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La chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker mise en cause par des membres de sa troupe

Le quotidien néerlandophone « De Standaard » a publié une enquête mettant à jour des faits de « harcèlement », des « remarques blessantes » et un « comportement autoritaire ».

Par  (Bruxelles, correspondant)

Publié le 25 juin 2024 à 16h00, modifié le 25 juin 2024 à 19h15

Temps de Lecture 4 min.

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Anne Teresa De Keersmaeker, à Berlin, le 23 mars 2022.

Trois pages entières et un réquisitoire très lourd : le quotidien néerlandophone De Standaard a publié, samedi 22 juin, une enquête embarrassante pour l’une des figures les plus marquantes de la scène culturelle belge, Anne Teresa De Keersmaeker. Créatrice, en 1983, de la compagnie de danse Rosas et, en 1995, de P.A.R.T.S., une école de renommée mondiale, la chorégraphe âgée de 64 ans a été dénoncée par une vingtaine de témoins (la plupart anonymes) pour la « violence psychologique » à laquelle elle se serait livrée depuis des années avec, à la clé, des « remarques blessantes », du « harcèlement subtil » et un « comportement autoritaire et imprévisible ». L’artiste se voit aussi reprocher un management défaillant et, durant la crise liée au Covid-19, la négation des mesures sanitaires en vigueur.

Tout est parti d’une enquête menée en 2022 par Aline Bauwens, une médiatrice, spécialiste des relations sur le lieu de travail. Vingt-quatre membres de Rosas s’étaient plaints, à l’époque, du comportement et des exigences jugées excessives de la directrice, tout en disant, pour certains, leur « fierté » de travailler avec une « icône ».

Huit membres de la troupe l’ont cependant quittée depuis 2022, après le dépôt des conclusions du rapport de Mme Bauwens. Par ailleurs, quatre des cinq membres de la direction ont démissionné ou été remerciés, tandis que Kees Eijrond, 75 ans, le mécène néerlandais qui a largement contribué à l’essor de Rosas et était devenu le conseiller principal de Mme De Keersmaeker, s’éclipsait également.

Un « climat de peur »

De Standaard a interrogé 21 collaborateurs de la compagnie, dont, à ce stade, aucun n’a déposé plainte. Ils décrivent cependant un « climat de peur », un stress constant, des moqueries sur le physique des uns ou sur la voix et l’accent des autres. Ils parlent aussi de danseuses décrites comme des « fillettes » ou des « petites choses ». Quelques-uns soulignent le rythme infernal imposé à une troupe appelée à livrer jusqu’à 271 représentations par an.

Lire le reportage : Article réservé à nos abonnés « Drumming » recréé version XXL en terre africaine

Hans Galle, ancien responsable des relations avec la presse, a, lui, parlé à visage découvert. Il a souffert de deux burn-out avant de démissionner, mais ses nombreuses altercations avec la chorégraphe alimentent encore ses cauchemars, affirme-t-il. Il raconte également que, durant la pandémie de Covid-19, la directrice de Rosas aurait nié les règles sanitaires, en Suisse notamment, et passé sous silence la contamination de certains danseurs. La propagation du virus résultait, d’après elle, d’un complot de l’industrie pharmaceutique et d’un manque de précaution des personnes infectées. M. Galle et un danseur auraient tenté, en vain, d’alerter les autorités publiques sur les dérives constatées au sein de la troupe. Le ministère flamand de la culture affirme, lui, qu’il ne pouvait agir, faute d’avoir été saisi d’une plainte en bonne et due forme.

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