Les participants au premier débat des élections européennes, jeudi 14 mars, sur Public Sénat (de gauche à droite) : François-Xavier Bellamy (LR), Valérie Hayer (Renaissance), Manon Aubry (LFI), Thierry Mariani (RN), Léon Deffontaines (PCF), Marie Toussaint (EELV), Marion Maréchal (Reconquête !) et Raphaël Glucksmann (PS).
Live terminé

Elections européennes 2024 : revivez le premier débat avec les principales têtes de liste françaises

Agriculture, immigration, guerre en Ukraine, énergie et pouvoir d’achat… Les huit candidats ont été interrogés dans l’enceinte du Parlement européen pendant deux heures trente. Retrouvez les moments forts du débat.

Le 14/03 à 19:50

C’est la fin de ce live

Nous allons clore ce live consacré au premier débat de la campagne pour les élections européennes. Merci à toutes et à tous de l’avoir suivi ; vous pouvez continuer de le consulter et, même, d’en remonter le fil.

Dans quelques instants, le président de la République, Emmanuel Macron, sera interviewé au journal de 20 heures de TF1 et de France 2. Nous suivons aussi en direct ici.

Le 14/03 à 19:41

Le mot de la fin de Marion Maréchal (Reconquête !), Raphaël Glucksmann (PS-Place publique), Marie Toussaint (EELV) et Valérie Hayer (Renaissance)

  • Marion Maréchal, tête de liste Reconquête ! :

En conclusion, Marion Maréchal déclare : « Si vous voulez que l’Europe d’hier continue d’être l’Europe de demain, eh bien, vous avez l’embarras du choix autour de cette table puisque avec les socialistes, les LR, les écolos, d’une certaine manière, et les macronistes, évidemment, vous avez 50 nuances de Von der Leyen. » La candidate du parti d’extrême droite d’Eric Zemmour appelle à « changer la majorité pour avoir, non plus une Europe du centre et de la gauche, mais une Europe d’une droite authentique ». Mme Maréchal veut enfin la « défense de[s] racines chrétiennes, refusant l’islamisation du continent et le financement à toutes les organisations islamistes ».

  • Raphaël Glucksmann, tête de liste Parti socialiste-Place publique :

Le candidat du Parti socialiste et de Place publique en appelle aux « citoyennes et citoyens épris de justice et solidarité, de démocratie et d’Europe, qui refuse[nt] une globalisation sans règles des multinationales, sans responsabilité, l’accaparement dans les mains de quelques-uns de l’ensemble des richesses ». Il en appelle aussi à celles et ceux qui s’opposent à « la vassalisation de l’Europe, qui cro[ient] à l’émergence d’une puissance écologique européenne véritable ». Pour lui, « il n’y a pas de fatalité à l’impuissance [ni] à l’injustice » : « Nous avons rendez-vous le 9 juin avec nous-mêmes et avec l’histoire. »

  • Marie Toussaint, tête de liste Europe Ecologie-Les Vert :

A son tour, Marie Toussaint défend le vote écologiste pour le scrutin du 9 juin. « Hier, nous étions les seuls à vous dire la vérité sur le dérèglement climatique et la perte de la biodiversité ; aujourd’hui, nous sommes les seuls à vous proposer des mesures à la hauteur de la crise écologique », argue-t-elle. « Il est temps de voter pour les écologistes », appelle Mme Toussaint. « Vous savez, au fond de vous, que nous devons changer de modèle. »

  • Valérie Hayer, tête de liste Renaissance :

« Votez pour votre ou vos élus, c’est choisir votre avenir », déclare la tête de liste Renaissance, qui dit ne pas vouloir « d’une Europe faible, ni d’une « Europe pilotée par des réactionnaires qui portent atteinte à vos libertés et à vos intérêts ». Mme Hayer plaide à l’inverse pour « une Europe forte, fière, indépendante, souveraine et libre ». « Nous sommes avec ma famille politique la clé de voûte et le reflet de la puissance de la France à Strasbourg et à Bruxelles. Au lendemain du 9 juin, les caméras seront moins braquées sur nous, mais moi, je serai là, toujours pour continuer à défendre nos intérêts. »

Le 14/03 à 19:28

Le mot de la fin de Manon Aubry (LFI), François-Xavier Bellamy (LR), Thierry Mariani (RN) et Léon Deffontaines (PCF)

  • Manon Aubry, tête de liste de La France insoumise :

