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Isabel Espanol

L’aéroport de Beauvais, la ruée vers l’Est d’un « accélérateur d’Europe »

Par  (Beauvais [Oise], envoyée spéciale)
Publié le 07 juin 2024 à 05h00, modifié le 07 juin 2024 à 12h42

Temps de Lecture 7 min.

Vus de l’extérieur, les bâtiments bleus de l’aéroport de Beauvais-Tillé ne sont ni très vastes ni très beaux. Avec leurs murs ondulés, on dirait même des hangars plantés en pleine campagne. D’autant qu’à l’intérieur l’infrastructure des deux terminaux n’incite guère non plus au rêve. Ici, pas de boutiques de luxe, pas de fauteuils cosy, pas de salons capitonnés ni de voiturettes électriques. Normal : cette plate-forme située dans l’Oise, à 100 kilomètres au nord de Paris, accueille exclusivement des vols low cost, pour la plupart à destination de l’Europe. On y va en voiture ou en autocar, avec des bagages réduits au minimum, comme le sont les installations et le prix des billets.

Telle est la promesse implicite de ce lieu : permettre de circuler à travers le continent sans se ruiner. Une possibilité que l’élargissement de l’Union européenne (UE) à l’Est a développé dans des proportions considérables. Au point qu’en vingt ans ce site est devenu le neuvième aéroport français en termes de flux et continue de croître à vive allure. Plus de 6 millions de passagers sont attendus en 2024, contre 4,6 en 2022.

L’histoire de cette métamorphose débute en 1997, avec la dérégulation du transport aérien. A partir de cette date, toute compagnie établie dans l’UE peut desservir librement les destinations de son choix. Flairant la bonne affaire, l’irlandais Ryanair cherche aussitôt des plates-formes où s’installer. En France, l’entreprise n’hésite pas longtemps : elle jette son dévolu sur l’aérodrome de Beauvais, doté d’une piste de 2 400 mètres de long et de 45 de large, soit les normes imposées par l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord. Pendant la seconde guerre mondiale, l’endroit a accueilli des bombardiers allemands en route pour l’Angleterre, puis des avions alliés, avant de redevenir, dans les années 1950, un aéroport civil d’où l’on décollait vers la Grande-Bretagne.

« Loisirs affinitaires »

Les affaires marchent gentiment pendant une vingtaine d’années, mais, au moment où la compagnie irlandaise s’intéresse à lui, la base aérienne est en train de péricliter, étouffée par la concurrence de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, inauguré en 1974. « En 1996, Beauvais n’accueillait plus que 60 000 passagers par an, indique Philippe Trubert, directeur du Syndicat mixte de Beauvais-Tillé, l’établissement propriétaire des lieux. Il était presque à l’arrêt. » L’arrivée de Ryanair, en mai 1997, change la donne : la société irlandaise, dont les appareils assurent aujourd’hui 80 % du trafic de l’aéroport, connaît un succès immédiat. Dès 2000, Beauvais voit déjà passer 387 000 voyageurs par an, pour 4 500 « mouvements », autrement dit décollages et atterrissages.

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