Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

La Thaïlande relance le projet d’un pont pharaonique entre deux mers

Idée de longue date, n’ayant, jusqu’ici, pas fait consensus, la construction d’un pont reliant l’océan Indien au golfe de Thaïlande est de nouveau envisagée par le gouvernement de Srettha Thavisin. Une loi devrait être proposée fin 2024 pour entériner le projet.

Par  (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)

Publié le 23 juin 2024 à 10h30

Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

C’est le projet phare du gouvernement thaïlandais de Srettha Thavisin, en place depuis août 2023 : relier l’océan Indien au golfe de Thaïlande grâce à un double pont terrestre (routier et rail) traversant l’isthme de Kra, la mince et longue « patte » sud-ouest de la Thaïlande, entre la Birmanie et la péninsule malaise.

Le coût est estimé à 25 milliards d’euros, avec 2030 pour horizon de complétion. Pour ce faire, des ports en eau profonde seraient aménagés à Ranong, sur sa côte ouest, et à Chumphon, sur la côte orientale. Les conteneurs y seraient déchargés, puis transférés sur des camions ou des trains sur 90 kilomètres avant de subir l’opération inverse sur l’autre rive. Une loi, dite « du couloir économique sud » doit être proposée au dernier trimestre 2024 pour entériner le projet.

L’idée n’est pas nouvelle : il s’agit d’un serpent de mer de l’histoire de la Thaïlande, vieux de plus d’un siècle, qui a toujours échoué à faire consensus. Il a été ressuscité dans les années 2010, quand la Chine a commencé à s’y intéresser – une société chinoise signant même en 2015 un protocole d’accord avec une société montée par des partisans thaïlandais du projet, mais sans l’aval d’aucun des gouvernements.

Quête d’investisseurs

En 2020, le gouvernement issu de la junte militaire lança l’idée de pont terrestre au motif qu’un canal était politiquement inacceptable – car il « sépare » symboliquement le Sud thaïlandais d’ethnie malaise, en proie à une rébellion autonomiste au long cours, et le reste du territoire. L’actuel gouvernement, pro-business, l’a repris à son compte et multiplie les tournées à l’étranger en quête d’investisseurs : la dernière en date, le 10 mai, a vu le ministre des transports thaïlandais exposer les mérites du land bridge à une trentaine de groupes publics chinois à Pékin.

La viabilité économique du mégaprojet reste discutable : le pont ferait économiser entre deux et cinq jours de navigation aux navires qui ensuite remontent vers l’Asie du Nord-Est, selon les experts du gouvernement. Mais d’autres estiment que le coût et le temps nécessaire au double transbordement minimisent, voire annulent tout avantage – sauf en cas de congestion majeure dans le détroit de Malacca.

C’est là qu’entre en compte le facteur chinois : le land bridge fournit une solution supplémentaire à son « dilemme de Malacca », la crainte de voir le détroit bloqué au niveau de Singapour par les Américains en cas de guerre à Taïwan. C’est même la motivation première des « routes de la soie », le grand projet du président Xi Jinping : aménager des voies terrestres et maritimes alternatives, pour les marchandises et l’énergie, via la Russie et l’Asie centrale (vers l’Europe), la Birmanie (vers l’océan Indien et l’Asie de l’Est) et le reste de l’Asie du Sud-Est.

Il vous reste 9.33% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.