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Biotech : Bruxelles ordonne à Illumina de vendre Grail

La Commission européenne avait déjà mis son veto à cette fusion, considérant qu’elle menaçait la concurrence sur le marché des tests de détection précoce du cancer. Mais l’américain était passé outre.

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Publié le 13 octobre 2023 à 09h06, modifié le 13 octobre 2023 à 09h22

Temps de Lecture 2 min.

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Fin de la noce pour Illumina et Grail. La Commission européenne a sommé, jeudi 12 octobre, le géant mondial du séquençage de l’ADN de céder la biotech spécialisée dans le développement de tests de détection précoce du cancer, dont il avait fait l’acquisition en 2021 pour 7,1 milliards de dollars (6,74 milliards d’euros).

Redoutant de devoir payer à son compatriote des frais de résiliation de 300 millions de dollars, l’américain Illumina avait célébré le mariage sans attendre l’accord de l’Union européenne (UE). Un passage en force qui avait fortement irrité Bruxelles.

Saisi par les autorités de la concurrence de six Etats membres, parmi lesquels figurait la France, l’exécutif européen avait lancé, le 16 juin 2021, une enquête approfondie sur la fusion des deux sociétés américaines, qui avait abouti à une interdiction du mariage le 6 septembre 2022. La Commission européenne craignait que la fusion « entrave l’innovation et réduise l’offre sur le marché émergent des tests sanguins de détection précoce des cancers ». ​

​Marché prometteur

Illumina, qui conçoit, fabrique et vend des machines de séquençage de l’ADN aux hôpitaux et laboratoires de recherche du monde entier, n’est pas en concurrence directe avec Grail, mais elle est la seule société à commercialiser les solutions nécessaires au développement de ces tests de détection précoce. Avec le rachat de Grail, Bruxelles s’inquiétait qu’Illumina dégrade l’accès de ses produits aux rivaux de la biotech, et nuise ainsi à l’essor de ce marché prometteur.

La décision rendue ce jeudi, et qui enjoint à Illumina de défaire ce mariage, n’a donc guère surpris. Bruxelles y fixe les conditions strictes du divorce, destiné à rétablir « la situation antérieure à la réalisation de l’opération ». Le géant du séquençage de l’ADN est libre dans le choix de l’opération, que ce soit par exemple par le biais d’une vente à un investisseur ou d’une introduction en Bourse, à condition, néanmoins, qu’à l’issue de la cession Grail soit « aussi viable et compétitive qu’avant son acquisition par Illumina ».

Pénalités financières

Le plan de cession devra être soumis à l’approbation de la Commission. L’exécutif européen précise également qu’elle devra intervenir « dans des délais stricts », sans détailler toutefois le calendrier mis en place. En cas de non-respect de cette décision, l’entreprise risque des pénalités financières sous forme d’astreintes pouvant atteindre jusqu’à 5 % de son chiffre d’affaires quotidien.

En juillet, Bruxelles avait déjà infligé une amende de 432 millions d’euros à la société pour avoir racheté Grail sans l’autorisation de l’autorité de la concurrence de l’UE. La saga de ce rachat est pratiquement devenue un cas d’école. Elle pourrait être « surnommée l’affaire des premières fois, tant elle est l’occasion, pour la Commission, d’utiliser tout l’arsenal qui est à sa disposition pour sanctionner le non-respect des règles procédurales du contrôle des concentrations », soulignait, dans une note publiée en juillet, le cabinet d’avocats Allen & Overy. Les déboires de la société avec les régulateurs ont également signé les départs, cette année, de son directeur général, Francis deSouza, et de son président, John Thompson, évincés sous la pression des investisseurs.

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