois, les Jeux atteignent la parité parfaite. Enfin.

1924, le Paris des Jeux olympiques, de Marie-Laurence Rincé (Fr., 2024, 77 min). Sur Publicsenat.fr, jusqu’au 22 juin 2027.

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