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L’Union européenne augmente les droits de douane sur les véhicules électriques chinois, Pékin menace de représailles

La Commission européenne a annoncé, mercredi, que ces taxes passeraient provisoirement de 10 % à au moins 27 %, une hausse justifiée par le fait que les constructeurs installés en Chine sont largement subventionnés. Pékin dénonce « une attitude protectionniste patente ».

Par  (Bruxelles, bureau européen) et  (Pékin, correspondant)

Publié le 12 juin 2024 à 23h39, modifié le 15 juin 2024 à 08h24

Temps de Lecture 5 min.

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Le cargo « BYD Explorer n° 1 » en provenance de Shenzhen, en Chine, avec 3 000 voitures neuves à bord, est amarré au terminal automobile de BLG à Brême, en Allemagne, le 26 février 2024.

C’est une décision qu’elle a longuement mûrie et dont elle a pesé chaque terme au trébuchet. La Commission européenne a annoncé, mercredi 12 juin, que les importations de véhicules électriques chinois se verraient dorénavant imposer entre 27 % et 48 % de droits de douane, selon les cas, contre 10 % aujourd’hui. Soit un total de 2 milliards d’euros par an.

En moyenne, a calculé la Commission, les constructeurs installés en Chine – on y trouve aussi des européens, comme Renault ou BMW – bénéficient de subventions à hauteur de 21 % de leur chiffre d’affaires. Dès lors, elle propose d’appliquer un droit compensateur (en plus des 10 %) à hauteur de ces aides, jugées anticoncurrentielles en Europe.

Le taux peut être ajusté pour les industriels qui sont en mesure de prouver qu’ils reçoivent moins de soutiens publics, ce qu’ont fait BYD (17,4 %) et Geely (20 %). Et ce à quoi travaille Tesla, qui a des usines en Chine et n’a pas encore fourni toutes les informations nécessaires. SAIC, qui commercialise en Europe sous la marque MG et dont l’exécutif communautaire pense qu’il reçoit beaucoup plus d’aides que le niveau moyen de 21 %, a refusé d’échanger des données et se voit donc soumis à un droit compensateur de 38,1 %.

Pour l’heure, les experts de la Commission continuent à négocier avec Pékin. « Si les discussions avec les autorités chinoises n’aboutissaient pas à une solution efficace, ces droits compensateurs provisoires seraient introduits à partir du 4 juillet », mais ils « ne seraient perçus que si des droits définitifs sont institués » au plus tard le 2 novembre, a-t-elle précisé. Ce qui laisse donc encore du temps à la négociation.

Le risque d’une hausse des prix pour les consommateurs

« La concurrence doit être loyale. Nous n’avions pas d’autre choix que d’agir face à la montée en flèche des importations de véhicules électriques lourdement subventionnés en provenance de Chine. Notre industrie risque de subir un préjudice », explique Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission. De fait, aujourd’hui, un quart des ventes de voitures électriques neuves en Europe sont de marque chinoise, quand cette part de marché était de 3,9 % en 2020. La Chine, qui a fait de ce secteur une priorité stratégique, lui a apporté un soutien massif. Les autorités centrales, les provinces et les villes ont toutes contribué au développement de la filière, dont les capacités de production dépassent actuellement ce que peut absorber la demande locale.

Alors que les Vingt-Sept ont décidé d’interdire la mise sur les routes de voitures à moteur thermique d’ici à 2035 et que l’industrie automobile européenne emploie des millions de personnes, ils ne peuvent prendre le risque de se laisser distancer, sur le secteur électrique, par la Chine. Dans le même temps, en surtaxant les voitures chinoises, les Européens prennent le risque d’infliger aux consommateurs des hausses de prix préjudiciables à leur pouvoir d’achat et de déclencher une guerre commerciale à haut risque avec Pékin.

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