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Pétrole : « Au Guyana, Exxon ne voit pas d’un très bon œil débouler son principal rival américain, Chevron »

Les actionnaires du groupe familial Hess Corporation ont approuvé, mardi, l’offre de rachat par Chevron pour près de 49 milliards d’euros. Cela pourrait redistribuer les cartes dans le petit pays d’Amérique du Sud, où Exxon entend rester le roi du pétrole. Une bataille entre majors se profile, preuve que l’or noir n’est plus une affaire de famille, note Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

Publié le 29 mai 2024 à 11h03, modifié le 29 mai 2024 à 12h14 Temps de Lecture 2 min.

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A Georgetown, capitale du Guyana, le 21 avril 2023.

En quatre-vingt-dix ans d’existence, la compagnie Hess n’a connu que deux patrons : le père, Leon, et son fils, John. Le premier a bâti sur les ruines de la Grande Dépression des années trente ce qui deviendra l’un des plus grands groupes pétroliers familiaux américains et le dernier encore coté à la Bourse de New York. L’aventure devrait bientôt prendre fin. Mardi 28 mai, les actionnaires de Hess Corporation ont approuvé l’offre de rachat par Chevron pour 53 milliards de dollars (48,8 milliards d’euros).

Mais il y a un éléphant dans la pièce. Construit par acquisitions successives à partir d’une affaire de transport de pétrole et de raffinerie, Hess s’est progressivement recentré sur l’exploration-production. Aujourd’hui, ses principaux actifs sont constitués de gisements de pétrole de schiste dans le Dakota du Sud et d’une participation de 30 % dans la plus prometteuse découverte pétrolière de ce siècle, le Guyana. Un gisement considérable, évalué à près de 10 milliards de barils, faisant d’ici quinze ans de ce petit pays l’un des grands producteurs mondiaux, dépassant le Mexique ou la Norvège. Après la découverte du champ de Stabroek, à 200 kilomètres des côtes guyanaise, par Exxon, ce dernier a pris 45 % des parts, Hess 30 % et le chinois Cnooc les 25 % restants.

Autant dire qu’Exxon ne voit pas d’un très bon œil débouler dans son champ de vision son principal rival américain, Chevron. En revanche, récupérer les parts de Hess pour devenir majoritaire est une occasion exceptionnelle pour lui. Il a besoin de cela alors que devait se tenir, mercredi 29 mai, son assemblée générale annuelle, qui promettait d’être un peu agitée. Des actionnaires comme le fonds souverain norvégien ou le fonds de pension californien Calpers aimeraient que le pétrolier en fasse un peu plus en matière d’engagements climatiques.

Droit de préemption

Ce n’est pas la direction qu’indique cette affaire guyanaise, mais, comme tous ses confrères, il est avide de nouveaux gisements exploitables rapidement pour compenser le déclin des anciens. Il invoque donc un droit de préemption sur la part de Hess. Evidemment, cette solution ruinerait les espoirs de Chevron, qui a annoncé qu’il renoncerait à la plus importante acquisition de son histoire si Exxon gagnait l’arbitrage en cours.

De plus, un autre acteur a son mot à dire : le Guyana. Son président, Irfaan Ali, n’est pas vraiment enthousiaste à l’idée de voir Exxon devenir le roi de son pétrole. Un peu de concurrence entre les deux majors pétrolières serait une bien meilleure solution. D’autant que lui-même avait été très critique de l’accord conclu par son prédécesseur, jugé beaucoup trop favorable à Exxon.

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