Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
A factory technician at Intel’s Penang Assembly Test facility inspects a tray of Intel Core Ultra processors before they are shipped from the factory in Penang, Malaysia. On Dec. 14, 2023, Intel introduced the Intel Core Ultra mobile processor family. Powered by Intel’s 3D performance hybrid architecture and built on the Intel 4 process, new H- and U-Series processors deliver a balance of performance and power efficiency, immersive experiences, and AI acceleration. (Credit : Intel Corporation)
Business Wire 2023/Intel/AP

L’Asie du Sud-Est, gagnante de la rivalité politico-économique entre la Chine et les Etats-Unis

Par  (Penang (Malaisie), envoyé spécial)
Publié le 23 juin 2024 à 10h00

Temps de Lecture 8 min.

Mohamed Kamarulzaman pensait avoir identifié une « niche » porteuse dans la fabrication des composants électroniques : la fourniture à la Chine de silicium polycristallin. Un composé-clé des semi-conducteurs, en particulier des cellules photovoltaïques. Importé d’un producteur aux Etats-Unis, le produit était traité en Malaisie, pour être revendu, sous sa forme pure, à la Chine par la start-up créée en Malaisie par M. Kamarulzaman, qui a dirigé le groupe public malaisien de semi-conducteurs Silterra avant sa revente à des fonds privés en 2017.

En 2020-2021, la mise en place de sanctions américaines sur les exportations de produits sensibles vers l’industrie des semi-conducteurs chinoise a mis un coup d’arrêt à cette activité. « On savait que l’on pouvait être affecté. Je n’avais aucune envie de me retrouver avec une livraison bloquée quelque part », raconte-t-il en mai, à Kuala Lumpur. Complexes et changeantes, les nouvelles annonces du gouvernement américain ont eu un effet dissuasif : « On a préféré tout arrêter, en accord avec notre partenaire chinois. »

Mais le « docteur K », comme on surnomme ce docteur en ingénierie électrique, a trouvé une autre option. « A la même époque, toutes sortes de fabricants japonais implantés en Chine ont été encouragés à quitter ce pays », explique-t-il. Le Malaisien a alors entrepris de faire confectionner dans son pays des pièces pour l’équipement qui sert à la fabrication au Japon de galettes, le support en matériau semi-conducteur sur lequel sont gravés notamment les circuits électroniques. « Elles nécessitent une précision dimensionnelle et un fini très élevés. On a donc trouvé des fournisseurs malaisiens du secteur de l’aviation et de l’aérospatiale, de façon à pouvoir répondre aux exigences des fabricants japonais. La Malaisie reste attractive pour les coûts », justifie-t-il.

La révolution informatique, puis celle d’Internet et désormais de l’intelligence artificielle ont fait des semi-conducteurs le nerf de la guerre technologique : ces composants sont, pour les plus sophistiqués, au cœur de la stratégie d’isolement de la Chine par les Etats-Unis, au moyen d’un arsenal de lois assorties de sanctions du Trésor américain.

Stratégie « Chine + 1 »

Les pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), qui regroupe dix Etats membres, comme la Malaisie, le Vietnam, les Philippines, l’Indonésie et la Thaïlande, ont commencé à se doter ces dernières décennies d’une industrie de sous-traitance électronique en bénéficiant des délocalisations conduites par les groupes japonais, sud-coréens et taïwanais. Ils sont ainsi bien placés pour voir se renforcer ce rôle d’alternative à la Chine. Dans les états-majors des multinationales, l’heure est à la stratégie « Chine + 1 » : « Je l’appelle la stratégie Chine + 1, 2, 3, n. Il est clair qu’elle réoriente vers l’Asie du Sud-Est des investissements et, en particulier, dans le secteur des technologies. La stratégie consiste souvent à rester en Chine pour le marché chinois, mais à aller ailleurs pour le reste du monde », explique, depuis Hanoï, Marco Förster, directeur pour l’Asean au sein du cabinet Dezan Shira & Associates, très implanté dans la région.

Il vous reste 74.5% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.