Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« Travailleur (mais) pauvre » : comment sortir de la pauvreté laborieuse ?

Dans son ouvrage, l’économiste Gilbert Cette estime que la pauvreté laborieuse a pour principales origines l’« insuffisance du nombre d’heures de travail » (temps partiel, contrats courts) et la « situation familiale » (structures monoparentales), bien plus que le niveau du salaire horaire.

Par 

Publié le 30 mai 2024 à 06h00

Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

C’est un débat apparu aux Etats-Unis dans les années 1960. Au cœur des « trente glorieuses », de multiples indicateurs ont été développés pour mettre en lumière l’existence de travailleurs pauvres, les « working poor ». Pourquoi, en ces temps prospères, « le travail n’était[-il] pas un antidote d’une parfaite efficacité contre la pauvreté » ?

Plusieurs décennies plus tard, Gilbert Cette, professeur à Neoma Business School, président du groupe d’experts sur le smic de 2017 à 2024, poursuit la réflexion sur le sujet dans un ouvrage, Travailleur (mais) pauvre (De Boeck Supérieur).

L’auteur propose une analyse documentée de la pauvreté en France – soulignant les « enseignements de la littérature », mais aussi les résultats contradictoires de certains travaux. Il détaille les politiques visant à la réduire et les failles qu’il perçoit en elles. Cet essai est surtout l’occasion de préconiser des pistes d’action qui permettraient de s’attaquer efficacement à cette pauvreté laborieuse.

Premier constat porté par l’auteur : « La quantité de travail est une protection efficace contre la pauvreté. » Il démontre ainsi que « les travailleurs en temps partiel contraint ou enfermés dans une succession de contrats courts » sont particulièrement exposés au risque de pauvreté laborieuse. « Le taux de pauvreté des salariés à temps partiel est trois fois plus élevé [en France] que celui des salariés à temps complet (15,1 % contre 5 %) », explique M. Cette, s’appuyant sur des données de 2019 compilées par l’Insee. Il souligne que « ce taux est d’autant plus élevé que la quotité de travail (le pourcentage du temps de travail à temps partiel) est faible », atteignant ainsi 24 % pour les salariés travaillant à 50 % d’un temps complet ou moins.

Privilégier l’accompagnement

En conséquence, pour réduire la pauvreté laborieuse, les efforts doivent se concentrer, selon lui, sur l’accompagnement des collaborateurs à temps partiel vers des temps pleins, notamment par des changements d’emploi. Une piste d’action bien plus efficace, pour l’auteur, que l’augmentation du salaire minimum, qu’il désigne comme un « piètre instrument de redistribution des revenus » – il « évince de l’emploi (…) les personnes les plus fragiles (…), du fait de la sensibilité de la demande de travail [des entreprises] au coût du travail ».

Dans le même temps, M. Cette souligne un autre facteur favorisant la pauvreté des travailleurs : la situation familiale, en particulier l’appartenance à une famille monoparentale. Il préconise, en la matière, un « soutien déterminé à la garde des enfants, un accès prioritaire aux structures adaptées ou une prise en charge plus complète des dépenses correspondantes ».

Il vous reste 32.49% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.