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Le voyagiste français Fram prêt à se vendre à un sauveur chinois

En difficulté depuis des années, le voyagiste français intéresse le conglomérat HNA.

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Publié le 10 septembre 2015 à 09h27, modifié le 13 octobre 2015 à 12h11

Temps de Lecture 2 min.

Après le Club Méditerranée, une nouvelle grande marque du tourisme bleu-blanc-rouge est décidée à passer sous contrôle chinois. A la recherche depuis longtemps d’un partenaire auquel s’adosser, le voyagiste Fram a désormais choisi son futur partenaire : il souhaite se vendre au conglomérat chinois HNA. C’est ce qu’a indiqué la direction mercredi 9 septembre à Toulouse lors d’un comité d’entreprise extraordinaire.

L’affaire n’est pas encore conclue. Avant de s’engager définitivement, HNA a demandé à effectuer un audit financier de Fram. Mais la direction se dit « confiante » : une fois cet audit réalisé, « dans les prochains jours », HNA devrait remettre « une offre engageante ».

Un autre candidat sur les rangs

Le sort de l’entreprise, en difficulté depuis des années, devrait donc être tranché très vite. « Il y a une certaine urgence, car Fram ne paraît pas en mesure de faire face à ses prochaines échéances financières, en octobre », commente un financier.

HNA a été fondé en 1993 à Haikou, sur l’île de Hainan. A partir d’une compagnie aérienne, le groupe est devenu en vingt ans un conglomérat présent dans l’aviation, la finance, la logistique, le tourisme, etc. HNA fait aujourd’hui partie des 500 premiers groupes au monde, selon le dernier classement du magazine Fortune. En France, il est actionnaire de la petite compagnie aérienne Aigle Azur. Pour acheter Fram, le géant chinois entend s’associer au réseau français Selectour Afat, le principal distributeur de Fram, qui détiendrait 10 % du tour de table.

Un autre candidat reste sur les rangs : Karavel, un spécialiste français de la vente de séjours sur Internet, avec sa marque phare Promovacances et des sites comme Partir pas cher ou Un monde à deux. Problème, Karavel ne souhaite pas reprendre le groupe Fram en l’état, mais après son dépôt de bilan. Ce qui pourrait lui éviter de rembourser les dettes actuelles, ou lui permettrait au moins de modifier le calendrier des remboursements.

« La situation est définitivement apaisée »

Mais la direction de Fram l’a affirmé mercredi : le scénario d’un dépôt de bilan, qui ferait tout perdre aux actionnaires, n’est pas envisagé. C’est la raison pour laquelle, malgré la présence de cette offre française, la proposition chinoise concurrente a été préférée.

Créé à Toulouse en 1949 sous le nom de Fer-Route-Air-Mer, Fram a connu des années fastes durant les « trente glorieuses », avec la montée en puissance du tourisme de masse. Depuis plusieurs années, cependant, ce petit groupe indépendant cumule bien des traits classiques des entreprises en difficulté : des pertes récurrentes, un actionnariat divisé – Georges Colson (39 %) et sa demi-sœur Marie-Christine Chaubet (25 %) sont à couteaux tirés –, une valse accélérée des dirigeants. Le tout dans un secteur difficile, victime à la fois des problèmes de pouvoir d’achat en France et des crises à répétition dans les pays d’accueil.

A force de tailler dans les coûts et de vendre des actifs, Fram a réussi à tenir vaille que vaille, surveillé de près au ministère de l’économie par le biais du Comité interministériel de restructuration industrielle, le fameux CIRI, et par un mandataire ad hoc, nommé dans le cadre d’une procédure confidentielle. En 2014, le chiffre d’affaires a encore reculé de 8 %, à 373 millions d’euros, mais le résultat net est redevenu légèrement positif, à 4 millions d’euros.

« La situation est désormais définitivement apaisée », voulait-on croire au siège de Toulouse, fin 2014. En réalité, Fram a continué à souffrir de la baisse du tourisme au Maghreb, notamment après l’attentat sanglant de juin dernier contre des vacanciers logés dans un hôtel de Sousse, en Tunisie. Financièrement, le groupe reste sur la corde raide.

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