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Energies renouvelables : les visages d’un monde sans pétrole exposés à Paris

Une exposition au Pavillon de l’Arsenal incite architectes et paysagistes à s’emparer du sujet des énergies renouvelables pour que ces objets soient plus aimables, et rendre possible un monde sevré des énergies fossiles.

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Publié le 08 mars 2024 à 13h00, modifié le 09 mars 2024 à 17h36

Temps de Lecture 3 min.

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Dans ce futur possible d’une plaine agricole, les armateurs métalliques peuvent à la fois soutenir des panneaux solaires, de petites éoliennes, ou des serres.

Plutôt que de s’acharner sur le vélo installé à l’entrée de l’exposition « Energies légères » – jusqu’au 17 mars, au Pavillon de l’Arsenal, à Paris – pour mesurer sa puissance musculaire (15 à 20 watts), le visiteur gagnerait à s’attarder devant la photo en noir et blanc accrochée quelques mètres plus loin. Venice Beach, Los Angeles, 1952.

Pas de sable immaculé, ni d’océan qui fait rêver ou de skaters qui défient les lois de la gravité. Ils n’en auraient pas la place. La plage a disparu. Face aux vagues, des dizaines, voire des centaines de derricks – le modèle tour de bois ou d’acier – saturent la photo et pompent à n’en plus finir. Les Etats-Unis extraient plus du quart de la production mondiale. Le pétrole, énergie reine, s’impose.

Un demi-siècle plus tard, Venice Beach a retrouvé son sable, mais aux Etats-Unis, les pompes à derrick, les plus petits modèles, font désormais partie du mobilier urbain au même titre que les lampadaires. C’est ce que montre une série de photos publiée dans la revue américaine The Atlantic. Ici, en 2003, un bras articulé fait face aux maisons cossues d’un lotissement. Un autre puise sur le parking d’un restaurant McDonald’s. A Signal Hill, ils sont deux, autour d’une terrasse de café. Que deviendront ces forages dans un monde sans pétrole, si un jour il était décidé de ne plus pomper ?

Rendre aimables les objets énergétiques

« A quoi ça peut ressembler, un monde sevré des énergies fossiles ? A quoi ressembleront les paysages qui intègrent plus d’énergies renouvelables ? » C’est cette question que pose Raphaël Ménard, architecte, ingénieur, président d’AREP, grande agence pluridisciplinaire en France, obsédé par le monde post-carbone, dans cette exposition en trois actes. En ces lendemains de COP28 qui, pour la première fois, envisage la sortie des énergies fossiles, il s’adresse au citoyen. Mais aussi à ses confrères architectes, urbanistes, paysagistes, designers, priés de s’intéresser à ces objets énergétiques si l’on veut les rendre plus aimables.

L’architecte Claude Parent avait dessiné les centrales du plan Messmer. Xavier Piechaczyk, le président du directoire de RTE, cherche ceux qui imagineront les pylônes de demain. « Aujourd’hui, pour réussir le nécessaire déploiement des énergies renouvelables, une nouvelle intégration paysagère, une nouvelle esthétique post-carbone et post-pétrole » est à inventer, estime Raphaël Ménard.

Le charbon et le pétrole ont façonné la ville contemporaine, on l’oublie souvent. Au XIXe siècle, les poêles Salamandre entrent dans les appartements. Les cheminées, celles des toiles d’Albert Marquet et de Camille Pissarro, poussent sur les toits. Les rues s’élargissent pour la voiture. Les éoliennes agressent ? Avant, la France comptait quelque 9 000 moulins à vent, soit à peu près l’équivalent du nombre de mâts terrestres plantés aujourd’hui sur l’Hexagone.

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