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Chauffeur Uber : « Je débourse 105 euros de frais par jour »

Plusieurs centaines de chauffeurs de plates-formes VTC ont manifestĂ© vendredi et samedi en rĂ©gion parisienne pour l’amĂ©lioration de leurs conditions de travail et de leur rĂ©munĂ©ration.

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Publié le 19 décembre 2016 à 11h52, modifié le 19 décembre 2016 à 12h02

Temps de Lecture 2 min.

La mobilisation des chauffeurs contre les plates-formes VTC lancĂ©e jeudi 15 dĂ©cembre s’explique largement par la fatigue accumulĂ©e d’une activitĂ© intense et Ă  la rentabilitĂ© alĂ©atoire. Sur les 22 000 conducteurs travaillant pour les diverses plateformes VTC, dont la majoritĂ© pour Uber, ils n’ont toutefois Ă©tĂ© que quelques centaines, voire un peu plus d’un millier vendredi Ă  manifester en rĂ©gion parisienne, notamment sur l’autoroute 1 (A1) menant Ă  l’aĂ©roport Roissy-Charles-de-Gaulle.

Et pour cause, faire grève et perdre un ou plusieurs jours de travail peut ĂŞtre fatal Ă  ces chauffeurs. Aujourd’hui, « sur le prix d’une course, 40 Ă  50 % de la somme perçue par un conducteur permettent de payer ses charges Â», juge-t-on au sein d’une de ces plates-formes.

« Pour louer ma berline et payer mes frais d’essence, je dĂ©bourse 105 euros en moyenne chaque jour Â», explique Yazid Sekhri, un chauffeur utilisant presque exclusivement l’application Uber et encartĂ© Ă  la CFDT. A cela s’ajoute la commission prise par l’application amĂ©ricaine, qui a Ă©tĂ© augmentĂ©e Ă  25 %, au dĂ©but dĂ©cembre. C’est d’ailleurs ce passage de la commission de 20 % Ă  25 % qui a fait monter la colère des chauffeurs.

« Si c’est pour gagner moins que le smic, j’arrĂŞterai Â»

« Au final, mes revenus propres dĂ©pendent donc du chiffre d’affaires gĂ©nĂ©rĂ©. Et depuis une semaine, avec la mobilisation, ce n’est pas terrible… Â», ajoute cet ancien chauffeur de taxi, puis de poids lourds. Dimanche 18 dĂ©cembre, pour rattraper le manque Ă  gagner de la semaine, Yazid Sekhri a « dĂ» travailler plus que [s]es 10 Ă  12 heures quotidiennes Â» :

« J’ai roulĂ© seize heures sur la journĂ©e. Sur cette pĂ©riode, j’ai rĂ©alisĂ© 35 courses, pour faire rentrer 360 euros. Â»

Aujourd’hui, le chauffeur est salariĂ© d’une entreprise capacitaire LOTI (loi d’orientation des transports intĂ©rieurs) et est censĂ© ĂŞtre rĂ©munĂ©rĂ© au smic par cet employeur. « L’an prochain, avec la loi Grandguillaume, je ne pourrai plus ĂŞtre salariĂ©, il faudra devenir chauffeur VTC indĂ©pendant Â», reprend Yazid Sekhri. Le texte, qui passe en seconde lecture lundi 19 dĂ©cembre Ă  l’AssemblĂ©e nationale, prĂ©voit que les salariĂ©s dits « LOTI Â» pourront obtenir le statut de chauffeur VTC s’ils peuvent justifier d’une annĂ©e de pratique Ă  temps plein…

« C’est lĂ  que le bât blesse, les entreprises n’embauchent qu’à temps partiel, car ce n’est pas rentable d’employer des chauffeurs Ă  temps plein. Certains collègues complètent en se mettant Ă  leur compte et paient leurs charges salariales et patronales, mais c’est extrĂŞmement difficile de joindre les deux bouts Â», conclut le conducteur, qui rĂ©flĂ©chit Ă  son avenir dans la profession. « Si c’est pour gagner moins que le smic, j’arrĂŞterai. Â»

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