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« C’est devenu cher, donc les clients sont hyperexigeants » : le camping monte en gamme, au risque d’y perdre son âme

En quelques années, ce secteur de petits propriétaires a connu une vaste restructuration et l’émergence de nouveaux concepts attirant une clientèle plus aisée. La chute du nombre d’emplacements pour tentes ou caravanes au profit des mobile homes inquiète certains défenseurs des vacances en plein air et bon marché.

Par  (Vendée, envoyée spéciale)

Publié le 23 avril 2024 à 06h00, modifié le 24 avril 2024 à 10h19

Temps de Lecture 8 min.

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Vue aérienne du camping Le Domaine du Clarys, à Saint-Jean-de-Monts (Vendée), en septembre 2019.

Au camping Le Domaine du Clarys, il existe un spot très recherché des vacanciers : le barbecue collectif. Entouré de tables de pique-nique, ce brasero est le point de ralliement des familles, qui viennent y faire dorer leurs brochettes, pendant que les enfants escaladent, juste à côté, une structure de jeux haute de plusieurs mètres, avec trampolines à gogo. « Les gens adorent cet endroit. C’est convivial, tout le monde se mélange », observe Stefanja Kuipers, directrice de ce « cinq-étoiles » de Saint-Jean-de-Monts (Vendée).

Une manière de faire vivre l’esprit camping, alors que les vacanciers n’ont plus la même proximité avec leurs voisins qu’à l’époque des tentes et caravanes. Au Clarys, d’ailleurs, il n’y en a plus aucune. Les vacanciers – jusqu’à 2 000 en plein été – se répartissent dans les 600 mobile homes alignés comme dans une petite ville. En août, ces mini-maisons (en général de 20 m² à 40 m²) se louent entre 1 500 et 2 000 euros la semaine, dans ce domaine qui compte plusieurs piscines et aires de jeux, une mini-ferme, une salle d’arcade, une scène de spectacle…

« J’avais des a priori sur le camping, mais en fait, on y est très bien. Avant, on allait plutôt en vacances en Italie, au Portugal… Avec les enfants, les toboggans, c’est super, ça nous donne du temps pour souffler », explique Emilie, auxiliaire puéricultrice dans le Val-de-Marne, qui loue, en ce début du mois d’avril, un mobile home au Domaine du Clarys. Elle a payé sa semaine 300 euros pour une mini-maison de base, mais a été surclassée dans une catégorie top confort après un couac sur le ménage à l’arrivée.

« On ne laisse rien passer, on en a tiré les conséquences », avoue la directrice. La réputation du groupe et de la marque est en jeu. Le Domaine du Clarys appartient en effet à European Camping Group (ECG), une société basée à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), qui possède 105 campings en Europe (sous les marques Marvila et Tohapi), ainsi que des mobile homes installés dans 300 campings divers. Racheté en 2021 par le fonds français PAI Partners, ECG, qui a réalisé 700 millions de chiffre d’affaires en 2023, vient de prendre pour PDG un ancien associé du cabinet Roland Berger, diplômé de l’Ecole supérieure de commerce de Paris, Sébastien Manceau.

Un chiffre d’affaires de 3,8 milliards d’euros en 2023

C’est dire que le monde du camping a changé. Cet univers de petits propriétaires terriens a connu, en quelques années, un grand mouvement de rachats et de restructurations, qui a accompagné leur montée en gamme. Des groupes, comme Capfun ou Sandaya, ont acquis des dizaines de terrains pour les passer sous leurs marques et y réaliser d’importants investissements, en particulier dans des parcs aquatiques géants. Les franchises se sont multipliées, et des fonds de capital-risque font grossir des sociétés en plein essor : Camping Paradis, Siblu, Ciela… Le secteur a atteint un chiffre d’affaires de 3,8 milliards d’euros en 2023, contre 1 milliard d’euros au début des années 2000. Et ce, alors que le nombre de campings en France a baissé – en raison des règles d’urbanisme, il est en effet quasi impossible d’en créer de nouveaux.

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