Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Vélo : la timide réindustrialisation du secteur français

Alors que Moustache Bikes annonce la production du cadre de son nouveau modèle en France − une première −, le secteur peine à écouler ses stocks.

Par 

Publié le 06 septembre 2023 à 06h00, modifié le 07 novembre 2023 à 18h04

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Dans le showroom de l’usine Moustache Bikes, à Thaon-les-Vosges (Vosges), le 28 août 2020.

Progresser sans effort ni secousses, que l’on pédale sur la route ou sur un chemin de terre, assis comme dans un fauteuil… Cette expérience bluffante repose sur une série de détails. Les suspensions, à l’avant et à l’arrière, absorbent les soubresauts. La potence inclinable garantit une position idéale. La hauteur de la selle se règle par une commande au guidon, et le niveau de l’assistance électrique évolue en douceur.

Si cette description ressemble à celle d’un modèle automobile, c’est précisément parce que ce luxueux vélo a vocation à rivaliser avec une confortable berline, sans provoquer de pollution atmosphérique ni de bruit, et sans faire subir le stress des embouteillages. Le nouveau vélo de l’entreprise Moustache Bikes, appelé simplement « J », initiale de « jour nouveau », commercialisé le 6 septembre, se veut exceptionnel. Son prix aussi : entre 5 200 et 6 000 euros.

Certes, l’objet a été majoritairement produit en France, conformément à une demande récurrente de la clientèle. Le cadre, pièce moulée sans soudure, ne parcourt qu’un millier de kilomètres, au lieu de 15 000 pour les autres vélos produits par la marque, avant d’être assemblé avec divers composants dans l’usine de Moustache Bikes, à Thaon-les-Vosges (Vosges) ; 75 % des pièces du J sont produites en Europe, les moteurs Bosch et les pneus Schwalbe en Allemagne, les selles Royal en Italie.

« Rapatrier le moindre petit boulon »

Emmanuel Antonot et Greg Sand, les deux fondateurs de l’entreprise, souhaitent « sortir d’un fonctionnement aberrant », qui consiste à assembler, en Europe, des vélos à partir de pièces produites dans le monde entier, le plus souvent en Asie, comme cela se fait dans le secteur depuis plusieurs décennies. Les cadres des autres vélos Moustache sont d’ailleurs coulés chez des sous-traitants installés à Taïwan. Les conséquences sur le climat sont moindres, mais, en conséquence, « le vélo coûte au client 20 % plus cher que s’il avait été produit à Taïwan », reconnaît M. Antonot, dont l’entreprise s’est imposée comme une success story du vélo. Elle compte aujourd’hui deux cents employés et a produit soixante-deux mille bicyclettes électriques en 2022, pour un résultat de 130 millions d’euros, dont près de la moitié à l’export, notamment en Allemagne et en Suisse.

Produire local, c’est aussi le pari des industriels de l’ouest de la France. Entre octobre 2022 et juin 2023, vingt-sept entreprises du secteur ont conçu et assemblé un prototype de vélo tout-chemin à assistance électrique, doté d’une remorque. Le véhicule serait « idéal pour dépanner les cyclotouristes au bord de la Loire », imagine Emilie Le Draoulec, déléguée générale de Cycle Grand Ouest (CYGO), la structure créée pour porter le projet.

Il vous reste 51.51% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.