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Le Mexique, nouvel eldorado des cosmétiques

Chez Walmart comme chez El Palacio de Hierro et Sephora, les Mexicaines, dont le taux d’emploi progresse, dépensent toujours plus pour entretenir leurs cheveux, se maquiller et se parfumer. Bien que très disputé, le marché est notamment l’un des moteurs de la croissance du groupe français L’Oréal.

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Publié le 28 mai 2024 à 18h00

Temps de Lecture 6 min.

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Au centre commercial Mitikah, à Mexico, le 15 avril 2024.

C’est un must pour un shopping à Mexico. Le centre commercial Mitikah est situé au pied des nouveaux gratte-ciel du quartier Xoco, au sud-ouest de la ville. Là, sept jours sur sept, une dizaine de vigiles – tous équipés de gilets pare-balles – surveillent les 280 boutiques et restaurants de ce mall luxueux ouvert en 2022, censé attirer 12 millions de personnes par an dans une mégapole de 9 millions d’habitants. A l’entrée, une tour Eiffel en carton doré attire : c’est le pop-up store L’Oréal Paris, où se pressent de jeunes clientes, avec son slogan « Porque yo lo valgo » et des visuels de Kendall Jenner, son égérie depuis un an. La marque a ancré ici son aventure mexicaine : quelques étages plus haut dans le building, elle a installé son siège local.

Au pays de Frida Kahlo, l’artiste peintre connue pour ses autoportraits colorés, le roi français du maquillage fait mouche, et le marché des cosmétiques est en plein essor. La croissance des ventes de fards, lotions et gloss a été « six fois supérieure à celle du produit intérieur brut (PIB) », observe Alexis Perakis-Valat, directeur général de la division produits grand public du groupe L’Oréal. Après un bond de 17 % en 2023, le marché mexicain des produits de beauté génère 7 milliards des 400 milliards d’euros de ventes mondiales du secteur. Et le Mexique « est le troisième contributeur à la croissance mondiale du groupe », précise le dirigeant, lors d’un point presse à Mexico, auquel Le Monde a été invité.

Depuis la pandémie de Covid-19, le pays de 132 millions d’habitants – la moyenne d’âge atteint 29 ans – bénéficie de vents porteurs. Il échappe au marasme économique dans lequel la Chine est actuellement piégée, et à l’inflation qui fait des ravages en Argentine ou au Brésil. « La hausse des prix est sous contrôle, à 3 % », observe l’économiste Carlos Perez Verdia, directeur associé du cabinet Simbiosis. Selon le Fonds monétaire international, le PIB devrait progresser de 2,4 % cette année, après 3 % en 2023.

Indépendance financière

Le pays traverse également des mutations sociologiques importantes. En « dépit d’un nombre affolant de féminicides » (de l’ordre de 3 000 par an), la place de la femme dans cette société patriarcale évolue, assure une cadre de L’Oréal. Qui se réjouit que, pour la première fois, deux femmes, Claudia Sheinbaum, ancienne maire de Mexico, et Xochitl Galvez, la candidate de l’opposition, briguent le mandat de présidente du Mexique, lors du scrutin du 2 juin, pour succéder à Andres Manuel Lopez Obrador.

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