Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Trois candidats sur les rangs pour racheter FRAM

Le fonds LBO France, propriétaire de Karavel-Promovacances, NG Travel, et le groupe Doctegestio seront sur les rangs pour relancer ce symbole des « trente glorieuses ».

Par 

Publié le 10 novembre 2015 à 16h51, modifié le 23 novembre 2015 à 12h34

Temps de Lecture 4 min.

Un boutique FRAM à Toulouse, en octobre 2015.

Olivier Kervella en est persuadé : « Les grandes marques ne meurent jamais ». C’est la raison pour laquelle le patron de NG Travel, un petit groupe de tourisme, créé en 2008, a décidé de se porter candidat à la reprise de FRAM. Il n’est pas seul à faire ce pari. Trois sociétés ont déposé des offres en bonne et due forme mardi 10 novembre à minuit, date butoir fixée par la justice. Chacun espère être désigné pour relancer ce symbole des « trente glorieuses » et des vacances populaires au soleil, aujourd’hui en faillite.

Le tribunal de commerce de Toulouse aura donc le choix entre trois professionnels du tourisme, tous prêts à racheter l’ensemble du groupe. D’un part le fonds LBO France, propriétaire de Karavel-Promovacances, qui travaille à la reprise de FRAM depuis mars. D’autre part NG Travel. Et un troisième larron, le groupe Doctegestio. Un candidat totalement imprévu mais à prendre au sérieux : c’est lui qui, socialement, s’annonce le mieux disant. « Je propose de reprendre tous les salariés, les 510 CDI et tous les CDD », indique Bernard Bensaid, le fondateur et actionnaire majoritaire de Doctegestio. Les différents candidats présenteront leurs projets au comité d’entreprise, jeudi et vendredi.

Mésentente entre les actionnaires familiaux

Connu pour son slogan vantant les « vacances à la FRAMçaise », FRAM souffre depuis des années d’une conjonction de problèmes. Au manque de pouvoir d’achat de ses clients français se sont ajoutés les crises à répétition dans les pays d’accueil, notamment au Maghreb, et les bouleversements provoqués par l’essor d’Internet. Des vagues qui ont fait d’autant plus de dégats que l’entreprise toulousaine fondée en 1949 était fragilisée par une profonde mésentente entre ses actionnaires familiaux.

Ces derniers mois, la recherche d’un partenaire auquel s’adosser en a fourni un bon exemple. Marie-Christine Chaubet, l’une des actionnaires, était favorable au projet présenté par Karavel et LBO France. Mais son demi-frère Georges Colson et la direction ne voulaient pas de cette solution qui passait par un dépôt de bilan, une issue qu’ils entendaient éviter à tout prix. Sans succès.

La mise en redressement judiciaire de FRAM, le 30 octobre, a changé la donne. La direction de l’entreprise de tourisme a alors accepté de discuter avec LBO France, qui a mis au point un plan de redressement représentant un investissement global proche de 40 millions d’euros. NG Travel, qui avait regardé le dossier plus tôt dans l’année puis renoncé, s’est finalement lancé. M. Bensaid aussi, à la toute dernière heure.

« Etant donné la situation très dégradée de FRAM, reprendre l’entreprise avant le dépôt de bilan n’était réaliste pour personne, confirme un financier qui a examiné le dossier. Le redressement judiciaire permet de repartir dans de meilleures conditions, en apurant les dettes et en ne reprenant que le personnel nécessaire. »

« Dégager de la rentabilité en 2017 »

NG Travel est un petit groupe de tourisme, constitué en 2008 par M. Kervella, son dirigeant actuel, avec Christian Mazeau et Karim Massoud. Ensemble, les trois hommes ont notamment repris Directours et Boomerang Voyages. NG Travel dispose également des marques Iléatours, Kappa Clubs, Promoséjours et Plus Voyages/Promovols. L’ensemble a représenté un chiffre d’affaires de 189 millions d’euros en 2014.

« Après avoir bien étudié la position actuelle de FRAM, nous pensons, très optimistes, rétablir un équilibre dès 2016 et dégager de la rentabilité en 2017 », indique M. Kervella dans un entretien au site Tourmag. L’acquisition de FRAM, qui a réalisé 373 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014, serait l’occasion pour NG Travel de changer de dimension moyennant un investissement limité. Pour boucler son projet, NG Travel serait associé à un professionnel du tourisme, un particulier qui détiendrait 25 à 30 % du capital, et peut-être au réseau Sélectour Afat, le principal distributeur de FRAM.

Le groupe Doctegestio, le troisième candidat, a une activité diversifiée. Fondé en 2000, il exploite des maisons de retraite, quelques cliniques, et gère des actifs imobiliers. Il est présent dans le tourisme, avec 90 hôtels, campings, et résidences de vacances en France. Au total, il emploie 3 700 personnes pour un chiffre d’affaires de 165 millions d’euros prévu en 2015.

« Nous avons une forte complémentarité avec FRAM », juge M. Bensaid, qui propose un prix de 5 millions d’euros. « FRAM a fait un choix funeste en se focalisant sur le Maghreb et en délaissant la France, juge-t-il. Avec nos hôtels, nous pouvons redonner à l’entreprise une forte présence dans l’Hexagone, et l’aider à capter les touristes internationaux qui veulent venir en France. » En sens inverse, le rapprochement permettrait à Doctegestio de remplir plus aisément ses hôtels et de mieux négocier avec les autres distributeurs.

Le Monde Guides d’achat
Gourdes réutilisables
Les meilleures gourdes pour remplacer les bouteilles jetables
Lire

Un quatrième groupe a marqué son intérêt pour le dossier : Homair Vacances, un spécialiste de l’hôtellerie de plein air. Mais il n’a des vues que sur FRAM Nature, la filiale qui exploite un camping à Soustons (Landes), ainsi que l’ont indiqué Les Echos. Homair Vacances interviendrait donc dans un deuxième temps, une fois un repreneur choisi pour le groupe.

Le tribunal a prévu de se réunir le 18 novembre pour examiner les différentes offres. Sa décision devrait être rendue peu après. Pour trancher, il devra tenir compte du nombre d’emplois sauvés, du prix offert, et de la solidité du montage économique et financier.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.