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BeiGene, la biotech venue de Chine qui veut casser les codes

Afin de garantir un accès aux marchés à ses produits au plus tôt, la société, qui internalise les différentes étapes de mise au point d’un médicament, se veut volontairement souple dans les négociations sur le remboursement avec les autorités de santé et ne s’attarde pas sur les prix.

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Publié le 09 mars 2024 à 14h00, modifié le 12 mars 2024 à 15h21

Temps de Lecture 3 min.

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Le site BeiGene de Guangzhou (Guangdong).

BeiGene n’aime pas les étiquettes. Dans le paysage pharmaceutique, la biotech, qui vient de lancer en France, en janvier, la commercialisation de son premier traitement approuvé par l’Union européenne, le Brukinsa, est pourtant devenue, à son corps défendant, un symbole. Celui d’une Chine qui n’entend plus être reléguée à un simple rôle de sous-traitant de l’industrie du médicament, et capable d’innover et de briller sur la scène internationale au même titre que ses pairs occidentaux.

En 2021, la biotech était en effet la première société à décrocher auprès de l’Agence européenne du médicament une approbation pour un anticancéreux innovant mis au point en Chine. Une distinction sur laquelle le laboratoire, fondé à Pékin, en 2010, par un entrepreneur américain, John Oyler, et un chercheur chinois, Xiaodong Wang, mais qui revendique trois sièges sociaux – en Chine, aux Etats-Unis et en Suisse –, reste discret.

« Nous ne sommes ni chinois ni américains, mais une société internationale. Notre devise, c’est : “Le cancer n’a pas de frontières, nous non plus” », résume l’ancienne chercheuse de l’Institut Gustave-Roussy, Ezgi Tasdemir, directrice générale de BeiGene France, Belgique et Luxembourg depuis deux ans.

Recrutement d’équipes spécifiques

Le laboratoire s’est spécialisé, dès son lancement, dans le développement de traitements contre le cancer, un marché réputé lucratif en cas de réussite, mais où la compétition mondiale est féroce. Pour s’imposer dans la bataille, BeiGene a opté pour un modèle à contre-courant de celui de la biotech, en internalisant les différentes étapes de mise au point d’un médicament. Notamment le développement clinique, la phase où l’efficacité d’un médicament est testée sur des patients volontaires lors de vastes essais, et qui représente, explique Ezgi Tasdemir, « 90 % des coûts de mise au point d’un nouveau médicament dans l’oncologie ».

Cette tactique, qui a nécessité le recrutement d’équipes spécifiques (plus de trois mille salariés, sur les dix mille que compte le groupe, sont actuellement affectés à cette tâche et à la gestion des affaires médicales), lui permet non seulement de réduire les coûts, mais aussi d’aller plus vite. Car, à l’inverse des sociétés spécialisées dans ce domaine, qui concentrent souvent leurs efforts de recrutement de patients dans des essais cliniques à une poignée de centres hospitaliers dans le monde, ce qui conduit à attendre parfois jusqu’à deux ans pour trouver un nombre de volontaires suffisants afin de commencer les études cliniques, BeiGene n’hésite pas à s’aventurer hors des sentiers battus et à ratisser plus large pour gagner du temps.

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