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La mutuelle, le salaire et les négociations annuelles obligatoires

Si les salariés perçoivent les dispositifs de prévention santé ou de prévoyance comme un avantage, ils ne les assimilent pas à une rémunération, lors des négociations annuelles obligatoires (NAO), explique la journaliste du « Monde » Anne Rodier dans sa chronique.

Publié le 19 décembre 2023 à 08h50 Temps de Lecture 1 min.

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Carnet de bureau. A l’heure des négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les rémunérations, le regard des DRH a tendance à se décaler. Lorsque les directions des ressources humaines n’ont pas l’enveloppe budgétaire suffisante pour décider de revalorisations salariales significatives, soit parce que l’entreprise est en difficulté, soit parce que la stratégie du groupe fixe d’autres priorités, ou pour toute autre raison, la première piste étudiée est celle des « autres avantages salariés », comme la mutuelle. Les salariés considèrent-ils pour autant leur mutuelle comme un élément de rémunération ?

Le 15e baromètre de la prévoyance, publié mardi 19 décembre, délivre quelques éléments de réponse sur le sujet. Il a été réalisé par l’IFOP pour le Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP) auprès d’un millier de salariés en septembre et autant d’employeurs en octobre.

La mutuelle est bien perçue comme un avantage par les salariés. Selon cette étude, 87 % des personnes interrogées estiment qu’il est important de développer des actions de prévention santé ou de prévoyance (invalidité, dépendance, décès) dans leur entreprise. « Les Français perçoivent la mutuelle comme un avantage réel, tangible, une réponse à l’enjeu prioritaire qu’est la santé. Dans le cadre de nos enquêtes qualitatives, où le pouvoir d’achat est une préoccupation majeure, les dépenses de santé ressortent fortement », remarque Frédéric Dabi, le directeur général de l’IFOP. Plus d’un salarié sur deux (54 %) n’avance pas de frais pour la plupart des dépenses de santé grâce à sa mutuelle.

Le salaire, c’est le salaire

La ressource financière que représentent ces dispositifs va au-delà du collaborateur. L’étude CTIP révèle que 43 % des salariés interrogés utilisent la complémentaire santé d’entreprise (mutuelle) pour couvrir une autre personne (conjoint, ayant droit).

De leur côté, les employeurs voient dans la mutuelle un facteur d’attractivité. Ils ont souvent augmenté les niveaux de garanties proposées. Ainsi, 46 % des dirigeants interrogés déclarent avoir un niveau de couverture qui a été négocié par l’entreprise contre 41 % deux ans auparavant. Et seuls 44 % (contre 47 % en 2021) se contentent du niveau minimum prévu par la loi. « Les employeurs perçoivent la mutuelle comme un élément de valorisation de l’entreprise », commente M. Dabi.

Mais les salariés n’assimilent pas pour autant les dispositifs de prévention santé ou de prévoyance à une rémunération. Selon l’étude CTIP, seules 16 % des personnes interrogées considèrent les garanties de prévoyance comme « un plus payé par l’entreprise ». Les deux tiers (64 %) estiment que c’est avant tout « une protection pour soi et ses proches ». C’est pour « améliorer la santé » qu’il est important de développer la prévoyance en entreprise, répondent-ils. Idem pour la complémentaire santé. « Faire passer aux salariés qu’une mutuelle est un élément de rémunération tangible paraît insurmontable », analyse M. Dabi. Le salaire, c’est le salaire.

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