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Dépôt de bilan inéluctable pour Fram

Le voyagiste, qui emploie 670 personnes, négocie une reprise par Karavel.

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Publié le 26 octobre 2015 à 18h26, modifié le 28 octobre 2015 à 07h18

Temps de Lecture 3 min.

Le voyagiste Fram, longtemps spécialiste de la clientèle populaire, va être placé en redressement judiciaire.

Pas de miracle pour Fram. L’entreprise de tourisme créée par quelques amis à Toulouse en 1949 va déposer son bilan. La convocation du comité d’entreprise extraordinaire, indispensable en pareil cas, est partie lundi 26 octobre. Le comité doit avoir lieu jeudi. Une audience est attendue dans les jours suivants pour placer en redressement judiciaire le célèbre voyagiste, longtemps spécialiste de la clientèle populaire.

Il s’agit de la conclusion provisoire d’années noires, durant lesquelles la société a enchaîné les pertes et vendu une partie de ses actifs pour tenir vaille que vaille. Surveillé de longue date par un mandataire ad hoc et par le ministère de l’économie, Fram n’a pas réussi pour autant à surmonter ses difficultés. Au-delà des problèmes de pouvoir d’achat en France, des crises à répétition dans les pays d’accueil et des bouleversements provoqués par l’essor d’Internet, l’entreprise a fondamentalement souffert de la mésentente entre ses actionnaires, souligne le personnel. Les deux branches de la famille qui détiennent chacune 40 % du capital sont à couteaux tirés.

« Il n’y a plus d’argent dans les caisses »

Le dépôt de bilan, c’est précisément l’issue que la direction de Fram et son premier actionnaire, Georges Colson, un des membres de la famille, voulaient à tout prix éviter. Pendant des mois, malgré une situation financière très tendue, ils se sont accrochés à l’espoir que la société soit relancée par un repreneur sans passer par le tribunal de commerce.

Mais le retrait, lundi 19 octobre, de la seule offre de rachat présentée dans ce cadre a changé la donne. L’insaisissable candidat luxembourgeois HNA Group Europe, un temps présenté comme chinois, ayant renoncé à reprendre Fram avec son partenaire français Selectour Afat, il n’est plus possible d’éviter la faillite. « Il n’y a plus d’argent dans les caisses, donc on ne peut pas y échapper », résume un de ceux qui travaillent sur le dossier. Même si le dépôt de bilan est inéluctable, « la priorité reste la continuité et la pérennité de l’entreprise », précise la direction.

Tous les regards sont désormais braqués sur le seul autre candidat en lice, Karavel. Depuis plusieurs mois, ce spécialiste français de la vente de séjours sur Internet, connu pour sa marque Promovacances, s’intéresse au dossier avec son actionnaire, le fonds LBO France. Il se propose d’investir au moins 50 millions d’euros dans la société, qui a réalisé 373 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014.

Intenses tractations

Ses avances ont longtemps été dédaignées par la direction de Fram, en dépit du soutien de Marie-Christine Chaubet, la demi-sœur de M. Colson. A présent, Karavel paraît le seul à même de sauver l’affaire, et d’intenses tractations ont eu lieu ces derniers jours en ce sens. « Fram et Karavel progressent vers une solution concertée sous l’égide du conciliateur », relate un proche des discussions.

A ce stade, plusieurs solutions restent possibles. L’une consisterait à ce que Fram bénéficie d’un redressement judiciaire express, une des nouveautés de la dernière réforme du droit des entreprises en difficulté. Créé en 2014, ce dispositif que les juristes nomment dans leur jargon franglais « Prepack cession » permet de négocier à l’avance une solution avec un repreneur, puis de la finaliser au tribunal de commerce juste après le dépôt de bilan. Il a notamment été utilisé pour relancer NextiraOne, une ancienne division d’Alcatel confiée à un nouveau propriétaire trois semaines seulement après le redressement judiciaire.

Possible période d’observation de plusieurs mois

Dans le cas de Fram, une reprise par Karavel suivant cette procédure accélérée permettrait d’écourter la période d’incertitude durant laquelle les clients comme les fournisseurs hésitent à s’engager auprès de l’entreprise. « Si le tribunal retient cette solution, elle évitera aussi toute rupture dans l’acheminement des passagers », argumente un expert. Un point-clé. Pour les pouvoirs publics, il est essentiel d’éviter que des milliers de voyageurs se retrouvent piégés en pleines vacances de la Toussaint, et que l’organisme de garantie des sociétés du secteur soit mis à son tour en péril.

L’autre solution consisterait pour le tribunal à suivre le processus classique, en ouvrant une période d’observation de plusieurs mois et en appelant tous les groupes intéressés à se manifester. Au risque que l’activité de Fram chute de plus belle.

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En tout état de cause, les déboires de la société vont inéluctablement entraîner une casse sociale. Le plan de Karavel devrait se traduire par une réduction de 25 % de l’effectif de Fram, qui emploie actuellement autour de 670 personnes.

Lire aussi (édition abonnés) Article réservé à nos abonnés Karavel-Promovacances en passe de reprendre le voyagiste Fram
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