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Face aux pénuries de médicaments, le gouvernement veut faire la chasse au gaspillage

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale comprend plusieurs mesures, dont la vente à l’unité – au comprimé ou à la gélule près – de certains remèdes en cas de problèmes d’approvisionnement.

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Publié le 03 octobre 2023 à 13h00

Temps de Lecture 3 min.

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Dans une pharmacie à Paris, des préparatrices répartissent de l’amoxicilline dans des gélules, le 13 janvier 2023.

Après un hiver marqué par les tensions d’approvisionnement en amoxicilline et en paracétamol, qui ont fait grand bruit, ces derniers mois n’auront guère apporté de répit aux pharmacies françaises. Certes, l’antibiotique et l’antidouleur sont tous deux de retour derrière le comptoir, mais de nombreux médicaments continuent de manquer sur les étagères des officines. Pour tenter de remédier à ce fléau, l’Etat est monté au créneau à l’occasion de la présentation du budget 2024 de la Sécurité sociale, mercredi 27 septembre.

Sur la cinquantaine d’articles que contient le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, trois sont ainsi consacrés à la mise en place de mesures vouées à enrayer les pénuries. Le gouvernement y esquisse notamment les grandes lignes d’un plan blanc du médicament, destiné à être activé par le ministre de la santé lors d’une situation d’urgence. Ce dernier figurait parmi les principaux chantiers identifiés par le comité de pilotage sur les médicaments, lancé au début du mois de février pour poser les jalons d’une « nouvelle stratégie de prévention et de gestion des pénuries ».

En cas d’insuffisance observée de certains antibiotiques, ce plan blanc planifie ainsi tout un lot de mesures dérogatoires pour rationner les produits en tension et éviter le gaspillage, le temps que la situation se résorbe.

Chasse au gaspillage sur les antibiotiques

Le gouvernement y prévoit notamment de rendre obligatoire la délivrance à l’unité des médications concernées par des tensions. Selon les calculs de l’exécutif, cette mesure, qui ne présenterait aucun surcoût et ferait même économiser plusieurs millions d’euros à l’Assurance-maladie, aurait permis d’épargner près de 12 millions de comprimés et de gélules d’amoxicilline lors de la dernière saison hivernale.

Elle suscite toutefois la colère des pharmaciens, qui estiment sa mise en place particulièrement contraignante pour les officines. « En distribuant en vrac, nous ne pourrons pas gérer la traçabilité des lots. De plus, sur l’amoxicilline, la majorité des pénuries observées concernent des versions pédiatriques sous forme de sirop, pour lesquelles il n’est pas possible de dispenser à l’unité. C’est une mesure populiste qui ne résoudra rien », s’agace Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine.

Pour éviter les prescriptions inutiles, la délivrance des antibiotiques en situation de pénurie sera par ailleurs conditionnée à la réalisation d’un test rapide d’orientation diagnostique, pris en charge par l’Assurance-maladie. Sous réserve d’un résultat confirmant l’origine bactérienne de la pathologie, le patient pourra alors récupérer son traitement auprès du pharmacien. Dans le cas contraire, l’ordonnance sera caduque. Avec plus de 9 millions d’angines diagnostiquées chaque année, dont seulement un tiers nécessite un traitement antibiotique, la généralisation de ces tests de dépistage offrirait une soupape bienvenue en cas de pénurie. Elle a toutefois son coût, malgré les économies réalisées en évitant la délivrance d’antibiotique : environ 3,3 millions d’euros.

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