![Le voyagiste Fram emploie actuellement 550 personnes.](https://img.lemde.fr/2015/10/29/0/0/4288/2864/664/0/75/0/d2aafa3_5622698-01-06.jpg)
Dix jours. Tel est le délai, très court, visé désormais par les professionnels au chevet de FRAM pour sauver le voyagiste en péril, en le confiant aux mains d’un repreneur.
Jeudi 29 octobre au matin, la direction a confirmé lors d’un comité d’entreprise extraordinaire que la célèbre entreprise toulousaine était en cessation de paiement et allait déposer son bilan. La présidente des voyages FRAM, Marie-Laurence Vieuille-Feral, « va déposer une déclaration de cessation de paiement aujourd’hui », a précisé la syndicaliste de la CFDT Thouraya Ferchichi à l’AFP, à l’issue de la réunion.
Une première audience est prévue dès vendredi au tribunal de commerce de Toulouse. Celui-ci devrait placer FRAM en redressement judiciaire. Mais au lieu d’ouvrir une période d’observation de plusieurs mois, comme c’est généralement le cas pour les groupes de cette taille, le tribunal a de fortes chances, cette fois-ci, d’opter pour un calendrier très serré.
C’est ce que demandent à la fois le seul repreneur encore sur les rangs, LBO France, et Christian Caviglioli, le mandataire ad hoc qui suit l’entreprise depuis des années, indique un proche du dossier. L’objectif est de pouvoir attribuer la reprise de FRAM à un nouvel actionnaire dans un délai maximum de dix jours, en utilisant une procédure créée tout récemment, le « prepack cession ».
Limiter la période d’incertitude
Instauré en 2014 lors de la dernière réforme du droit des entreprises en difficulté, ce dispositif permet de négocier à l’avance une solution avec un repreneur, puis de la finaliser au tribunal de commerce juste après le dépôt de bilan. Il a notamment été utilisé pour relancer NextiraOne, une ancienne division d’Alcatel confiée à un nouveau propriétaire, Walter Butler, trois semaines seulement après le redressement judiciaire.
Ce redressement judiciaire accéléré permet de limiter la période d’incertitude, très déstabilisante pour les entreprises en cause.
Après avoir privilégié d’autres options, la direction de FRAM travaille depuis une semaine sur ce schéma avec le fonds LBO France, déjà propriétaire de Karavel-Promovacances. LBO France a confirmé jeudi soir avoir déposé une offre. Le fonds propose de reprendre « 77% des effectifs actuels, soit 356 CDI et l’ensemble des contrats non permanents ».
Le tribunal de commerce reste néanmoins libre de fixer un calendrier plus classique, s’il souhaite ouvrir le jeu à d’autres hypothétiques repreneurs.
« On espère que ce voyage FRAM ne sera pas une destination finale, mais une escale simplement », a déclaré Thouraya Ferchichi pour résumer l’état d’esprit du personnel.
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