Le mouvement de baisse des prix de l’immobilier en Ile-de-France touche-t-il déjà à sa fin ? Ce n’est pas exclu, à en croire les chiffres des notaires du Grand Paris publiés mardi 28 mai. Ces données dressent un bilan paradoxal.
Le marché de l’immobilier reste en effet éprouvé par la hausse brutale des taux d’intérêt survenue il y a près de deux ans, dans la foulée de la guerre menée par la Russie en Ukraine. Au premier trimestre de cette année, le volume des ventes de logements anciens en région parisienne a baissé de 24 % par rapport à la même période de 2023, et surtout de 40 % par rapport aux trois premiers mois de 2022.
L’activité connaît la même orientation à l’échelle nationale : le nombre de transactions réalisées au cours des douze derniers mois continue de chuter, avec 822 000 ventes fin mars, après 869 000 opérations fin décembre 2023 et 931 000 transactions fin septembre 2023, selon l’indice Notaires-Insee.
Et pourtant, alors que les biens à vendre s’accumulent, mais ne trouvent pas preneur en raison des prix, ceux-ci montrent des signes de stabilisation. Certes de janvier à mars, l’heure était encore à la baisse. Les prix, en France, ont reculé pour le troisième trimestre consécutif (− 5,2 % au premier trimestre, sur un an). La chute apparaît encore plus forte en région parisienne (− 7,9 % pour les appartements et − 8,4 % pour les maisons).
Inflation « plus tolérable »
Le prix moyen au mètre carré des appartements parisiens s’établit désormais à 9 490 euros, bien en deçà de la barre symbolique des 10 000 euros. Par rapport au record de novembre 2020, le mètre carré a sensiblement baissé, de 12,6 %.
Une pause est pourtant en vue. Les indicateurs avancés des notaires d’Ile-de-France sur les avant-contrats montrent que les tarifs pourraient stagner pour les appartements et même progresser pour les maisons d’avril à juillet 2024. A Paris, les prix devraient se stabiliser autour de 9 400 euros le mètre carré d’ici à juillet.
« Ce mouvement, très lisible sur les courbes de prix, s’observe sur l’ensemble des marchés franciliens », constatent les notaires du Grand Paris. Pour Elodie Frémont, porte-parole de la chambre des notaires du Grand Paris, « depuis début 2024, certains feux sont en effet repassés au vert : les taux d’intérêt se sont stabilisés et ont même commencé à baisser et l’inflation devient plus tolérable ». La profession se demande si des anticipations de baisse de taux ne conduiraient pas « les vendeurs à être moins conciliants » sur les baisses de prix.
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