Le bras de fer entre taxis et plates-formes de véhicules de tourisme avec chauffeur se poursuit. Force ouvrière a rejoint le mouvement des chauffeurs VTC grévistes qui manifestaient jeudi 11 février au petit jour place de la porte Maillot à Paris.
Dans le camp des VTC, tous les coups sont permis pour mobiliser les chauffeurs. Uber, la plate-forme américaine, a admis avoir proposé à ses conducteurs grévistes une indemnisation pour leur participation à la manifestation de mercredi, place de la République. Uber leur a accordé 100 euros sur la foi d’un selfie, a reconnu la société américaine qui, depuis, a mis fin « à cette initiative » révélée par La Tribune.
SnapCar, la plate-forme française, a, elle, choisi de prendre du champ. « Il faut laisser une place au dialogue », plaide son cofondateur, Yves Weisselberger. Car, depuis mardi, la phase de concertation pilotée par Laurent Grandguillaume, le médiateur nommé par le gouvernement pour mettre fin à cette nouvelle crise, est entrée dans sa dernière ligne droite.
Le député PS de la Côte-d’Or ramasse les copies. Mardi et mercredi, M. Grandguillaume a reçu les organisations syndicales de taxis et les plates-formes de VTC. Les deux parties lui ont remis leur cahier de doléances. le médiateur en fera une synthèse. Et, en fin de semaine, précisent ses services, il devrait remettre un « plan d’action » aux cabinets ministériels concernés, c’est-à-dire ceux du ministère de l’intérieur, ministère de tutelle des taxis, du ministère des transports, ministère de tutelle des VTC, et du ministère des finances.
Multiples demandes des taxis
D’après Yves Weisselberger, « les plates-formes demandent une simplification des voies d’accès à la carte de VTC ». Elles exigent aussi un « moratoire pour permettre aux chauffeurs dits LOTI [pour loi sur le transport intérieur] de travailler » avant l’interdiction probable de ces chauffeurs de transports collectifs sur des plates-formes spécialisées dans le transport individuel, explique celui qui, par ailleurs, préside la Fédération des entreprises de transport de personnes sur réservation (FETPR).
Les organisations de taxis ont, elles, formulé de multiples demandes. « Toutes sont confidentielles », assure une porte-parole de la coopérative de taxis Gescop. Mais certaines ont déjà fuité. Elles sont propres à améliorer le compte en banque des taxis. Les organisations syndicales espèrent notamment desserrer l’étau financier qui étrangle les chauffeurs endettés pour le remboursement de leur emprunt lors de l’achat de leurs licences. Elles demandent notamment l’abaissement de la TVA applicable. Elle est actuellement de 10 %. « Nous avons demandé de revenir à 5,5 % », avance Christophe Van Lierde, porte-parole de la Fédération nationale du taxi (FNDT).
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