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Le physicien Peter Higgs, père du boson du même nom, est mort

Le scientifique britannique s’était vu attribuer en 2013 le prix Nobel de physique pour avoir prédit dès 1964 l’existence d’une particule finalement détectée en 2012 au CERN.

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Publié le 10 avril 2024 à 00h00, modifié le 10 avril 2024 à 09h10

Temps de Lecture 4 min.

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Le professeur Peter Higgs au Science Museum de Londres, le 11 décembre 2013.

Pourquoi les choses ont-elles une masse ? Le physicien britannique Peter Higgs, mort lundi 8 avril à Edimbourg (Ecosse) à l’âge de 94 ans après « une courte maladie », selon l’université d’Edimbourg, restera dans l’histoire des sciences pour avoir contribué à répondre à cette question.

En 1964, il avait postulé l’existence d’une particule élémentaire, un boson, sorte de pièce manquante du « modèle standard » décrivant les lois de l’Univers. Il lui faudra attendre près d’un demi-siècle et la construction du grand collisionneur de hadrons (LHC) au Conseil européen pour la recherche nucléaire, basé à Genève (Suisse), pour voir son intuition confirmée, avec la détection du fameux boson, annoncée le 4 juillet 2012. Dès l’année suivante, il se trouvait à Stockholm, pour se voir attribuer le prix Nobel de physique le plus attendu et le plus rapidement délivré de l’histoire, avec le Belge François Englert.

« Si cette particule n’existait pas, je ne comprendrais plus rien à rien ! », avait-il confessé dans un entretien donné au Monde en 2008, alors que les expériences du CERN montaient en puissance. Quatre ans plus tard, invité lors de l’annonce de la découverte, Peter Higgs s’était réjoui qu’elle ait eu lieu « de [son] vivant ». François Englert avait pour sa part déploré le décès de son compatriote Robert Brout (1928-2011), avec lequel lui aussi avait décrit en 1964, et quelques mois avant Peter Higgs, la particule élémentaire qui allait finir par porter le nom du seul Higgs.

Ce boson de Brout-Englert-Higgs était la première particule élémentaire découverte depuis 1994, et avec 99,9999 % de chances que l’observation soit correcte, elle complétait à merveille le tableau des seize particules du modèle standard et des trois forces qui les unissent pour former la matière ordinaire. Avec ses 125 GeV (gigaélectronvolt) environ, elle a une masse 133 fois plus élevée que celle du proton.

Fugacement apparu à la faveur de collisions de protons à une vitesse proche de celle de la lumière dans les 27 kilomètres de tunnels de l’accélérateur du CERN, le boson de Higgs apporte la « colle » permettant aux particules, interagissant avec un champ imaginé indépendamment par les trois physiciens théoriciens, d’acquérir leur masse.

Faible productivité scientifique

Né le 29 mai 1929 à Newcastle upon Tyne, Peter Higgs, fils d’un ingénieur du son de la BBC, a été essentiellement élevé par sa mère. Au lycée, à Bristol, il se passionne pour l’œuvre d’un ancien élève, Paul Dirac (1902-1984), un des pères de la mécanique quantique. Admis au King’s College de Londres, il brille en physique, et soutient, en 1954, une thèse sur « Quelques problèmes dans la théorie des vibrations moléculaires ».

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