L’industrie de l’habillement n’en finit pas de souffrir. Y compris le segment du « luxe accessible », plutôt préservé jusqu’ici. Illustration avec le cas de l’entreprise de mode féminine Ba&sh. Elle connaît, elle aussi, un « trou d’air conjoncturel », reconnaît un proche du dossier. Selon nos informations, une négociation avec les créanciers a été ouverte visant à réduire le fardeau financier pesant sur le groupe. Motif : le ralentissement de la consommation en Chine affecte le chiffre d’affaires, ce qui rend la charge de sa dette trop élevée. Une réunion avec les banquiers s’est tenue mardi 9 juillet, à Paris, les discussions en étant au stade préliminaire.
La marque a été créée en 2003 par Barbara Boccara et Sharon Krief – Ba&sh vient de la contraction de leurs prénoms −, associées à Dan Arrouas et son groupe Vog. Leur poids au capital avait été ensuite dilué, pour être ramené aux alentours de 30 %, y compris les salariés, à l’occasion de l’entrée de financiers à bord.
Même s’il est encore trop tôt pour dire dans quelles proportions cette restructuration promet de rebattre les cartes au sein du tour de table, d’ores et déjà, les fondateurs ont fait savoir qu’ils souhaitaient se renforcer au capital, en apportant leur soutien à la solution susceptible de relancer la marque. De son côté, le premier actionnaire, HLD – le groupe d’investissement fondé par Jean-Bernard Lafonta –, a indiqué lors des échanges préalables qu’il appuierait les fondateurs.
« Plafond de verre »
Ba&sh semble être arrivée au bout d’un cycle. En 2015, la prise de participation du fonds d’investissement L Catterton et du groupe Arnault avait lancé une expansion internationale record, orchestrée par le PDG, Pierre-Arnaud Grenade, pour atteindre 310 millions d’euros de ventes en 2022, en progression de 22 % par rapport à 2021. En sept ans, l’enseigne avait multiplié par sept son activité grâce à l’ouverture de 200 magasins et aux ventes en ligne. En mai 2022, HLD était entré au capital aux côtés des actionnaires historiques. A la fin 2023, Ba&sh comptait 326 boutiques réparties dans 40 pays, dont 110 en France.
Mais l’activité de la marque – 65 % provient de l’étranger – n’est plus aussi flamboyante : « 2023 a été une année de croissance plus maîtrisée, par choix de notre part », avait indiqué sans donner de chiffres précis M. Grenade lors d’une conférence de presse, le 17 juin, en évoquant « quelques fermetures de magasins » effectuées au cours de l’année. En 2024, sa feuille de route comprenait l’inauguration d’une vingtaine de magasins, dont dix en Europe et huit en Asie.
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