L’actrice américaine d’origine anglaise Angela Lansbury, qui fut l’interprète inoubliable d’une romancière détective dans la série Arabesque, est morte mardi 11 octobre à l’âge de 96 ans, à Los Angeles (Californie) a fait savoir sa famille.
Née le 16 octobre 1925 dans le quartier de Regent’s Park, à Londres, Angela Brigid Lansbury était la fille de Moyna MacGill, grande comédienne londonienne, et d’Edgar Lansbury, un homme politique connu, dont le père, George, fut le leader du Parti travailliste dans la première moitié des années 1930.
Edgar Lansbury meurt lorsqu’elle a 9 ans. Elle vit ensuite quelques années avec sa demi-sœur en Irlande, où elles suivent une école de théâtre. Bientôt la seconde guerre mondiale éclate. Les bombardements sur Londres et sa région pendant le blitz de 1940 contraignent Angela Lansbury et sa famille à quitter l’Angleterre pour les Etats-Unis. Installée à New York, elle reprend les cours de théâtre.
En 1944, elle obtient son premier contrat à la MGM pour jouer dans le film Hantise, de George Cukor, avec Ingrid Bergman et Charles Boyer. Le rôle de soubrette qu’elle incarne lui vaut une nomination pour l’Oscar du second rôle, en 1945. Entre-temps, à 19 ans, elle a épousé l’acteur américain Richard Cromwell avec lequel elle vivra un an. A 21 ans, sa carrière s’emballe et elle est nommée une deuxième fois pour l’Oscar du meilleur second rôle pour son interprétation d’une chanteuse dans Le Portrait de Dorian Gray, d’Albert Lewin, en 1946.
Elle enchaîne alors les rôles à l’écran, dans Les Demoiselles Harvey, de George Sidney, en 1946, ou encore Les Trois Mousquetaires, du même réalisateur, deux ans plus tard. Elle rencontre l’acteur britannique Peter Shaw, qu’elle épouse le 12 août 1949 après son divorce avec Richard Cromwell. Elle aura avec lui deux enfants, Anthony et Deidre.
Pièces classiques et comédies musicales
Cette année-là, elle tourne sous la direction de Cecil B. DeMille dans l’épopée Samson et Dalila. Ensuite, sa vie de mère la mobilise, et elle se fait plus rare sur les écrans. Elle apparaît toutefois dans quelques films comme Les Feux de l’été, de Martin Ritt, en 1958, où elle incarne la maîtresse alcoolique d’Orson Welles, ou dans Qu’est-ce que maman comprend à l’amour ?, de Vincente Minnelli, en 1958. Son talent est éclatant et elle obtient une troisième nomination aux Oscars en 1963 pour son rôle d’une mère de famille dans le film Un crime dans la tête, de John Frankenheimer.
Parallèlement, Angela Lansbury débute au théâtre en 1957 et devient rapidement connue sur les scènes de Broadway. Elle joue aussi bien dans des pièces classiques que dans des comédies musicales. En quelques années sur les planches, elle obtient quatre Tony Awards, récompenses théâtrales américaines décernées par l’American Theatre Wing.
Dans les années 1960, elle apparaît au cinéma au côté d’acteurs prestigieux comme Elvis Presley dans Sous le ciel bleu de Hawaï (1961), de Norman Taurog, ou Charlton Heston et Max von Sydow dans La Plus Grande Histoire jamais contée, de George Stevens (1965). Dans les deux décennies qui suivent, elle est davantage présente sur le petit que sur le grand écran, avec une participation notable dans Mort sur le Nil, de John Guillermin, en 1978. Elle s’illustre aussi dans un autre genre, le cinéma pour enfants, qu’elle reprendra plus tard avec, entre autres, L’Apprentie Sorcière, de Robert Stevenson, en 1971.
Mais c’est finalement sur le petit écran qu’elle obtient le rôle de sa carrière, celui de la romancière détective Jessica Fletcher dans la série policière Arabesque, qui commence en 1984. C’est un triomphe international et « son plus grand succès, au moins en termes d’audience », soulignait, en 2014, The Daily Mail. Si la série s’arrête en 1996 après 264 épisodes, elle est ensuite largement rediffusée dans nombre de pays, dont la France. La prestation de Lansbury lui vaut quatre Golden Globes.
Mais elle n’abandonna jamais le théâtre, obtenant un Tony Award en 2009 pour son rôle dans la pièce Blithe Spirit (« l’esprit s’amuse »), et fit un come-back au cinéma à partir de 2005, après plus de vingt ans d’absence. Elle participa notamment à des films destinés à la jeunesse, comme Nanny McPhee, de Kirk Jones, en 2005, ou Monsieur Popper et ses pingouins, de Mark Waters, en 2010.
Contribuer
Réutiliser ce contenu