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« 2024 pourrait bien être l’an I du bouleversement de l’informatique quantique »

La société française Pasqal a franchi la barre des 1 000 atomes piégés en une seule opération. Une étape technologique majeure pour la start-up dans l’élaboration de son ordinateur quantique, qui offrira une puissance de calcul infiniment supérieure à celle d’un ordinateur classique et ouvrira, ce faisant, des champs d’innovation exceptionnels, note Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

Publié le 09 juillet 2024 à 10h41, modifié le 09 juillet 2024 à 15h06 Temps de Lecture 1 min.

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Le logo de l’entreprise française Pasqal, à Massy (Essonne), dans le sud de Paris, le 17 juin 2024

Etre là et ailleurs en même temps. C’est ce qui se passe souvent dans notre cerveau, mais cela existe aussi dans la réalité physique. C’est l’une des propriétés de la physique quantique, qui théorise les propriétés des atomes et des particules. Décrite depuis plus de cent ans, cette science a donné naissance à l’électronique moderne, des lasers aux semi-conducteurs. Pourtant, elle n’en est qu’à ses balbutiements. Depuis les années 1970, les physiciens tentent d’élaborer un ordinateur quantique, où les particules remplaceraient les puces et révolutionneraient l’informatique.

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2024 pourrait bien être l’an I de ce bouleversement. La société française Pasqal, fondée notamment par le Prix Nobel de physique (2022) Alain Aspect, a annoncé trois étapes cruciales dans la très longue marche de cette technologie vers la réalité technologique et industrielle. La première est la livraison de son premier ordinateur au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, le 19 juin. La deuxième est la signature de deux contrats avec de vrais industriels : le pétrolier saoudien Aramco et l’armateur français CMA CGM, qui va investir dans la start-up, former ses ingénieurs au quantique et utiliser les machines de Pasqal. Enfin, une étape technologique majeure a été franchie dans la course à la taille.

Montée en puissance

La technologie dite des « atomes neutres » suivie par Pasqal, consiste à manipuler des atomes à l’aide d’une pince laser. Plus on en manipule en même temps, plus la capacité de calcul est grande. L’entreprise a été parmi les premières à passer le cap des cent atomes dans la même boîte. Le 25 juin, Pasqal est parvenue à en mettre mille. Les chercheurs disent mille « qubits », en analogie aux bits informatiques. On estime qu’à partir de cette taille, on pourra enfin démontrer la supériorité du quantique sur un ordinateur classique, cet « avantage quantique » que les chercheurs attendent depuis un demi-siècle.

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L’entreprise a signé un partenariat le 6 juin avec IBM, afin d’accélérer la montée en puissance des machines. Et la barre des 10 000 qubits est promise pour 2026. On pourra alors faire en quelques secondes des calculs qui auraient pris des milliers d’années avec un ordinateur classique. De quoi ouvrir des champs d’innovation exceptionnels dans l’énergie, la chimie, les transports ou la finance, même si la machine ne sait que calculer, mais pas raisonner avec un algorithme comme un ordinateur. Elle est donc un complément, comme une puce des millions de fois plus rapide et peu gourmande en énergie. Un saut quantique, qui prouve qu’en dépit de la morosité ambiante, la recherche française a encore du ressort.

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