En pleine guerre entre Israël et le Hamas, l’eurodéputée « insoumise » a consacré sa dernière minute à l’évocation de la situation humanitaire dans la bande de Gaza. Elle a notamment déclaré : « Il y a beaucoup de candidats qui ont parlé de droit international, mais personne n’a évoqué le carnage humanitaire en cours dans la bande de Gaza et les morts à Gaza, avec plus d’enfants morts en l’espace de quatre mois [dans l’enclave palestinienne] qu’en l’espace de quatre ans dans l’ensemble des conflits internationaux. »

  • François Xavier-Bellamy, tête de liste Les Républicains :

« L’Europe, c’est un combat de tous les jours pour réussir à faire peser des idées, pour faire gagner des batailles essentielles pour les Français. Et sur tous les sujets qu’on a évoqués ce soir, ces batailles, eh bien, c’est nous qui les avons menées », a déclaré l’eurodéputé de droite. Défendant le bilan des eurodéputés LR au sein du Parlement européen, il a notamment cité la question de l’inclusion du nucléaire comme énergie bas carbone ou encore l’action pour « protéger nos valeurs face à l’entrisme islamiste ».

  • Thierry Mariani, représentant du Rassemblement national :

« Aujourd’hui, ce que nous proposons tout simplement, c’est de donner un coup d’arrêt à cette Europe de Mme von der Leyen [présidente de la Commission européenne] et de M. Macron. Parce que, je le dis aux Français, c’est la dernière occasion avant la fin du mandat [du président] de voter contre Emmanuel Macron », a-t-il déclaré, fustigeant le bilan de la mandature actuelle. Il a appelé à voter pour la liste du parti d’extrême droite afin de « ne plus subir » les décisions de l’Union européenne, « changer la politique qui a amené à une baisse du niveau de vie » ou encore « changer la politique migratoire ».

  • Léon Deffontaines, tête de liste du PCF :

« Qu’ont fait (…) La République en marche et le Rassemblement national des quelque 45 % qu’ils ont obtenu en 2019 ? (…) Moi, aujourd’hui, je souhaite fixer un nouveau cap », a lancé le benjamin des candidats têtes de listes. Il en appelle à une alternative de gauche face à un duel Renaissance-RN : « Je suis à tête d’une liste de large rassemblement à gauche avec des salariés, avec des travailleurs. Et demain, je souhaite que (…) nous puissions reprendre la main sur les décisions qui sont prises à Bruxelles et à Strasbourg ».

Le 14/03 à 19:17

Fin du débat sur le dernier thème, les candidats vont maintenant conclure

En conclusion, les huit candidats ont une minute de temps de parole pour convaincre les Français de voter pour leur liste le 9 juin.

Le 14/03 à 19:12

Raphaël Glucksmann (PS-Place publique) veut taxer « les profiteurs de guerre » et les « grandes fortunes, qui jusqu’ici échappent à l’impôt »

Sur l’énergie, Raphaël Glucksmann (PS-Place publique) estime que la question de « qui va payer la transition pour qu’elle soit socialement juste et productive » va l’opposer à Valérie Hayer (Renaissance). Le candidat de gauche propose dans un premier temps « des taxes massives sur les superprofits » parce que « l’inflation est d’abord liée à la guerre et il y a des profiteurs de guerre ». Ensuite, M. Glucksmann veut « un impôt européen sur les gains des grandes fortunes, les plus hauts patrimoines, les multimillionnaires et les milliardaires, qui jusqu’ici échappent à l’impôt, et nous voulons le faire à l’échelle européenne ».

En réponse, Valérie Hayer défend le bilan du camp présidentiel, comparant les 10 % de hausse des prix de l’énergie en France aux « 952 % » en Belgique. « Le bouclier tarifaire qui a été mis en place au niveau national a permis de protéger les Français bien plus encore que tous les autres Européens », estime-t-elle. Selon elle, « bien sûr qu’il faut rester dans le marché européen de l’électricité », car la France aurait sinon été touchée par « des black-out ». « La solidarité européenne, elle est utile et, d’un point de vue purement économique, c’est intéressant parce que, dans les moments de creux, on va chercher nos voisins allemands, italiens pour utiliser leur électricité et ne pas avoir de coupures d’électricité. »

La candidate Renaissance a aussi défendu le nucléaire, « parce que, évidemment, des tarifs moins élevés, ça veut dire plus de compétitivité, ça veut dire plus d’emplois à la clé ». Pour elle, « l’engagement en faveur du nucléaire est fondamental ».

