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L’économie sociale et solidaire, « béquille » des régimes socio-économiques en crise

Dans « L’Economie sociale et solidaire. Une utopie réaliste pour le XXIᵉ siècle ? », l’économiste Robert Boyer revient sur les freins qui empêchent ce modèle de s’imposer comme une alternative aux régimes de libre marché et à ceux bâtis autour de l’interventionnisme public.

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Publié le 30 novembre 2023 à 07h00

Temps de Lecture 2 min.

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Livre. C’est un mouvement de balancier qui s’observe sur le temps long historique. Il décrit une « oscillation entre la tentative d’un tout-Etat et l’espoir d’une autorégulation des marchés ». Et ne manque pas d’interroger les analystes de l’économie sociale et solidaire. Pourquoi cette troisième voie n’est-elle jamais parvenue à remettre en cause ce qui s’apparente à un mouvement perpétuel ? « Comment expliquer qu’elle ne se soit pas constituée en une alternative largement discutée dans la société et la sphère politique ? » C’est l’interrogation centrale portée par l’économiste Robert Boyer, l’un des pères de la théorie de la régulation, dans son nouvel ouvrage L’Economie sociale et solidaire. Une utopie réaliste pour le XXIe siècle ? (Les Petits Matins).

Une interrogation renouvelée aujourd’hui au vu de « l’intensité et la conjonction des crises sociales, financières, sanitaires et climatiques qui ont secoué le monde durant les dernières décennies. Elles “ouvrent la possibilité d’un (…) renouveau de la solidarité” », estime l’auteur. Le temps – l’« âge d’or » – de l’économie sociale et solidaire serait-il arrivé ? La conjoncture serait-elle, enfin, favorable à l’avènement d’un nouveau modèle socio-économique bâti autour d’elle ?

Pour répondre à cette problématique, M. Boyer livre au fil des pages une approche croisant théories économiques et analyses historiques. Ce faisant, il décrit les mécanismes qui ont, au fil du temps, présidé au développement de l’économie sociale et solidaire. Elle est avant tout, pour l’auteur, fille de crises. L’économie sociale et solidaire « se nourrit des limites tant des mécanismes marchands, incapables d’assurer la paix sociale, que des interventions d’un Etat central désarçonné par l’inadéquation et l’inefficacité de ses procédures face aux problèmes émergents qui risquent de saper sa légitimité ».

« Des solutions de second rang »

C’est ce qui s’est passé, par exemple, en Argentine, où les crises économiques ont vu se développer des monnaies locales. Des processus innovants qui ont soutenu « un minimum d’activité économique et limit[é] la chute dans la pauvreté extrême ». L’économie sociale et solidaire a, dans un second temps, reflué, à mesure que la crise s’effaçait et que le marché retrouvait ses capacités d’action.

L’économie sociale et solidaire ne serait ainsi que la « béquille » des systèmes socio-économiques en place, apportant son soutien grâce à des dispositifs novateurs, avant de regagner son lit lorsque les difficultés s’éloignent. M. Boyer en convient : « Jamais une crise, même sévère, n’a propulsé une transition d’une économie capitaliste vers un régime fondé sur la solidarité et la réciprocité. »

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