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Un Voyage à Nantes à l’ombre et à la lumière de ses arbres

Le parcours d’art contemporain, qui diffuse un esprit poétique et facétieux à travers la ville, place cette année l’arbre au cœur des visions et fictions proposées par les artistes.

Par  (Nantes)

Publié le 11 juillet 2024 à 20h00, modifié le 12 juillet 2024 à 10h07

Temps de Lecture 4 min.

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« Un “Pinus pinea” en l’an 2252 », de Yuhsin U Chang, Le Voyage à Nantes, 2024.

Si l’arbre a déjà été le cœur de nombreuses expositions ces dernières années, Nantes le met à l’honneur à sa manière pour la nouvelle édition de son Voyage estival. « Dans le film de la ville, c’est un figurant immobile quand tout bouge autour de lui. Pourtant, il nous recouvre et nous domine dès que nous décidons de l’observer », souligne Jean Blaise, le directeur artistique de la manifestation, qui, avec ses équipes, a une fois de plus demandé à des artistes de « montrer ce que nous ne voyons plus ». Soit, après la statuaire de 2023, des arbres singuliers, qu’ils soient publics ou privés.

Certains interviennent ainsi directement sur des arbres – sans les blesser –, comme la Taïwanaise Yuhsin U Chang, qui a fait d’un pin parasol de la butte Sainte-Anne le support surréaliste de sa propre projection dans le temps : ses branches traversent une tranche du diamètre hypothétique de son tronc lorsqu’il atteindrait son apogée, à 250 ans. Installée dans un petit parc des hauteurs de la ville, cette sculpture de près de 400 kilos à l’effet très réaliste, bien que réalisée en contreplaqué, est l’une des plus belles œuvres du parcours.

Aux abords du château des ducs de Bretagne, Séverine Hubard a elle aussi investi les branchages d’un pin de Monterey de quelque 20 mètres de hauteur, en s’inspirant du clocher tors de la Maison des Compagnons, près de la gare. Cette vraie-fausse cabane est ainsi la réplique inversée de la charpente torse du clocher, et se déploie comme une excroissance de l’arbre.

Main monumentale

En ville et à travers le vignoble alentour, des créatures en verre soufflé de la Maison Pelletier Ferruel viennent par ailleurs se lover autour de branches façon bijoux d’arbres – bracelets-chenilles, pendentifs ou grigris champignons… –, pour distinguer chêne, tulipier, houx ou platane choisis avec la direction nature et jardin de la ville.

« Trouver les égard », de la Maison Pelletier Ferruel, Le Voyage à Nantes, 2024.

D’autres artistes ont imaginé des dispositifs pour mettre en valeur des arbres qui apparaissent comme des œuvres en soi, sans les toucher. C’est le cas de quatre tilleuls aux branchages taillés en marquise, qui créent la voûte d’entrée de l’élégant cimetière de la Bouteillerie, sous laquelle le duo d’artistes Aurélie Ferruel et Florentine Guédon a installé une sculpture en pierre, verre soufflé et torchis, sorte de fiction mi-organique, mi-fossile autour de la graine, des germes et des glaneurs, qui se poursuit dans la cour d’honneur de l’hôtel de ville sous un magnolia.

C’est aussi le cas de l’installation Le Désespoir des singes, nom donné aux araucarias, dont l’établissement Les Jardins d’Arcadie de la Visitation, un ancien monastère du XVIIe siècle mué en résidence pour seniors, possède un spectaculaire spécimen d’environ 150 ans. Le sculpteur Sébastien Gouju a déployé, en dialogue avec cet étonnant conifère aux aiguilles en forme d’épines, sa propre version du désespoir des singes, tout en ferronneries à volutes et singes-arabesques en céramique.

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