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Les ressorts de la croissance des start-up

La croissance soutenable des start-up exige, d’une part, la construction et la préservation d’un patrimoine de compétences qui détermine l’identité de leur offre et, d’autre part, l’adjonction de nouvelles compétences sans mettre en danger ce patrimoine, explique dans sa chronique le professeur émérite en sciences de gestion Armand Hatchuel.

Publié le 16 janvier 2024 à 06h00 Temps de Lecture 2 min.

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Entreprises. Dans de nombreux secteurs, les start-up sont considérées comme le vecteur des technologies à venir. Les Etats les soutiennent, les grandes entreprises cherchent à les acquérir et les financiers développent des investissements adaptés. Mais, contrairement à une PME traditionnelle, on demande à une start-up technologique de promettre une croissance forte et rapide, et, pour les meilleures, de décrocher le titre de « licorne », en valant plus de 1 milliard de dollars (914 millions d’euros environ) en Bourse.

Cependant, une recherche récente montre que la croissance commerciale et financière d’une start-up masque les dilemmes et les transformations qu’elle doit affronter. Car le changement d’échelle exige l’élaboration d’un patrimoine technique et commercial à la fois robuste et flexible (« Condition du passage à l’échelle d’une start-up deep tech : gérer la conception du patrimoine de création », Louise Taupin, thèse Mines Paris-PSL, décembre 2023).

Dans la représentation commune, la croissance d’une start-up qui développe une innovation technologique passe d’abord par la conception d’un prototype. Puis, une fois celui-ci validé, par des investissements qui permettront de produire plus largement, de faire connaître les produits et de gagner de nouveaux clients.

Schéma trop simplificateur

Mais, sur le terrain, ce schéma est trop simplificateur. Ainsi, une start-up développant une solution de culture de fraises dans des conteneurs disposés en centre-ville avait bien réussi une première implantation, mais elle n’a pu reproduire celle-ci à l’identique. Pour conquérir d’autres territoires, elle a dû explorer une plus large gamme de produits, inventer une gestion nouvelle des conteneurs, rediscuter la zone de distribution de ses produits, etc.

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La croissance de cette entreprise a donc nécessité bien plus qu’un prototype : l’acquisition d’un ensemble plus large de solutions techniques et commerciales. Chaque nouvelle implantation a puisé dans cet ensemble, tout en nécessitant parfois d’introduire des modifications et des adaptations, qui ont été préservées dans les développements ultérieurs.

Ces phénomènes ont été retrouvés dans des start-up développant, par exemple, des robots pour l’impression de peaux artificielles ou des techniques innovantes de collecte et de transformation de la biomasse chez des éleveurs.

La chenille en papillon

Les schémas de croissance habituels sont inadaptés aux véritables innovations technologiques. Ils oublient que, dans de tels contextes, il n’est pas possible de stabiliser définitivement des produits et des usages, tout en cherchant la conquête de nouveaux clients. La croissance soutenable des start-up exige donc, d’une part, la construction et la préservation d’un patrimoine de compétences qui détermine l’identité de leur offre et de leurs métiers, et, d’autre part, face à de nouvelles opportunités, l’adjonction de nouvelles compétences sans mettre en danger ce patrimoine.

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