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Dans « Les Masterclasses », sur France Culture, Nicolas Mathieu raconte son obsession pour l’écriture

Dans un grand entretien, aussi joyeux que dense, le Prix Goncourt 2018 revient sur ses débuts difficiles, ses doutes et ses engagements.

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Publié le 03 août 2024 à 14h00, modifié le 05 août 2024 à 19h46

Temps de Lecture 2 min.

Nicolas Mathieu à Paris, le 19 septembre 2018.

FRANCE CULTURE – À LA DEMANDE – PODCAST

Chaque mois, la Bibliothèque nationale de France, le Centre national du livre et France Culture invitent un grand nom de la littérature contemporaine à parler de sa pratique de l’écriture. Enregistrée mardi 23 avril, la « Masterclasse » de Nicolas Mathieu vient enrichir la collection de la chaîne publique. Et c’est heureux. Heureux parce qu’il dit, vraiment, c’est-à-dire au plus juste et au plus près, ce qu’il en est d’écrire.

Lire le portrait de Nicolas Mathieu (en 2022) : Article réservé à nos abonnés « Je suis enragé de détails »

Lecteur, enfant, de Conan Doyle et de son Sherlock Holmes – « personnage complexe et ambivalent » –, puis de Louis-Ferdinand Céline et d’Albert Cohen, aujourd’hui de Jean Giono, Colette et Georges Perec, Nicolas Mathieu a toujours voulu être écrivain. Même s’il faudra attendre 2014 pour que soit publié aux éditions Actes Sud Aux animaux la guerre – un roman noir, inspiré de son expérience professionnelle dans le bâtiment.

Quatre ans plus tard, c’est la consécration : couronné par le prix Goncourt, Leurs enfants après eux raconte l’histoire de jeunes adolescents – et dit, terriblement bien, les relations pères-fils, dans une ville de l’est de la France, entre 1992 et 1998. Viendront ensuite Connemara et Le Ciel ouvert (Actes Sud, 2022 et 2024).

Crainte de s’embourgeoiser

Au commencement était l’obsession, dit-il : « Des choses que je ne choisis pas. Des sujets de préoccupation qui me hantent. Des histoires d’amour, de travail, de génération, de paysage, qui me travaillent, qui me prennent la tête. Et puis, à un moment, je me mets à écrire, je déroule du câble, je produis du texte. J’ai besoin de produire du texte pour que les personnages se mettent à prendre forme. Et puis, dans les interactions entre eux, dans les histoires qu’ils suscitent, les biographies qui vont commencer à sourdre… Là, ça se met à me travailler d’une autre manière. Là, c’est vraiment le romanesque qui se met à me travailler. »

Avant d’être publié, Nicolas Mathieu raconte les CV envoyés à Télé 7 Jours et restés sans réponse. Les heures cruelles. Et puis, monter à Paris, c’est beau mais « quand t’as pas une thune, c’est pas facile ». Raconter de l’intérieur son monde, le restituer avec force détails, voilà ce qu’il fera. Ecrivain engagé ? Il a beau avoir signé quelques essentielles tribunes et partagé ses colères et ses doutes sur ses réseaux sociaux, il a l’honnêteté d’avouer : « Ça dépend des jours. » Et puis, à s’embourgeoiser, ce fan de Sylvester Stallone craint aussi de perdre ses antennes : « Je suis hanté par l’idée que je décroche du monde réel. »

Lire la chronique : Article réservé à nos abonnés « En fait, pendant qu’il nous racontait ça, il était avec une princesse ! »

Mais à tous les lecteurs de magazines people inquiets de le voir fréquenter de plus belles sphères, il répond, avec ce qu’il faut d’humour et de discrétion : « Une histoire d’amour, c’est pas un transfert d’équipe de foot : vous ne changez pas de maillot, de salaire et de convictions du jour au lendemain. » Se dire, alors que l’émission se termine, que, décidément, parce qu’il refuse de donner des leçons et de se laisser enfermer dans une case, Nicolas Mathieu est non seulement un bon écrivain mais un être profondément aimable. Se dire enfin que l’on a hâte de découvrir son prochain livre – autour de son père, disparu il y a peu.

Nicolas Mathieu dans « Les Masterclasses » : « Il faut se tromper beaucoup et imiter longtemps », entretien animé par Julie Gacon (Fr., 2024, 60 min). Disponible à la demande sur France Culture, sur l’application de Radio France et sur toutes les plates-formes d’écoute habituelles.

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