Le 14/03 à 19:02

Manon Aubry et Léon Deffontaines plaident pour une « sortie du marché européen de l’énergie »

« Comment concrètement faire baisser la facture d’énergie des Européens, et donc des Français, qui a augmenté de plus de 60 % en l’espace de deux ans ? », a déclaré Manon Aubry (LFI), dans son propos introductif sur le sujet de l’énergie. Cette dernière a plaidé pour « sortir du marché européen de l’énergie », fustigeant la réforme en cours qui « de facto va mettre fin aux tarifs réglementés de l’électricité ». « Moi, je pense que l’énergie doit être un bien commun », a-t-elle argumenté, avant d’ajouter : « C’est le point commun entre la liste de Mme Hayer et la liste de M. Bardella : laisser toujours décider le marché », ce qui fait que « les prix explosent ».

Léon Deffontaines, tête de liste du PCF, a lui aussi plaidé pour une sortie du marché européen de l’énergie. « Aujourd’hui, on a un marché européen [dont le] principe, c’est d’indexer le prix de l’électricité en France sur le prix de la dernière énergie produite, en l’occurrence la plus chère, le gaz », a-t-il avancé. Il a notamment défendu le « mixte énergétique » en France et la part du nucléaire dans ce dernier.

Peu après, François-Xavier Bellamy, tête de liste de la droite (LR), a déclaré sur le sujet : « C’est mon point d’accord avec le Parti communiste français ; j’en ai peu, mais nous sommes les deux seules formations politiques dans les dernières décennies qui n’aient jamais varié sur la question du nucléaire.  »

A gauche, le sujet du nucléaire divise davantage. L’écologiste Marie Toussaint (EELV) a estimé que « pour tenir ou respecter l’accord de Paris, qui est l’engagement que nous vous avons pris de réduire de 75 % nos émissions de gaz à effet de serre en 2030, et de 95 % nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2040, il n’y a personne autour de la table qui peut me dire que c’est grâce au déploiement du nucléaire qu’on va réussir ». « Ce qu’il faut faire, c’est mener la guerre aux énergies fossiles et déployer les énergies renouvelables », a-t-elle ajouté.

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Electricité : la réforme du marché européen doit permettre de limiter la volatilité des prix

Publié le 15 décembre 2023 à 07h56 Temps de Lecture 3 min.
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Marion Maréchal, 34 ans, tête de liste de Reconquête !

Marion Maréchal (Reconquête !), à Paris, en mars 2024.

Petite-fille de Jean-Marie Le Pen, nièce de Marine Le Pen, Marion Maréchal a longtemps milité au sein du parti familial, le Front national (FN), défendant des positions ultraconservatrices. En 2012, à 22 ans, elle est élue députée FN, puis, trois ans plus tard, conseillère régionale de Provence-Alpes-Côte d’Azur. En 2017, elle se met en retrait de la vie politique et prend ses distances avec le parti.

Lors de la présidentielle de 2022, elle annonce son soutien au chroniqueur d’extrême droite Eric Zemmour et devient vice-présidente exécutive du parti Reconquête !. Candidate malheureuse comme suppléante aux législatives de 2022, dans le Vaucluse, elle est choisie en septembre 2023 par Eric Zemmour pour mener la liste Reconquête ! aux européennes. Elle présente ces élections comme un référendum sur l’immigration.

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Marion Maréchal, tête de liste aux européennes pour Zemmour face au Rassemblement national

Publié le 07 septembre 2023 à 10h32 Temps de Lecture 5 min.
Le 14/03 à 18:52

Dernière partie du débat autour des thèmes de l’indépendance énergétique et du pouvoir d’achat

Alors que les Vingt-Sept sont touchés par une forte inflation depuis la sortie de la crise liée au Covid-19 et le déclenchement de la guerre en Ukraine (qui a fait exploser les prix de l’énergie), la question du pouvoir d’achat et de l’autonomie énergétique est également un enjeu central des élections du 9 juin prochain au sein de l’Union européenne.

