Cela s’apparente à un (long) sprint. Avec bon nombre d’obstacles à franchir. D’ici les Jeux olympiques et paralympiques, le 26 juillet 2024, les pouvoirs publics assurent que tout sera mis en œuvre afin d’accueillir comme il se doit les quelque 350 000 personnes en situation de handicap qui viendront assister à l’événement, sur les 15 millions de visiteurs attendus au total.
« On ne sera pas parfait » à l’été 2024 sur ce sujet de l’accessibilité des transports, des hébergements, des commerces « pour les personnes à mobilité réduite », avait néanmoins tenu à prévenir, à la mi-mars, le président de la République, Emmanuel Macron. Il faut dire que la France part de loin. Elle a été épinglée, en avril, par le Conseil de l’Europe pour ne pas avoir garanti, jusqu’à présent, des droits égaux aux personnes en situation de handicap.
Pour autant, une semaine avant la deuxième édition de la Journée paralympique, qui a lieu le dimanche 8 octobre, et à quelque trois cents jours du début des Jeux, le gouvernement a décidé d’appuyer sur l’accélérateur. Le lancement d’un fonds de 1,5 milliard d’euros visant à améliorer l’accessibilité, annoncé le 19 juillet à l’occasion d’un conseil olympique et paralympique, a ainsi été confirmé. Surtout, une volonté a été exprimée de créer une impulsion en priorité dans les villes qui accueilleront les compétitions olympiques et paralympiques.
Au premier trimestre 2024, 430 millions d’euros seront débloqués pour mener à bien des travaux dans les transports, 300 millions pour des bâtiments publics et des universités et 500 millions à destination des collectivités territoriales (dont Paris serait a priori exclu). A compter du 2 novembre, un guichet sera ouvert pour aider les commerces, bars, cafés, restaurants et hôtels, qui pourront se partager 300 millions d’euros de financements pour des travaux d’aménagement et de rénovation (dont 100 millions en priorité pour les territoires qui accueilleront les Jeux). Des aides (60 millions d’euros) vont être également débloquées pour l’accessibilité numérique et la téléphonie.
Proposer des solutions clé en main
Alors qu’au ministère du tourisme on dit « espérer être victime de notre succès » avec ces mesures, celles-ci sont souvent jugées trop tardives au regard des enjeux par l’opposition. « Ce n’est pas gagné », convient Lamia El Aaraje, adjointe à la mairie socialiste de Paris, chargée de l’accessibilité universelle et des personnes en situation de handicap.
L’élue parisienne garde en mémoire le peu d’intérêt qu’avait suscité l’appel à projets (doté d’une enveloppe de 100 000 euros) lancé par la capitale à l’automne 2022 auprès des commerçants de trois quartiers dits en accessibilité augmentée : « Seules quatre personnes sur des milliers avaient répondu. »
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