Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Confrontée à la concurrence de la Chine, au Brésil, l’industrie sidérurgique « en état d’alerte »

En 2023, 2,9 millions de tonnes d’acier chinois sont venues inonder le marché brésilien. En conséquence, des milliers d’emplois sont détruits.

Par  (Rio de Janeiro, correspondance)

Publié le 27 juin 2024 à 18h30, modifié le 01 juillet 2024 à 16h13

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Chargement de marchandises sur un porte-conteneurs à destination du Brésil, à Yantai, dans le nord-est de la Chine, le 19 mars 2024.

Au Brésil, le secteur sidérurgique est l’un des derniers vestiges d’un âge d’or industriel révolu. Profitant d’importantes réserves de fer du pays, de nombreuses entreprises telles que la Compagnie sidérurgique nationale (CSN), Gerdau, Usiminas ou ArcelorMittal ont surgi au cours du XXsiècle, faisant du Brésil le leader de l’acier en Amérique latine et le 9producteur mondial.

Mais, depuis la fin de 2022, le secteur est confronté à une menace existentielle : la concurrence de l’acier chinois. En Chine, une forte crise immobilière fait chuter la demande, poussant les entreprises sidérurgiques à chercher de nouveaux débouchés pour leur surplus de production.

En raison de la multiplication de barrières douanières aux Etats-Unis et en Europe, ces dernières ont dû se tourner vers des marchés alternatifs. Le Brésil est alors apparu comme un substitut de choix : le pays est le plus grand consommateur d’acier en Amérique latine, en raison de la forte demande des constructeurs automobiles et des entreprises du bâtiment, particulièrement friandes de ce matériau.

En 2023, 2,9 millions de tonnes d’acier chinois sont venues inonder le Brésil, faisant bondir les importations : au total, celles-ci ont grimpé de 50 % entre 2022 et 2023, occupant 26% du marché brésilien, selon l’Institut Acier Brésil, qui représente les principales entreprises sidérurgiques du pays.

« Il est impossible de rivaliser »

En conséquence, la production d’acier national a chuté de 6 % sur cette période. « Plusieurs entreprises ont dû fermer des usines, licencier du personnel [5 000 emplois ont été détruits] et interrompre leurs investissements », s’inquiète Marco Polo de Mello Lopes, président exécutif de l’Institut Acier Brésil, depuis son siège, dans le centre de Rio de Janeiro.

« Il est impossible de rivaliser avec la Chine », assure Luis Fernando Martinez, directeur exécutif de CSN, la plus grande entreprise sidérurgique brésilienne. L’acier revêtu vendu par la multinationale, principalement utilisé pour la fabrication de canettes, coûte « 40 % de plus » que son équivalent chinois, calcule M. Martinez. Assurant que la Chine subventionne ses entreprises sidérurgiques, CSN a fait une demande d’enquête pour « dumping » contre plusieurs produits chinois auprès du ministère du développement, de l’industrie, du commerce extérieur et des services (MDIC) brésilien en mars.

Lire aussi l’éditorial du « Monde » : La double logique de l’élargissement des BRICS

L’Institut Acier Brésil a également réclamé au gouvernement de Lula, qui s’est engagé à « réindustrialiser le Brésil » sous son mandat, des mesures visant à protéger le secteur. Après plusieurs mois de négociations, le 23 avril, Geraldo Alckmin, le vice-président et ministre du MDIC, a finalement annoncé doubler, pendant un an, les droits de douane (de 10,8 % à 25 %) sur 11 des 273 produits d’acier (peu importe leur provenance).

Il vous reste 41.59% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.