En zone euro, l’objectif officiel de la Banque centrale européenne (BCE) est de maintenir l’inflation à 2 % sur le moyen terme. En février, celle-ci s’élevait à 2,6 %, selon les données publiées par Eurostat, vendredi 1er mars. Il s’agit du cinquième mois d’affilée sous la barre des 3 %, très loin du pic de 10,6 % atteint en octobre 2022. Il n’y a plus que trois pays au-dessus de 4 % (l’Autriche, la Croatie et l’Estonie), et quatre en dessous de 2 % (la Finlande, l’Italie, la Lettonie et la Lituanie). La France, elle, est à 3,1 %.

Après une envolée des prix sans précédent en 2022, et plus de deux décennies après la libéralisation de l’énergie, l’Union européenne s’apprête par ailleurs à réformer son marché de l’électricité.

Le 14/03 à 18:52

Marie Toussaint (EELV) appelle à « livrer plus d’armes à l’Ukraine »

Depuis le début de « cette séquence, qui était consacrée à comment aider l’Ukraine, personne n’a répondu à la question de comment nous devons effectivement aider l’Ukraine », estime Marie Toussaint (EELV). « Il faut livrer plus d’armes », appelle-t-elle, tout en reconnaissant que, « pour l’instant, notre industrie n’en est pas capable ».

« Je veux quand même rappeler que l’Ukraine ne doit pas tomber, mais pas seulement parce qu’elle est la protection entre la Russie de Vladimir Poutine et l’Europe. (…) Aussi parce que nous, les écologistes, nous avons toujours été pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et, en l’occurrence, pour le respect du droit international. »

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Après deux ans de sanctions contre Moscou, l’UE s’efforce de limiter leur contournement

Publié le 20 février 2024 à 04h15 Temps de Lecture 4 min.

Mme Toussaint a dressé une liste de trois propositions. La première est « d’utiliser les 200 milliards d’euros d’avoirs gelés des oligarques russes pour [soutenir] l’Ukraine dans son effort de guerre et dans sa reconstruction ». Ensuite, la candidate écologiste propose de « taper la Russie au porte-monnaie », appelant à stopper les dépenses « dans le gaz, les engrais, l’uranium et le pétrole » et estimant que les paquets de sanctions européennes « sont insuffisants ». Enfin, Marie Toussaint appelle à nouveau à « livrer des armes et des soutiens financiers à l’Ukraine ». Par ailleurs, les Ukrainiens « ont leur place dans l’Union européenne ».

Le 14/03 à 18:51 Portrait

Marie Toussaint, 36 ans, tête de liste d’Europe Ecologie-Les Verts

Marie Toussaint (Europe Ecologie-Les Verts), à Paris, en juillet 2023.

Elue eurodéputée en 2019 sur la liste de Yannick Jadot, l’écologiste de 36 ans a été choisie par les militants d’Europe Ecologie-Les Verts comme tête de liste pour les européennes de juin 2024. Inconnue du grand public jusqu’à il y a peu, elle s’est imposée sur la scène militante avec « L’affaire du siècle » quand, en 2019, elle a assigné l’Etat en justice pour lui enjoindre de respecter ses engagements en faveur du climat. Plus de 2 millions de citoyens ont signé la pétition lancée en parallèle et, en 2021, la France a été condamnée par le Conseil d’Etat pour inaction climatique.

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Marie Toussaint, une discrète tête de liste pour les écologistes aux européennes

Publié le 08 août 2023 à 05h00 Temps de Lecture 5 min.
Le 14/03 à 18:47

Valérie Hayer (Renaissance) défend les propos d’Emmanuel Macron sur l’envoi potentiel de soldats en Ukraine 

« D’abord, je voudrais revenir sur ce qui a été dit au tout début de ce débat et qui n’est pas anodin, quand Thierry Mariani affirme que l’Europe n’est pas menacée [par la guerre en l’Ukraine et la Russie]. Ça a été dit, [il y a des] liens entre le Rassemblement national et le Kremlin. Ce n’est pas nous qui le disons, c’est une commission spéciale de l’Assemblée nationale, présidée par un député du Rassemblement national », a lancé la tête de liste macroniste aux européennes, Valérie Hayer.

