C’est un inventaire à la Prévert qui n’en finit pas. La Ventoline s’ajoute désormais à la longue liste des médicaments en tension d’approvisionnement dans les officines tricolores, a rapporté Le Parisien, le 6 juin. Depuis plusieurs mois, les pharmaciens peinent, en effet, à se procurer ce traitement, sur ordonnance, destiné à soulager l’asthme, et qui figure parmi les médicaments les plus délivrés en France.
« Habituellement, nous faisions une grosse commande de 200 boîtes auprès de notre grossiste-répartiteur, mais depuis plusieurs mois, c’est devenu très compliqué, et ce dernier ne nous les délivre plus qu’en petites quantités », raconte Marie-Line Joubreil, pharmacienne installée dans le centre de Plouay (Morbihan). Pour répondre à la demande de ses patients, elle a dû solliciter, en urgence, d’autres fournisseurs. Avec plus ou moins de succès. « Nous arrivons à avoir quelques boîtes de Ventoline de temps en temps, et nous avons encore un petit stock, mais si ces difficultés se poursuivent, il sera épuisé dans un mois », poursuit-elle.
Si les tensions sont vives, il ne s’agit pas pour autant, à ce stade, d’une situation de pénurie au sens strict, les pharmacies continuant d’être approvisionnées, même si cela se fait parfois au compte-goutte. « C’est compliqué, mais ça ne l’est pas autant que sur l’amoxicilline, où les difficultés d’approvisionnement sont toujours très importantes, en particulier sur l’amoxicilline clavulanique », explique Xavier Mosnier-Thoumas, pharmacien à Saint-Médard-en-Jalles (Gironde).
Depuis les tensions de l’hiver dernier, son officine peine à mettre la main sur de l’Augmentin ou sur ses génériques. « Or selon l’état de santé des patients, il n’est pas toujours aisé de trouver une alternative à cet antibiotique », ajoute-t-il. La Ventoline dispose, elle, de plusieurs alternatives, mais les inhalateurs de substitution, dont les fonctionnements varient d’un modèle à un autre, « ne sont pas toujours facilement acceptés par les patients, qui ont leurs habitudes de traitement », explique un autre pharmacien qui a souhaité rester anonyme.
Forte demande au niveau mondial
Ce qui rend la situation de la Ventoline particulièrement sensible, c’est qu’il s’agit du traitement de l’asthme le plus répandu dans l’Hexagone. En 2023, plus de 12 millions d’inhalateurs ont été délivrés, représentant près de 87 % des volumes de médicaments dans la classe des salbutamol, le principe actif de la Ventoline et de ses concurrents.
Contacté, le laboratoire GSK, qui produit ce traitement depuis plusieurs décennies, en Normandie, dans son usine d’Evreux, reconnaît des difficultés, liées notamment à une forte demande au niveau mondial pour la Ventoline. L’industriel pharmaceutique assure prendre des mesures « pour augmenter les volumes mis sur le marché dans les semaines qui viennent ». Une autre usine du groupe, en dehors de la France, enverra prochainement des stocks pour renforcer les approvisionnements dans l’Hexagone.
Il vous reste 14.56% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
