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Que reste-t-il du compte personnel de formation, qui nécessitera bientôt une participation financière du salarié ?

L’introduction d’un reste à charge aux frais du salarié annoncé à 10 % est une nouvelle réduction des « droits à formation », le compte personnel de formation étant ainsi réduit à un simple coup de pouce, explique la journaliste du « Monde » Anne Rodier dans sa chronique.

Publié le 28 février 2024 à 06h30, modifié le 28 février 2024 à 10h05 Temps de Lecture 2 min.

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Carnet de bureau. Jeudi 22 février, le décret distribuant les coupes budgétaires par ministère a été publié au Journal officiel annonçant 1,1 milliard d’euros de moins pour la mission Travail et emploi. Une première victime de ce tour de vis avait été désignée trois jours auparavant par le ministre délégué chargé des comptes publics, Thomas Cazenave, avec « la mise en œuvre dès cette année » d’une participation financière des salariés à leur compte personnel de formation (CPF), afin de dégager 200 millions d’euros.

Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, il est encore temps d’en profiter : la concrétisation de cette annonce passe par un décret attendu pour avril. Les actifs pourront toutefois continuer de se former après, mais que restera-t-il du CPF ?

Créé en 2014 et entré en vigueur en janvier 2015, le CPF a confié au salarié la responsabilité de sa formation professionnelle pour qu’il puisse la mener tout au long de sa carrière en fonction de ses propres besoins sans dépendre du lien de subordination salarié employeur. C’était une première dans l’histoire de la formation continue. Un pari sur l’autonomie du salarié.

Distinct des plans de formation conduits par l’employeur, ce dispositif est rattaché à l’individu. Ses droits à formation le suivent d’une entreprise à l’autre. Le salarié possède un compte personnel sur la plate-forme numérique Moncompteformation.gouv.fr crédité par son ou ses employeurs sous forme de « droits à la formation ». Une manne à sa disposition, actuellement plafonnée de 5 000 à 8 000 euros selon le profil, pour apprendre une langue étrangère, passer son permis de conduire ou toute autre formation certifiante pour évoluer dans son parcours professionnel.

Bon vouloir de l’employeur

Les premiers à l’avoir compris sont les organismes de formation, qui se sont rués sur le CPF, bataillant pour que leurs formations soient reconnues « certifiantes », condition sine qua non pour bénéficier du financement. Il est même, un temps, devenu un terrain de chasse des escrocs en tout genre qui proposaient des formations fantômes.

Les premières années de vie du dispositif, l’employeur y déposait des heures de formation qui – première entaille au dispositif – ont été converties en euros à partir de 2019, sur la base d’une heure de formation à 15 euros, excluant de fait les formations les plus onéreuses. Les salariés pouvaient donc prévoir de se former librement, mais pas trop cher.

La part d’actifs peu ou pas diplômés étant très importante en France, l’argument de l’employabilité a porté. Et les opérateurs de compétences comme les entreprises ont dès lors commencé à compléter les financements insuffisants, réintroduisant une dépendance de la formation du salarié au bon vouloir de l’employeur.

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