En réponse à une question sur la pertinence des récents propos controversés du président Macron, qui a dit ne pas « exclure » l’envoi de troupes au sol en Ukraine, Mme Hayer déclare qu’ « il faut soutenir les Ukrainiens jusqu’au bout. La sécurité des Ukrainiens, c’est notre sécurité », avant de défendre la position du chef de l’Etat : « Oui, l’ambiguïté stratégique est nécessaire (…). Par principe, on n’exclut rien. »

Relancée sur le sujet par Manon Aubry (LFI), qui s’élève, comme le reste de l’opposition, contre l’éventualité d’envoyer des soldats français sur le sol ukrainien, Mme Hayer a répondu : « Personne ne veut un affrontement direct avec la Russie de Vladimir Poutine. (…) C’est à Vladimir Poutine qu’il faut fixer des lignes rouges. Et ce n’est pas à Vladimir Poutine, non plus, de fixer notre politique étrangère à la fois nationale mais aussi européenne »

« Donc oui, il n’a pas été suivi par les Européens », a-t-elle ajouté au sujet des propos d’Emmanuel Macron, tout en estimant qu’« il a créé le consensus autour de lui pour dire : “Il faut plus de soutien à l’Ukraine, il faut faire mieux, et il faut faire plus” ».

Le 14/03 à 18:47 Pour approfondir

Volodymyr Zelensky : « Vos enfants ne vont pas mourir en Ukraine »

A la veille du débat au Parlement français sur le soutien à Kiev, le président ukrainien revient sur les propos d’Emmanuel Macron, qui n’exclut pas l’envoi de troupes, et précise les conditions d’une éventuelle présence au sol d’un personnel militaire technique européen : « On ne parle que de formation. »

Volodymyr Zelensky : « Vos enfants ne vont pas mourir en Ukraine »

Par Sylvie Kauffmann

Lecture : 7 min.

Dans un entretien au Monde et à BFM-TV, lundi 11 mars, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, récuse toute idée d’une « pause » dans les combats, qui ne ferait qu’apporter « de l’oxygène » à Vladimir Poutine.
Le 14/03 à 18:44

Pour Manon Aubry (LFI), « il n’y a pas d’issue militaire » au conflit en Ukraine

Interrogée sur la guerre en Ukraine, Manon Aubry (La France insoumise) « assume de dire qu’il n’y a pas d’issue militaire » au conflit, qui ne « bénéficie qu’aux marchands de cercueils et aux marchands d’armes ». Pour elle, « il faudra assumer une issue diplomatique ». Toutefois, « il faudra continuer à aider l’Ukraine, et nous l’avons fait ici, au Parlement européen », affirme-t-elle. Elle « refuse que [sa] génération soit sacrifiée pour aller combattre face à la Russie » et rappelle qu’« on ne fait la paix qu’avec ses ennemis. » Il en va, selon elle, de « l’avenir de l’Europe ».

En réponse à Mme Aubry, Léon Deffontaines (PCF) affirme que « la première des choses qu’il faut dire aujourd’hui, c’est qu’il faut aider les Ukrainiens à se défendre », voire « essayer de geler au maximum le front pour éviter que les troupes russes continuent d’avancer ». Mais comme la candidate « insoumise », M. Deffontaines veut « porter une voix de paix » et, pour lui, « à un moment ou un autre, et le plus rapidement possible, il faudra mettre M. Zelensky et M. Poutine autour de la table pour discuter d’un traité de paix ».

« Les mêmes aujourd’hui qui nous disent qu’il faut se préparer à envoyer des troupes sur le front ukrainien sont les mêmes qui nous disaient qu’il fallait intervenir en Irak en 2003 », assène le candidat communiste.

« Personne ne vous demandera jamais d’aller sur le front », répond Raphaël Glucksmann (PS-Place publique), pour qui l’issue de la guerre ne peut être que le retrait de Vladimir Poutine d’Ukraine. « Je suis très solidaire [de Kiev] mais ce n’est pas par solidarité envers les Ukrainiens, c’est un investissement dans notre propre sécurité », affirme M. Glucksmann.

Le 14/03 à 18:30 Pour approfondir

La réhabilitation de Thierry Mariani, proche du Kremlin devenu voix du RN

Naguère en visite en Irak chez Saddam Hussein ou en Syrie chez Bachar Al-Assad, l’ancien secrétaire d’Etat aux transports de Nicolas Sarkozy connaît bien l’hémicycle européen, où il siège depuis 2019, explique notre journaliste Corentin Lesueur. Mais ses liens avec le régime de Vladimir Poutine, notamment ses déplacements comme observateur électoral dans les régions annexées, en avaient fait depuis plus de deux ans un indésirable jusque dans son propre parti.

Elections européennes 2024 : la réhabilitation de Thierry Mariani, un proche du Kremlin devenu voix du RN

Par Corentin Lesueur

Lecture : 3 min.

