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Relations amoureuses en entreprise : une affaire privée non sans risques de dérives

Les questions de consentement, de respect de la vie privée, de discrimination ou de favoritisme entourent les amours en entreprise.

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Publié le 19 juin 2024 à 07h00, modifié le 19 juin 2024 à 12h23

Temps de Lecture 4 min.

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Le DRH « aurait dû révéler à son employeur sa relation amoureuse », dit un arrêt de la Cour de cassation publié le 29 mai. Faute d’avoir déclaré sa romance avec sa collègue syndicaliste, il a été licencié pour « faute grave ». C’était en Ardèche, dans l’entreprise de soierie et de textile synthétique Payen. Ce responsable des ressources humaines avait noué une relation intime avec une représentante du personnel.

Durant plusieurs années, les négociations s’étaient poursuivies entre direction et syndicats, sans que cette idylle ait été dévoilée. Dissimulation jugée coupable. Peu importe qu’un préjudice pour l’entreprise ait été ou non établi, la Cour de cassation a confirmé pour le DRH un licenciement pour « manquement à son obligation de loyauté ».

Sans être la norme, les relations amoureuses en milieu professionnel sont courantes, mais pas sans risques. « Tout le monde en parle à sa petite échelle. Mais à un niveau macro, personne n’en a vraiment la mesure », pointe le cabinet de conseil Technologia, expert en risques psychosociaux.

Il n’existe pas de statistiques sur la fréquence de ces amours, mais de régulières enquêtes d’opinion menées par l’IFOP évaluent la part des couples qui se sont formés au travail autour de 15 %, selon l’IFOP. « La part des salariés qui déclarent avoir ou avoir eu une romance au travail est toujours entre 30 % et 50 %. Certains secteurs atteignent des records, comme celui de l’hôtellerie », indique le sociologue Jean-François Amadieu, spécialiste des organisations du travail.

Dans la récente étude « La romance au travail. Amour sexe & autres histoires », coréalisée par Technologia et l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne d’octobre 2023 à janvier 2024, les amoureux déclarent qu’en général tout se passe bien, mais témoignent de « risques importants » ou « très importants » de rumeurs (89 %) évidemment, de jalousies et coups bas en cas de rupture (88 %), de manque d’équité (82 %), de relations professionnelles biaisées (81 %), voire de mise à l’écart (76 %). Des dérives qui, après avoir affecté la qualité du travail, sapé l’autorité des manageurs, voire écorné l’image de l’entreprise, finissent parfois aux prud’hommes.

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Des implications professionnelles accompagnent toutes les étapes de la « belle histoire ». Quand le consentement est absent, des sollicitations inopportunes peuvent entraîner un salarié sur le terrain du harcèlement sexuel ou des agissements sexistes.

Durant la romance elle-même, d’abord une formidable machine à potins, cela risque d’être une source de favoritisme et de perte d’autorité qui peuvent mener à la sortie de l’entreprise. Le licenciement d’un responsable d’équipe de Transdev Ile-de-France a ainsi été confirmé par la Cour de cassation, parce qu’il avait envoyé des SMS à caractère déplacé et pornographique à une subordonnée durant leur relation. Ce comportement lui a fait « perdre toute autorité et toute crédibilité dans l’exercice de sa fonction de direction », indique l’arrêt qui précise que ces faits se rattachant à la vie de l’entreprise pouvaient justifier un licenciement disciplinaire.

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