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Le retour d’obsessions anciennes dans la campagne des législatives 2024 : offre, demande, pouvoir d’achat…

Classiquement, à gauche on préfère les augmentations de salaire et les aides, quand à droite on met en avant les baisses d’impôts et de taxes. En espérant qu’en remplissant les portefeuilles on donnera un coup de fouet à la consommation, et donc à l’économie.

Publié le 05 juillet 2024 à 12h00 Temps de Lecture 4 min.

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Parmi les textes de loi qui ont succombé à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Macron, il en est un qui symbolise les ambiguïtés françaises. La proposition de loi visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile a été votée à l’unanimité par les députés avant d’être transmise au Sénat. Plus connue sous le nom de loi « fast fashion », elle vise en priorité les nouveaux sites chinois comme Shein et Temu. Leur succès fulgurant témoigne de l’appétence des Français pour les bonnes affaires : 900 % de progression du chiffre d’affaires de Shein en trois ans.

Une fringale de consommation que les députés veulent modérer, mais que les candidats aux législatives dans leur ensemble entendent encourager en promettant plus d’argent à leurs électeurs. Classiquement, à gauche on préfère les augmentations de salaire (le smic à 1 600 euros) et les aides, quand à droite on met en avant les baisses d’impôts et de taxes (TVA sur l’essence). En espérant qu’en remplissant les portefeuilles on donnera un coup de fouet à la consommation, et donc à l’économie en général. C’est ce que l’on appelle une politique de la demande.

Cette tendance historique a pourtant laissé place, depuis dix ans, à une approche orientée vers la stimulation de l’économie par le soutien aux entreprises, avec la conviction que celles-ci investiront et embaucheront plus, ce qui réveillera la croissance économique et gonflera les recettes fiscales de l’Etat. En bref, une politique de l’offre.

Rarement comme prévu

« Le pari d’Emmanuel Macron en 2017 était qu’en augmentant le taux d’emploi on pouvait redresser les comptes », explique l’économiste Jean Pisani-Ferry, qui avait participé à cette époque à l’élaboration du programme économique du candidat. Un pari qui a partiellement échoué, « car il a compté sur une amélioration rapide alors que ce sont des processus très lents », ajoute-t-il.

Dans la réalité, les choses se passent rarement comme prévu. Obsédé par l’erreur de François Hollande, qui, au début de son mandat, a augmenté les prélèvements au moment où les difficultés économiques s’accumulaient, ce qui a aggravé la situation, Emmanuel Macron a défendu cette approche par l’offre. En fait, c’est sous la présidence de Hollande, pourtant chantre de la demande, que s’est produit le virage vers une politique de l’offre, avec l’instauration du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi en 2013, puis les lois El Khomri sur le travail en 2016. Avec un effet positif sur le chômage : en 2023, son niveau est revenu à celui de 1982, hormis une très courte amélioration en 2007-2008 vite détruite par la crise financière.

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