Convaincu qu’une vague d’extrême droite déferlera bientôt sur le continent, Jordan Bardella ne rêve même plus de sortir de l’Union européenne (UE). « On ne quitte pas la table du jeu quand on est en train de gagner la partie », répète le président du Rassemblement national (RN). Mais toutes les tables ne seraient plus dignes d’accueillir l’eurodéputé, qui a balayé l’invitation de la chaîne Public Sénat, hôte, jeudi 14 mars, du premier débat de la campagne européenne. « Soyons sérieux… Et pourquoi pas Coquelicot TV ? », a-t-il moqué.
Le 14/03 à 18:25

Thierry Mariani, attaqué sur ses positions prorusses, qualifié de « petit télégraphiste » et d’« idiot utile du Kremlin », par Raphaël Glucksmann et Valérie Hayer

L’eurodéputé Thierry Mariani, qui représente le Rassemblement national (RN) en l’absence de Jordan Bardella, a été le premier interrogé sur la question de l’aide à l’Ukraine – alors que le RN s’est abstenu mardi à l’Assemblée lors du vote sur l’accord bilatéral franco-ukrainien –, compte tenu de ses positions pro-Kremlin assumées ces dernières années, y compris après l’annexion de la Crimée, en 2014.

Interrogé au sujet d’une de ses déclarations le 21 février 2023 sur Franceinfo – où il avait dit « on a intérêt à avoir de bons rapports avec la Russie. Cette guerre n’est pas la nôtre. Il vaut mieux discuter avec Vladimir Poutine, qui est quand même un chef d’Etat qui a de l’expérience » –, il a soutenu ses propos, assumant ne pas avoir changé d’avis, en déclarant, avec un certain art de l’esquive : « Une guerre doit toujours finir par un accord. Et quoi qu’il arrive, il faudra discuter avec ceux qui, par moments, peuvent être vos pires ennemis. Chaque guerre se termine comme ça. » Ajoutant au sujet de la guerre en Ukraine : « Nous disons tout simplement d’abord que l’Europe n’est pas aujourd’hui directement menacée. »

Il a ensuite été coupé et invectivé par la candidate Valérie Hayer (Renaissance) et Raphaël Glucksmann (Place publique-PS) sur ce sujet. « Vous avez aidé Poutine sur le terrain ? Monsieur Mariani, vous l’avez aidé à surveiller l’élection fantôme [menée par la Russie en Crimée, en 2014, pour entériner l’annexion du territoire] ? (…) Vous avez pris de l’argent de M. Poutine ? », lui a notamment lancée la candidate du camp macroniste, avant que l’eurodéputé d’extrême droite lui réponde : « Attention à vos accusations ! »

« Vous avez reconnu l’annexion de la Crimée ! », a, de son côté, lancé M. Glucksmann, ajoutant avoir pour cela « hésité à venir ce soir », débattre avec M. Mariani, le qualifiant de « petit télégraphiste du Kremlin ». L’eurodéputé du RN a, lui, accusé le groupe socialiste européen d’être sous l’influence du Qatar, en référence au « Qatargate ».

« Monsieur Mariani, (…) vous avez autant soutenu la Russie de Vladimir Poutine, quand vous avez été, pardonnez-moi de vous le dire, un idiot utile du Kremlin, mais presque un agent du Kremlin sur le territoire européen », a encore assené Valérie Hayer à l’adresse de l’eurodéputé RN.

Le 14/03 à 18:16

Les candidats passent au débat sur la guerre en Ukraine

Alors que la guerre en Ukraine, déclenchée en février 2022 par l’invasion de la Russie, est entrée dans sa troisième année, les Vingt-Sept ont réussi à s’accorder le 1er février sur le versement d’une aide financière supplémentaire de 50 milliards d’euros à Kiev, en plus de l’aide déjà apportée ou promise en matière de formation et de matériel militaire, ainsi que des multiples trains de sanctions pris contre l’économie russe depuis deux ans.

Si aucun parti français ne remet publiquement en cause le soutien à l’Ukraine, cette question de la mesure de l’aide à apporter à Kiev et son armée, ainsi que celle des relations diplomatiques avec la Russie, est brûlante en France et l’un des enjeux centraux de cette campagne européenne.

