Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Télécommunications : l’Europe va se doter de sa propre constellation de satellites ultrasécurisée, confrontée à l’urgence et à l’impératif de souveraineté

Comme ils l’avaient fait en créant Galileo pour être indépendants du GPS américain, les Européens lancent Iris². Le calendrier, serré, prévoit un premier lancement en 2024 et une mise en service de la constellation en 2027.

Par 

Publié le 13 décembre 2022 à 19h00, modifié le 13 décembre 2022 à 19h00

Temps de Lecture 2 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Devant le Centre européen des opérations spatiales, à Darmstadt, dans l’ouest de l’Allemagne, le 7 février 2020.

Attendu, mais tardif, le réveil a eu lieu le 17 novembre. Ce jour-là, Thierry Breton annonçait le lancement d’Iris², acronyme d’infrastructure de résilience et d’interconnexion sécurisée par satellite. Une constellation fournissant Internet à haut débit. « Nous avons mis neuf mois pour obtenir un accord. C’est vraiment un délai record », se félicitait, sur Twitter, le commissaire européen au marché intérieur, à l’initiative du projet. Un délai à comparer aux trois ans d’âpres négociations qu’il avait fallu mener entre les différents pays de l’Union européenne pour parvenir à un accord sur le lancement de Galileo, le concurrent du GPS américain.

Mais, cette fois, l’urgence est là, face à la domination de Starlink, d’Elon Musk, et au projet Kuiper, de Jeff Bezos. Les deux milliardaires américains disposent de ressources telles que rien ne les arrête dans le déploiement rapide de leurs réseaux satellitaires. « Nous devenions dépendants d’une alternative non européenne et, qui plus est, privée », affirme-t-on à Bruxelles.

« Nous n’avions juste pas le choix, insiste, de son côté, Philippe Baptiste, le PDG du Centre national d’études spatiales (CNES), car je ne vois pas comment l’Europe pourrait s’appuyer sur Elon Musk. Il faut défendre nos intérêts, c’est une question de souveraineté. »

Financement sécurisé

Comme l’a démontré Starlink depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, le 24 février, disposer d’un outil de communication spatiale est vital en cas de conflit. L’idée est donc d’aller au plus vite avec un calendrier très, voire peut-être trop, serré, prévoyant un premier lancement en 2024 et une mise en service de la constellation en 2027.

Le financement a déjà été sécurisé pour plus de 3 milliards d’euros, 2,4 milliards provenant du budget de l’Union et 640 millions de l’Agence spatiale européenne (ESA). « Cela nous suffit pour lancer une constellation ultrasécurisée permettant un cryptage quantique pour répondre aux besoins des gouvernements », explique-t-on au sein de la Commission. Priorité donc à l’autonomie. Le volet commercial, tant vers les particuliers que vers les entreprises, sera financé, dans un second temps, par des industriels, avec la mise en place d’un partenariat public-privé (PPP) sous forme de concessions. L’investissement serait alors de 6 milliards d’euros.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Avec ses microlanceurs, la France veut rester dans la course spatiale

Iris² se veut différente de Starlink, de OneWeb ou de Kuiper, car il n’est pas question pour les responsables européens de multiplier les satellites de la taille d’une boîte à chaussures en orbite basse et d’encombrer un peu plus le ciel entre 300 et 1 200 kilomètres. Multipolaire, la constellation pourra aller jusqu’au géostationnaire à 36 000 kilomètres de la Terre.

Il vous reste 41.12% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.