Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

L’Europe importe toujours des produits issus du travail forcé des Ouïgours

Selon une étude réalisée par l’université de Sheffield Hallam, publiée mercredi, la probabilité est forte qu’une quarantaine de marques occidentales vendent des vêtements fabriqués contre leur gré par des membres de cette minorité chinoise.

Par  (Bruxelles, bureau européen)

Publié le 06 décembre 2023 à 06h56, modifié le 06 décembre 2023 à 17h53

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Le centre de détention numéro 3 à Dabancheng, dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, dans l’ouest de la Chine, le 23 avril 2021.

« Une quantité substantielle de vêtements fabriqués par des Ouïgours subissant le travail forcé est introduite dans l’Union européenne [UE] sans restriction. » Telle est la principale conclusion d’un nouveau rapport, publié mercredi 6 décembre par l’université de Sheffield Hallam (Royaume-Uni), le Uyghur Rights Monitor et le Uyghur Center for Democracy and Human Rights, commandé par le groupe socialiste du Parlement européen. En effet, pas moins d’une quarantaine de grandes marques occidentales d’habillement « présentent un risque élevé d’approvisionnement en vêtements fabriqués par des Ouïgours soumis au travail forcé », explique au Monde Yalkun Uluyol, le principal auteur du rapport.

Parmi elles figurent les enseignes Zara, Oysho, Pull & Bear et Massimo Dutti détenues par le groupe espagnol Inditex, numéro un mondial de l’habillement, mais aussi des marques de luxe telles que Burberry, Calvin Klein Europe, Prada, Ralph Lauren, Hugo Boss et Max Mara ainsi que Guess, Helly Hansen, H&M, Levi’s, Mango, Marks and Spencer, Next, Primark et les marques de sport Adidas, Decathlon, Nike ou Puma.

« Compte tenu de l’ampleur des transferts de main-d’œuvre [ouïgoure] imposés par l’Etat chinois et des centres de détention dans la région du Xinjiang, poursuit-il, nous pouvons affirmer que presque tous les secteurs qui s’approvisionnent directement ou indirectement dans la région ouïgoure courent un risque élevé d’exposition au travail forcé. »

Des chaînes d’approvisionnement « complexes »

Pour arriver à nommer l’ensemble de ces marques, les chercheurs de l’université de Sheffield Hallam ont mené une démarche plutôt inhabituelle, relève Raphaël Glucksmann, l’eurodéputé (Place publique) à l’initiative de ce rapport. « Habituellement, nous partons des marques internationales pour évaluer leur exposition au travail forcé en remontant leur chaîne de fournisseurs. Dans ce rapport, la démarche était inverse, la structure productive chinoise a été disséquée, avec ses multiples intermédiaires, afin d’identifier les marques clientes. »

Les auteurs de l’étude n’ont pu quantifier le volume potentiel de ces importations qui seraient liées au travail forcé, car « les chaînes d’approvisionnement sont complexes, les données sont limitées », reprend M. Uluyol. « Au fil du temps, il y a de moins en moins de transparence. Les résultats de cette étude reposent sur des données douanières de pays tiers comme le Vietnam ou le Sri Lanka, car ni l’Europe ni la Chine ne les publient. En nous concentrant sur les pratiques de quatre fabricants installés en Chine, et sur leurs liens directs ou indirects avec le marché de l’UE, nous avons pu identifier ces marques internationales. »

Il vous reste 57.13% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.