Alors que l’accord bilatéral de sécurité signé en février entre Paris et Kiev, et sur lequel ont été consultés, à titre symbolique, les députés et les sénateurs mardi et mercredi, a été voté à une large majorité par ces derniers, les élus « insoumis » et communistes s’y sont notamment opposés, tandis que le Rassemblement national s’est abstenu – tous disant s’opposer au principe d’une adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’OTAN. Toutes les oppositions ont aussi dénoncé ces dernières semaines les propos d’Emmanuel Macron sur un éventuel envoi de troupes alliées.

Alors que la question du soutien des Etats-Unis à l’Ukraine pourrait être menacée par une réélection de Donald Trump en fin d’année, et alors que les républicains au Congrès bloquent actuellement une enveloppe d’aide importante pour Kiev, les candidats sont interrogés à ce propos  : « L’Europe peut-elle se défendre seule ? », « Faut il faire beaucoup plus pour l’Ukraine ? », « Quelle stratégie face à Vladimir Poutine ? ».

Le 14/03 à 18:13 Portrait

Manon Aubry, 34 ans, tête de liste de La France insoumise

Manon Aubry (La France insoumise), à Bordeaux, en mars 2024.

En 2019, l’ancienne porte-parole de l’ONG Oxfam France avait été propulsée tête de liste de La France insoumise (LFI) aux européennes à l’âge de 29 ans. Avec 6,3 % des voix, LFI avait alors obtenu six sièges au Parlement européen. Pour 2024, l’eurodéputée a longtemps espéré pouvoir créer une liste commune à gauche – malgré les réticences d’Europe Ecologie-Les Verts et du Parti communiste français – capable de battre le bloc macroniste et la liste du Rassemblement national. Elle a finalement annoncé le 28 janvier qu’elle partait seule, comme tête de liste de LFI.

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LFI dévoile sa liste pour les européennes, entre nostalgie de la Nupes et engagement pour la cause palestinienne

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Le 14/03 à 18:10

Léon Deffontaines (PCF) : « Le “zéro immigration”, ce n’est pas possible, mais supprimer les frontières, ça n’existe pas »

Débattant toujours sur l’immigration, Léon Deffontaines – après avoir demandé à Mme Maréchal de respecter sa prise de parole et de le laisser s’exprimer – affirme : « Ceux qui disent “zéro immigration”, ce n’est pas possible, mais ceux qui disent qu’il faut supprimer les frontières, ça n’existe pas, parce que, sauf preuve du contraire, un Etat a toujours eu des frontières. »

Pour la tête de liste du Parti communiste français (PCF), le principal enjeu du débat sur l’immigration est « la question de l’intégration », afin de « permettre à celles et ceux qui fuient la guerre et la misère d’être intégrés dans notre société ». Pour lui, « il faut aussi se poser la question de pourquoi il y a les populations qui émigrent ». « On ne part pas par gaieté de cœur, on ne part pas par liberté », estime-t-il.

Avant Léon Deffontaines, la candidate de Renaissance, Valérie Hayer, a défendu le « pacte migratoire » européen, interrogeant les autres participants sur leur vote. « Vous ne voulez pas trouver de solution aux problèmes migrants ? », demandait-elle. Ce pacte est, défend-elle, « une solution européenne à un problème qui est mondial, c’est l’efficacité tout en fermeté et en humanité ». Pour la candidate du camp présidentiel, il s’agit de « la seule solution qui permette de répondre avec efficacité aux défis migratoires dans deux ans ; dans deux ans, on n’a plus de Lampedusa, on n’a plus la “jungle” de Calais ».

Le 14/03 à 18:09

Manon Aubry dénonce les « 50 nuances d’extrême droite » de ses opposants sur la question de l’immigration

« Votre obsession sur l’immigration zéro c’est le chaos », a répondu Raphaël Glucksmann (Place publique-PS) à François-Xavier Bellamy au sujet de l’immigration en Europe. Il plaide quant à lui pour la reprise des « sauvetages en mer pour que la Méditerranée ne se transforme en cimetière » et pour une meilleure politique de « coordination » et de « répartition des demandeurs d’asile », s’opposant à toute « délégation » de la problématique à des pays tiers.

La candidate d’extrême droite Marion Maréchal (Reconquête !) se dit en « désaccord complet » avec M. Glucksmann et estime que l’Union européenne a « perdu complètement le contrôle sur l’immigration », que les politiques d’aide et d’accueil pour les demandeurs d’asile participent à créer « un appel d’air phénoménal à tous les candidats au droit à l’immigration » et évoque ce qu’elle appelle un « basculement civilisationnel » en Europe. « C’est pour ça que je considère que c’est un combat prioritaire », a-t-elle poursuivi.

