Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Rubis, un opérateur d’énergie assiégé

Un putsch pourrait avoir lieu à l’assemblée générale qui se tient mardi 11 juin dans l’après-midi, sous les coups de boutoir d’investisseurs, parmi lesquels figurent le groupe Bolloré et la famille Dassault.

Par 

Publié le 11 juin 2024 à 10h29, modifié le 11 juin 2024 à 11h13

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Neuf fois sur dix, on s’ennuie aux assemblées générales. Mais la réunion annuelle des actionnaires se transforme parfois en une grande scène de théâtre, où se joue une pièce pleine de suspense et de rebondissements. L’assemblée générale de l’opérateur énergétique Rubis, qui se tient mardi 11 juin dans l’après-midi, s’annonce dans cette veine. Il faut dire que l’homme d’affaires breton Vincent Bolloré s’est invité au casting, un gage certain de péripéties.

Jusqu’à présent, cette entreprise créée en 1990 par le banquier Gilles Gobin, associé à Jacques Riou, avait peu fait parler d’elle, même si sa stratégie de niches lui a permis de prendre des positions de leader dans les Caraïbes ou en Afrique dans la distribution d’essence ou de bitumes. Cette affaire capitalise 3,3 milliards d’euros en Bourse, mais elle a valu plus de 5 milliards avant la pandémie de Covid-19. Le marché a peu goûté le rachat, en 2021, du producteur d’énergie solaire Photosol, une diversification réalisée au prix fort selon ses détracteurs, même si le cours a rebondi ces derniers mois, notamment du fait de la spéculation.

Une pépite sous-évaluée ? Un groupe piloté par deux septuagénaires, dont l’un est en train de transmettre le sceptre à sa fille ? Une trésorerie de près de 1 milliard d’euros après la cession de l’activité de stockage d’énergie ? Si l’on y ajoute que la forteresse semble imprenable, car organisée en commandite par actions, tous les ingrédients sont réunis pour attirer Vincent Bolloré. Ce dernier a révélé, fin mars, qu’il détenait plus de 5 % du capital de Rubis. Une opération réalisée, en toute cohérence chromatique, à travers sa holding Plantations des terres rouges. Il s’agit d’un « investissement financier », a expliqué Cyrille Bolloré, le directeur général du groupe Bolloré – une expression équivalente, dans la grammaire des affaires « bollorienne », au célèbre « je peux entrer juste pour prendre un dernier verre ? ».

Un « contrepoids à la gérance »

A ce stade, toutefois, le groupe Bolloré reste en retrait. Deux autres investisseurs sont à la manœuvre. Le premier, Patrick Molis, propriétaire depuis 1999 de la Compagnie nationale de navigation, ex-branche de transport maritime du groupe Worms, a indiqué avoir également acquis une participation de 5,3 % au capital de Rubis. Pour lui, la mauvaise performance boursière est liée à l’archaïsme de la commandite et à l’« efficacité limitée » du conseil de surveillance. Le financier a déposé des résolutions visant à s’adjuger la moitié des sièges au board de Rubis.

Il vous reste 52.33% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.