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Immigration : le mythe de « l’appel d’air »

Publié le 11 janvier 2023 à 04h30 Temps de Lecture 3 min.

« Je pense qu’après ces 50 nuances d’extrême droite qu’on a entendues, ça va être bien de remettre un peu d’humanité », a ensuite rebondi Manon Aubry, tête de liste « insoumise ». Dénonçant la politique migratoire actuelle de l’Europe et s’exprimant au sujet du futur « pacte migratoire » européen, elle a fait savoir que les eurodéputés de son parti voteraient contre car, selon elle, « ce qui est prévu, c’est un mécanisme de solidarité qui n’est pas contraignant ». Pour la candidate LFI, « les Etats qui ne veulent pas financer cela ont la possibilité de financer des murs aux frontières de l’Union européenne et de renvoyer les migrants vers des pays qui ne sont pas sûrs ».

Le 14/03 à 17:59 Pour approfondir

Les enjeux du « pacte migratoire » européen, cible des critiques du Rassemblement national

Annoncé comme « un nouveau départ » pour réformer la politique d’accueil européenne mise en difficulté lors de la crise de 2015, le projet fait l’objet d’intenses négociations depuis plus de trois ans.

Comprendre les enjeux du « pacte migratoire » adopté au Parlement européen

Par Assma Maad

Lecture : 5 min.

Les eurodéputés ont adopté définitivement, mercredi 10 avril, lors d’une minisession plénière à Bruxelles, le pacte sur la migration et l’asile. Avec pour objectif de réformer la politique migratoire européenne, ce « pacte migratoire » prévoit notamment le durcissement du contrôle des arrivées de migrants au sein de l’Union européenne (UE), et la mise en place d’un système de solidarité entre les Etats membres dans la répartition des réfugiés.

Le contexte

Live animé par Marie Pouzadoux et Sandra Favier

Image de couverture : Les participants au premier débat des élections européennes, jeudi 14 mars, sur Public Sénat (de gauche à droite) : François-Xavier Bellamy (LR), Valérie Hayer (Renaissance), Manon Aubry (LFI), Thierry Mariani (RN), Léon Deffontaines (PCF), Marie Toussaint (EELV), Marion Maréchal (Reconquête !) et Raphaël Glucksmann (PS). Frédérique Clément / Capa Pictures pour Public Sénat
  • A trois mois de l’échéance électorale, le premier débat de la campagne pour les élections européennes oppose, jeudi 14 mars, les huit principales têtes de liste françaises. Dans l’enceinte du Parlement européen et pendant deux heures trente, les candidats seront interrogés sur quatre thèmes d’actualité : agriculture, immigration, guerre en Ukraine et énergie et pouvoir d’achat. Animé par Thomas Hugues (Public Sénat) et Nathalie Mauret (Groupe EBRA), le débat sera diffusé en direct sur Public Sénat, de 17 heures à 19 h 30.
  • Qui participe ? Manon Aubry (La France insoumise), François-Xavier Bellamy (Les Républicains), Léon Deffontaines (Parti communiste français), Raphaël Glucksmann (Place publique et Parti socialiste), Valérie Hayer (Renaissance), Marion Maréchal (Reconquête !) et Marie Toussaint (Europe Ecologie-Les Verts). Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, a décliné l’invitation au débat, et sera représenté par Thierry Mariani.
  • D’après la troisième vague de l’enquête électorale réalisée début mars par Ipsos, en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), l’Institut Montaigne, la Fondation Jean Jaurès et Le Monde, le RN consolide et élargit son socle, tandis que le parti présidentiel et ses alliés reculent. Le parti d’extrême droite mené par M. Bardella est crédité de 31 % des intentions de vote parmi les personnes certaines d’aller voter (avec une marge d’erreur de 1,3 point), tandis que Renaissance atteint 18 % (marge d’erreur : 1 point).

Pour aller plus loin :

Analyse. Les enjeux nationaux priment encore pour un électeur sur deux

Décryptage. Marion Maréchal et Eric Zemmour, en difficulté face au RN, renforcent leur ligne anti-islam lors de leur premier meeting des européennes

Reportage. A Lille, le parti présidentiel Renaissance lance la campagne de sa tête de liste, Valérie Hayer

Trombinoscope. Qui sont les candidats aux élections européennes de 2024 ?

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